Analyses et propositions de réformes politiques institutionnelles, économiques, fiscales, sociales, juridiques, et autres, issues de ma pratique professionnelle et de la vie tout simplement ; pour vraiment changer...
Bilan global, diagnostic et contre-propositions…
Quel est mon bilan de cette politique de voirie ? Pour me situer, je vous précise que depuis 30 ans, je parcours environ 400 km par semaine en moto 125 cm3, dans Paris et l’Ile de France, pour mes divers déplacements professionnels.
Depuis la multiplication des couloirs de bus protégés et les réaménagements de voirie, Paris est devenu un vrai piège à véhicules, deux roues et piétons inclus également maintenant :
● dangerosité extrême, pour tous, de toutes les excroissances sur les chaussées et les trottoirs, qui en plus, dans certaines rues étroites, ne permettent même plus de marcher à 2 piétons de face,
● piétons qui doivent devenir attentifs à la multiplication des systèmes alternés de feux qui laissent tantôt passer les bus et tantôt les véhicules, avec jusqu’à 4 "poses", parfois, pour pouvoir traverser une seule avenue…
● faible place laissée aux couloirs pour voitures et impossibilité de dégagement, de dépassement ou d’évitement dès qu’il y a le moindre obstacle,
● multiplication des chicanes, trottoirs, dos d’âne et traçages au sol glissants, non balisés,
● dangerosité extrême à chaque fois que l’on doit croiser un couloir de bus pour tourner, ou quand ceux-ci changent de coté de chaussée, ainsi que les véhicules,
● absence de visibilité des feux ou des priorités à droite à chaque fois qu’un bus ou un camion stationne à un croisement,
● raréfaction des places de stationnement qui oblige à "tourner" parfois une heure avant d’en trouver une, rendant toute heure fixe de rendez-vous improbable, ceci même pour les deux roues, qui malgré la multiplication des parkings affectés, n’ont plus la possibilité de se garer sur les trottoirs sans gêner les piétons à cause des poteaux qui ont fleuri et qui emmerdent maintenant tout le monde partout,
● grâce aux nouveaux couloirs, blocage intégral de toute circulation pour un simple véhicule qui décharge, un cantonnier qui jardine ou lors du ramassage des ordures, même sur les grands axes,
● encombrement des pistes cyclables par les véhicules qui ne savent plus où se garer même temporairement, ou par les poubelles, mais également par les piétons qui ne se privent pas de marcher dedans surtout quand ces pistes font partie des trottoirs, avec tous les problèmes de coexistence qui en découlent dans ce dernier cas,
● inadaptation des systèmes de stationnement pour deux roues (ceux avec les barres ou doubles barres, qui prennent une place à chaque séparation) qui empêchent l’optimisation des places et une accessibilité facilité. (Pour l’anecdote : ils ont même été capables d’en mettre un "rue de l’Est", qui est une rue en forte pente ; bien évidemment, aucune moto ne peut se garer sur ces emplacements inaccessibles, qui ne servent donc à rien et restent quasiment en permanence vides)
● plaintes des taxis qui ne peuvent plus charger ou décharger sans bloquer tout le monde, et nouvelle conduite en slalom pour ne pas rester bloqués derrière les bus, en passant perpétuellement de leur voie à celle des automobilistes, multipliant ainsi les risques de collision,
● pollution augmentée par la stagnation des véhicules et la raréfaction des places de stationnement,
● aux heures de pointe, temps de trajet multipliés par deux à quatre, même pour les 2 roues ; non accessoirement si mes temps de trajet ont été multipliés par 2 à 4, par combien a été multiplié celui des services d’urgence pour se rendre sur un problème ? Leur vitesse est-elle celle d’un bus au galop et font-ils une halte à tous les arrêts ? Il y a vraiment certaines heures et certains quartiers où il vaut mieux s’abstenir d’avoir une crise cardiaque à Paris…
● impossibilité de se déplacer dans Paris dès que la moindre manifestation (marché, rassemblement, manifestation, travaux, …) encombre les grands croisements : Bastille, Chatelet, République, St Michel, Montparnasse, Barbès, etc. Et a fortiori de se garer quelque part pour prendre les transports en commun…
● modification des sens de circulation ou mise en sens unique de certaines rues qui rendent tout accès hasardeux et le plan de circulation labyrinthique,
● etc.
Tout ça sans oublier le coût pharaonique de ces travaux pour satisfaire quelques usagers minoritaires, en comparaison de toutes les urgences sociales qui ne sont pas ou mal traitées ; comme nous le rappellent dramatiquement régulièrement les incendies d’immeubles insalubres et les 20 à 30 000 SDF qui continuent à camper ; sans oublier, non accessoirement, que les créations d'emploi augmentent moins vite à Paris que dans le reste de la France, grâce notamment à la dissuasion que constitue l’impossibilité pour une entreprise d’accueillir clients ou marchandises dans de bonnes conditions.
Quand il devient plus urgent de construire des couloirs à vélo inutilisables, plutôt que de s’occuper de la misère quotidienne de certaines couches de la population, c’est qu’il y a vraiment quelque chose qui a disjoncté.
Je serais curieux, par exemple, de connaître le ratio coût/nombre d’utilisateurs par an, pour les pistes cyclables qui sont presque toujours totalement inutilisées et d’ailleurs fort souvent inutilisables ; surtout quand on sait que ces pistes cyclables concernent moins de 50 000 utilisateurs par jour (Le monde du 17/02/06), pour 2,6 millions de véhicules (dont 87 % de banlieue à banlieue !!!), soit pour les cyclistes moins de 0,05 % de la totalité des déplacements en incluant les transports en commun qui représentent 8,2 millions de déplacements journaliers moyens (sources : le STIF ; mais cela me semble quelque peu surévalué par rapport au nombre d’habitant de l’IDF).
Je souhaiterais connaître le coût financier réel total de tous ces travaux titanesques (254 M€ (1,7 milliard de francs) pour la seule année 2005, avec un endettement jusqu’en 2019 ; ceci pour le seul financement parisien et on n’inclut pas là-dedans tous les coûts indirects, notamment celui des temps perdus par les Franciliens) pour ce plan de déplacement qui a dû sortir d’un cerveau qui n’a probablement jamais mis les pieds en dehors de son bureau ; ou alors si c’est le cas c’est quelqu’un qui n’est plus dans la réalité depuis longtemps… Au point que j’ai vraiment poussé un ouf de soulagement quand Londres a été choisi pour les prochains JO (49 M€ (321 MF) quand même dépensés pour rien par Paris, équivalent à environ 80 000 m² de logements sociaux qui ne seront pas construits), car l’accélération de ces délires d’aménagements et frénésie de dépenses inutiles se seraient encore aggravés avec cette perspective…
Mais pour faire les bons choix de voirie encore faudrait-il s’accorder sur les diagnostics, car, sous le noble prétexte de diminuer la pollution, qu’est-ce que nous payons aujourd’hui ? Est-ce vraiment parce qu’il y a trop de voitures que Paris va mal ? Pour information :
1 - 70 % (!) de la pollution parisienne provient d’émissions extra-muros,
2 - la pollution des véhicules individuels représente moins de 20 % du pétrole consommé par rapport aux transports de marchandises qui représentent 30 % ; les 50 % restant étant consommé par les transports collectifs, l’industrie et l’utilisation domestique,
3 - tout ceci étant encore à relativiser, puisque l’ensemble de la pollution due à la combustion de pétrole représente moins de 25 % de la totalité des consommations énergétiques polluantes (donc seulement 5 % pour le total des véhicules).
A l’aulne de ces faits, on mesure la "fine pertinence" de cette coûteuse politique de voirie qui pourrait faire croire que les conducteurs automobiles sont responsables de tous les maux. Aussi, il est facile de comprendre qu’on n’a pas inventé plus con depuis les abattoirs de la Villette que de vouloir réduire la pollution en décourageant la circulation automobile… en créant des embouteillages… Et qu’on ne vienne pas me répondre que le nombre de véhicule a diminué de 4 % (comme ont osé me répondre les services de la ville de Paris), parce que je souhaiterais également connaître par combien ont été multipliés les temps de trajet, la pollution intra-muros, notre dette financière et les emmerdements, quotidiens, parfois dramatiques, divers et variés, consécutifs à cette politique.
Et pourquoi y-a-t-il trop de voitures à Paris ? Les automobilistes sont-ils tous des individualistes forcenés qui font exprès de prendre leur voiture rien que pour emmerder le reste de la terre ?
Vraiment, on se fout de nous en essayant une fois de plus de culpabiliser les usagers qui, dans leur grande majorité, n’ont pas le choix de faire autrement.
La politique de Monsieur Delanoë est ressentie par ceux qui en subissent les désagréments comme une punition et une culpabilisation, alors même qu'ils n'ont pas choisi pour la plupart :
● de devoir travailler loin d'où ils ont trouvé à se loger à des prix abordables,
● d'être obligés de prendre leur véhicule sous peine de multiplier leur temps de transport par 2 à 6 ;
● d'être obligés de rouler en deux roues pour arriver à se déplacer en des temps raisonnables ; et ce n'est quand même pas par plaisir pervers que ceux-ci roulent même par mauvais temps ;
● de faire des métiers qui demandent des déplacements et compte tenu de l'absence de desserte ou de leur complexité, de n'avoir pas d'autre choix que de prendre leur véhicule ;
● d'être récalcitrants à des transports en commun qui ont quelque peu oublié le sens des mots "service public", sécurité, disponibilité, attractivité, accessibilité, fréquence, confort, desserte, et autres…
Pour l’anecdote ; j’habite Paris 20ème et je travaille dans une ZI dans le 93. Avec environ 1 600 autres personnes, nous réclamons depuis 6 ans une desserte avec les métros et les gares qui sont toutes à plus de 20 minutes à pied… et bien nous attendons toujours et encore… et tout le monde est obligé de venir en véhicule. Personnellement, si je prenais les transports en commun, il me faudrait 1 h 30 pour arriver à mon travail (en évitant de terminer tard le soir sous peine d’allonger encore ce temps ou de ne pas pouvoir rentrer chez moi), il me faut 15 minutes avec ma moto…
Mais, le pire est de supporter, sans jamais avoir eu notre mot à dire, la "brillante idée" d'urbanisation fonctionnelle et concentrationnaire, qui surdétermine la politique française d'aménagement du territoire depuis plus de 50 ans… avec son interminable et funeste cortège de désagrégation sociale ; sans omettre une de ses principales conséquences absurdes : la croissance exponentielle des besoins de déplacements pour tous les actes de la vie : travailler, consommer, se divertir, se cultiver, aller à l’école, s’aérer, rencontrer d’autres humains, se soigner,… Car rien n’a été pensé dans nos systèmes urbanistiques pour permettre ces simples actes sans que cela ne nécessite des déplacements plus ou moins longs, puisque tout a été, et continue à être conçu en termes de zone où les activités ne doivent pas se mélanger. J’attends toujours qu’on m’explique, par exemple, l’intérêt d’avoir fait la Défense (que, pour comble, on va encore agrandir), sans oublier les cités ou communes dortoirs, lieux de désocialisations absolues, s’il en est…
Quand en plus on me cite les "exemples" hollandais ou allemands, j’ai carrément envie de devenir injurieux, car ce qu’on oublie généralement de nous dire, c’est que les contextes urbanistiques sont totalement différents de ceux de la région parisienne (qui, faut-il le rappeler, se déploie dans un cercle d’environ 100 km de diamètre avec la grande couronne).
Berlin est une ville qui regorge de parkings publics où l'on peut abandonner son véhicule pour prendre les transports en commun ; de plus, les grands axes sont quelque peu plus larges que ceux de nos boulevards parisiens.
L’agglomération d’Amsterdam a une superficie 10 fois inférieure à celle de la région parisienne et évidemment c’est assez simple (et peu fatiguant) de se déplacer à vélo, surtout avec également 15 fois moins d’habitants… Par contre, essayez de vous déplacer à Amsterdam un jour de mauvais temps et vous verrez que Paris est presqu'un paradis en comparaison…
La plupart des trajets des Franciliens dépassent les 5 kilomètres et c’est pourquoi le vélo ne prendra jamais à Paris ; de plus, les schémas de desserte des transports en commun ont tellement bien été pensés que quasiment tout déplacement de banlieue à banlieue nécessite de passer par Paris. Alors, monsieur Delanoë peut bien mettre des pistes cyclables partout et même des bacs à fleurs le long de tous les trottoirs, cela n’incitera pas plus les gens à laisser leur voiture ou leur moto au garage.
Si l'on veut vraiment changer les choses, c’est à la base qu’il faut revoir l’ensemble des problèmes :
● permettre législativement et organiser les échanges de logements pour que les personnes se rapprochent de leur lieu de travail ;
● vraie politique de ferroutage, de mer-routage, ainsi que des transports fluviaux (grâce à Monsieur Delanoë qui a voulu récupéré les "Point P" situés le long du canal St Martin et de la Seine, les entrepreneurs (et les particuliers) sont maintenant obligés d’aller chercher leurs matériaux de construction en banlieue ou grande banlieue parisienne) ;
● sur-taxation des péages d'autoroute pour les camions (voir modèle suisse) ;
● vraie politique d'autonomie énergétique et de promotion des énergies renouvelables ;
● casser la bulle spéculative immobilière par un système massif d'aide à la construction de logement à loyer réduit (accessible à tous) et d'accession à la propriété à des taux de crédit très réduit (+ ou - 2 %). Différents mécanismes simples d'application n'ont jamais été expérimentés tel qu'un massif crédit d'impôt proportionnel au retour sur investissement si celui-ci est inférieur à 10 %. Concomitamment interdire toutes les formes de rémunération au pourcentage ou au résultat, pour tous les administrateurs de biens et intermédiaires commerciaux immobiliers (Voir notes : n° 4 et 5 dans l’index de "B - 2 - Economie et fiscalité (fin)") ;
● empêcher la spéculation immobilière par des barèmes fiscaux progressifs qui surtaxent les sur plus-values, (les prix de cession au mètre carré n’ont plus aucun rapport avec le coût réel de construction…) ; corrélativement augmenter la durée de détention à 6 ans pour l’exonération d’impôt sur les plus-values des cessions d’habitation principale (grand incitateur de spéculation) en gardant un barème d’abattement correspondant au coût de la construction et une possibilité d'échange sans taxation ;
● investir massivement pour permettre une vraie desserte circulaire de banlieues à banlieues qui ne passerait plus par Paris ; à ce propos, continuer à réfléchir les problèmes de Paris sans intégrer ceux de la banlieue et grande banlieue n'a vraiment aucun sens, c'est au niveau de la Région et non accessoirement de l'Etat que les décisions déterminantes devraient être prises ;
● abandonner le tramway parisien, aménagement coûteux, dangereux et stupide s’il en est… ; d’ailleurs cette décision est en contradiction avec toutes les consultations publiques qui préféraient toutes la réouverture de la PC (Petite Ceinture) ; mais on sait bien que la démocratie "c’est cause toujours tu m’intéresses" ;
● rouvrir et prolonger la petite ceinture pour faire un vrai transport circulaire de porte à porte (quitte à faire de la peine aux bobos et élus qui se sont installés le long de cette voie en transformant des lieux d’activité en superbes lofts : information que je tiens de la bouche d'un de mes ex-clients (ses fenêtres d'habitation donnaient sur les voies), qui m'a assuré, il y a 10 ans déjà, qu'avec la force d'influence de certains de ses riverains jamais la PC ne sera ré-ouverte) ;
● prolonger les lignes de métro ;
● imposer dans les PLU franciliens des répartitions qui obligent pour tout groupe de logement à prévoir, 10 % de surface de commerce et d’activité, 10 % d’espace vert, 10 % d’équipements collectifs et sociaux, ceci en faisant varier ces pourcentages proportionnellement au nombre d’habitants ;
● pour toute nouvelle construction parisienne, imposer 1 à 2 places de parking en sous-sol par logement (alors même que l'offre de stationnements publics diminuant, il est en plus question de réduire l’obligation actuelle) ;
● construire aux gares, stations et portes stratégiques, des parkings gratuits pour les utilisateurs des transports en commun (le coupon de transport servant de laissez-passer) ;
● ne laisser le stationnement payant que dans les rues commerçantes et permettre le stationnement résidentiel gratuit dans toutes les rues n’en ayant pas (au lieu de rendre tous les stationnements payants, comme c’est prévu même dans l’Est Parisien) ;
● supprimer toutes les barres-bittes qui encombrent les trottoirs ;
● sur-majorer les PV en cas d’infraction gênante ou dangereuse : stationnement sur les trottoirs, passages piétons, dans les couloirs de bus, aux croisements, en double file, etc. ; avec retrait de points de permis en cas de récidive. Donner pouvoir aux agents municipaux pour constater ces infractions ;
● revoir les systèmes de stationnement des 2 roues en enlevant les barres et en les remplaçant par des "anneaux de roue" orientés dans le sens de l’arrivée (pour optimiser le nombre de véhicules pouvant stationner et augmenter l’accessibilité), avec des pentes d’accès qui autorisent la manœuvrabilité des motos, même pour des gabarits qui ne sont pas taillés comme Schwarzenegger ;
● supprimer les trottoirs de couloirs et remettre des plots de séparation autorisant les évitements ;
● empêcher les changements de voie des couloirs de bus ; (pour ces 2 derniers points ces "superbes aménagements" ont rendu, par exemple, beaucoup plus accidentogène le boulevard Magenta qui est devenu par ailleurs totalement impraticable, sauf à avoir reçu une formation spéciale au gymkhana) ;
● autoriser les 2 roues de moins de 125 cm3 à utiliser les pistes cyclables et les couloirs de bus (depuis 2002 Londres expérimente cette solution et l’accidentologie des 2 roues n’a cessé de diminuer. Pour l'anecdote les ambulances viennent juste d’obtenir en 2006 cette tolérance, alors que les transports de fonds sont autorisés à les emprunter depuis toujours. L'argent aurait-il plus d'importance que les malades ?) ;
● pour des raisons de sécurité, expérimenter l'adjonction d'une file de remontée des 2 roues sur certains grands axes et notamment le périphérique ;
● expérimenter les "Stop" à Paris qui est une des seules villes au monde (à ma connaissance) à s’obstiner à garder partout la priorité à droite, au lieu d'adopter ce moyen simple de ralentir les véhicules, d'éviter les accidents et de diminuer les stases dues à la prolifération des feux rouges (que l'on pourra cependant garder et que les piétons utiliseront à la demande) ;
● terminer l’A86, l’élargir partout à 3 voies, terminer les échangeurs de tous les croisements d’autoroute (notamment avec l’A86)
● élargir le périphérique à 4 voies partout,
● encourager le covoiturage par la mise en place de bourses d'échanges,
● terminer les grands axes de contournement (Nord-Sud et Est-Ouest) de la Région Parisienne : Francilienne et autres…
● interdire l’accès de Paris aux poids lourds de 08 h du matin à 21 h,
● frapper d’alignement les goulots d’étranglement de certaines rues ou avenues, afin de minimiser les points de stases,
● arrêter de construire le long des grands axes routiers et préempter, jusqu’à 50 mètres de chaque coté de ces axes, toutes ces zones pour y mettre de la verdure, ce qui permettra d’absorber les pollutions et également d’y mettre des pistes cyclables,… Au lieu de se sentir obligé de sur majorer par la suite les investissements (couverture, murs anti bruit, etc) pour éviter des nuisances aux riverains,
● subventionner massivement les transports collectifs pour qu’ils améliorent tout ce qu’il faut améliorer : fréquence, desserte, amplitude horaires, sécurité, attractivité, etc. Fusionner les statuts des transports franciliens (RER, RATP, SNCF), avec totale interconnexion des réseaux et obligation de résultat en termes de desserte et d’amplitude horaire. Non accessoirement, combattre le projet de privatisation rampante des bus parisien (encore une fois, c’est nous qui sommes en train de payer les aménagements et ce sont les privés qui en tireront les bénéfices),
● arrêter la désinformation, lancée par l’ADEME, et reprise en cœur par tous les médias (sans réflexion et sans vérification ; évidemment plus c’est sensationnel, plus c’est de l’info pour les médias, fusse-t-elle idiote), sur la supposée pollution de tous les deux roues (alors qu’il ne s’agit que des seuls deux roues deux temps en échappement libre) ; d'ailleurs dans un autre rapport publié par cette même ADEME, elle place le deux-roues comme étant le moins polluant après les transports en commun,
● virer les responsables actuels de la voirie parisienne qui ont largement démontré leur incompétence,
● liste non exhaustive…
Mais évidemment, c’est plus facile de s’attaquer aux conséquences des conneries antérieures par des mesures démagogiques et en culpabilisant ceux qui ne sont pour rien dans les choix politiques qu’ils subissent, plutôt que de traiter le fond des problèmes…
Après quelques années de colères, d’interrogations et de nombreuses propositions constructives, restées sans effet, pour convaincre Monsieur Delanoë de réorienter sa politique de voirie et d’urbanisation, récemment j’ai eu une illumination en voyant les énièmes modifications des couloirs pour vélo… qui ne permettent même plus que les vélos puissent se dépasser entre eux...
Je ne comprenais pas pourquoi ce Monsieur, pour lequel j’avais la plus grande estime, sous le noble prétexte de diminuer la pollution, s’obstinait à poursuivre cette politique dissuasive, envers et contre tous, et alors même que tout démontre qu’elle est dangereuse, absurde, coûteuse, inutile, contre-performante à tous les points de vue et surtout qu’elle ne propose aucune alternative réaliste aux besoins et obligations des usagers…
Malheureusement, j’ai compris, le combat est perdu d’avance ; car, je ne suis pas sur le terrain des raisonnements rationnels, mais sur celui des fantasmes personnels de ce Monsieur, appuyé en cela par l’ayatholisme de Messieurs Baupin et Contassot :
● fantasmes d’un monde ségrégationniste entre les types de véhicules, où aucune catégorie différente ne doit pouvoir rouler et se rencontrer au même endroit (je suis sûr d’ailleurs que s’il avait eu assez de place pour le réaliser, nous aurions maintenant également, une voie pour les véhicules d’urgence, une pour les éboueurs, une pour les landaus, une pour les handicapés, etc.) ;
● fantasmes concentrationnaires où chaque chose et chaque personne doivent être à leur place, délimitées dans un espace circonscrit et infranchissable ;
● fantasmes labyrinthiques où pour aller à un endroit, il faut maintenant obligatoirement suivre un parcours fléché où le plus court chemin entre deux points passe forcément par une figure géométrique tarabiscotée, non recensée dans les manuels scolaires, à "n" dimensions (d'où l'explosion du marché du GPS) ;
● fantasmes égalitaires où tout le monde doit progresser à la même vitesse, s’arrêter au même moment ;
● fantasmes phalliques pour toutes ces barres-bittes plantées partout sur les trottoirs ;
● fantasmes "festifs" où tout le monde doit avancer à la queue leu leu dans une grande farandole… sans que personne ne puisse dépasser personne ;
● fantasmes "culturels" hégémoniques, pour débarrasser Paris de toutes activités qui ne seraient pas centrées sur le seul bien-être des touristes et des bobos ;
● fantasme de bénitier (en réalité dictatorial) du "visionnaire" voulant faire le bonheur des gens contre leur volonté en les obligeant à faire des choix douloureux et rédempteurs…
J’exècre cette vision d’un monde "bien rangé" digne des plus noirs desseins obsessionnels des nazis et de nos technocrates les plus atteints ; vision qui serait bien en rapport avec la réputation dictatoriale et démagogique, avec laquelle ce Monsieur semble exercer son mandat et son autorité.
Cette politique de voirie est une démonstration par l'absurde de ces décisions technocratiques qui ne tiennent aucun compte des réalités des usagers.
Plus grave, au lieu de s'attaquer aux réformes profondes que nécessiterait une vraie politique d'urbanisme, ces aménagements s'y substituent, en se défaussant des responsabilités sur des dispositifs inventés pour dissuader les automobilistes de prendre leur voiture ; ou comment au final, quand on n'arrive pas à résoudre un problème parce que les décisions qui demandent un peu de courage politique ne sont pas prises, c'est tout le monde qui trinque...
Non seulement, Monsieur Delanoë a rendu ma vie quotidienne impossible, mais en plus il ne s’attaque pas aux vrais problèmes. Aussi depuis un certain temps, je le répète à qui veut l’entendre, alors que depuis 27 ans, j'ai toujours voté PS à Paris, dès le premier tour, je ne voterai plus jamais pour vous Monsieur Delanoë, ni pour quelqu’un qui vous soutiendrait et encore moins pour les verts.
Je le regrette, car vous avez d'autres qualités que je ne vous dénie pas ; et puis j'étais tellement content d'avoir contribué à déloger les gangsters qui vous ont précédé dans cette fonction…
Mais vous êtes décidément un grand démagogue, de la catégorie la plus dangereuse, car votre discours est plein de "bonnes intentions" ; et plus rédhibitoire, encore pour moi, trop persuadé d’avoir toujours raison.
Certains homophobes, dès votre accession aux commandes, vous ont surnommé "Notre-Dame de Paris", c'était vraiment bête et pour des raisons humaines cela me hérissait. Cependant pour une autre raison c'était presque prémonitoire, puisque, contre toutes les traditions laïques et républicaines, vous avez osé rebaptiser la "Place du Parvis de Notre-Dame", "Place Jean-Paul II". Il fallait vraiment avoir oublié tous les préceptes réactionnaires de cet homme (notamment le génocide qu'il a laissé faire en "mettant à l'index le préservatif"), n'avoir rien de plus urgent à faire ou être un démago pur jus pour osé ça, et vous l'avez fait.
Personnellement, après avoir étudié vos décisions et leurs conséquences, je préfère "Notre-Drame de Paris", car il faudra plusieurs générations (et encore beaucoup d'argent) pour redonner à cette cité un visage humain pour tous.