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  • : Solutions politiques (ou + de 400 propositions de réformes politiques...)
  • : Analyses et propositions de réformes politiques institutionnelles, économiques, fiscales, sociales, juridiques, et autres, issues de ma pratique professionnelle et de la vie tout simplement ; pour vraiment changer...
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Sommaire

 

Sélection partiale des derniers articles mis en ligne

Faire-part...

À mes lectrices et lecteurs : avertissements importants !

« Après moi le déluge ! » : constats « navrants » sur plus on sait et plus on est con...

Changer par la loi et pour une « vraie révolution fiscale »... sans sortir de l’Europe...

« La société du spectacle » et « No future », nos seuls avenirs ?...

L’irrésistible progression des souverainistes et des nationalistes : l’horreur absolue... Qui est responsable ?...

Homoparentalité et « mariage pour tous » : de la réalité à la loi...

« Nul ne peut s’enrichir sans cause » : une jurisprudence malheureusement oubliée...

Rapport Gallois et compétitivité... De qui se moque-t-on ?...

« Double contrainte » : 40 ans d’accords internationaux et de lois, qui rendent fou...

La propriété privée et la finitude : des nœuds systémiques centraux...

 

Quelques classiques et textes fondateurs

Imprécis précis de fiscalité… pour en finir avec les « croyances populaires »… si, c’est possible…

(3) - Mises au point et compléments sur la TVA sociale… 

Les dettes publiques : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c’est quoi la pensée virtuelle ?

Histoires de dettes interbancaires : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c'est quoi l'économie virtuelle ?…

Exercises appliqués d’analyse systémique sur la mondialisation et à propos de la décroissance…

À ceux qui prônent un retour au Franc… et aux autres, qui manquent d’arguments pour leur répondre…

(1) - Le marxisme est-il une drogue dure ? Ou quel est le véritable opium du peuple ? Essai de plaidoyer pour une révolution systémique des modes de pensée et des solutions de gauche... (début)

(1) Travailler plus intelligemment, produire utile et modifier les structures, pour travailler moins et créer de la valeur... (début)

(1) - TVA et TVA sociale substitutive : une arme pour le développement économique et de transparence démocratique… (début)

 

Une toute petite sélection d'articles qui aurait pu figurer sous une rubrique « On ne vous dit pas tout »

Le faux débat sur l'évasion fiscale et les paradis fiscaux...

Solidarités sociales et retraites : ce qu’il faut savoir et ce qu'on ne vous dit pas ou si peu...

Vélib' : problèmes d'arithmétique élémentaires, niveau CM1…

 


Tout les articles publiés (regroupés dans l'ordre de leur parution par catégorie : du plus ancien au plus récent)

  A - Préambules

Introduction et justifications de ce blog

D’où je viens, comment je me situe, philosophie et cadre général des propositions

Petites mises au point pour comprendre la logique de ce blog et des 400 propositions…

 

B - Le programme de réformes

1 - Les institutions

2 - Les institutions

1 - Economie et fiscalité

2 - Economie et fiscalité

Santé, Sécurité Sociale et retraites

1 - Droit du travail

2 - Droit du travail

Formation - Éducation - Recherche

Justice

Emplois

Sécurité et qualité de vie

Europe

Plan de mise en œuvre des propositions

Pour conclure provisoirement

 

D - Anecdotes, réflexions et solutions suggérées

Voirie parisienne : l’honneur perdu de Delanoë qui cautionne l’ayatholisme de Baupin et Contassot

(1) - Déficit de la Sécurité Sociale… mes expériences dans l’univers kafkaïen des services de "santé" (début)

(2) - Déficit de la Sécurité Sociale… mes expériences dans l’univers kafkaïen des services de "santé" (fin)

Violence des cités… : Quand on n’a pas les mots et qu’on a tous les maux, il reste le passage à l’acte violent…

A propos d'éducation - Une lettre à Science & Vie

Médias : leur responsabilité dans l'absence de pensée…

Politique internationale : Attentats du 11 Septembre - Au-delà du bien et du mal, il me manque les mots…

Politique internationale : Combien de temps encore nous ferons-nous la guerre pour les fautes des pères ?

(1) - Le marxisme est-il une drogue dure ? Ou quel est le véritable opium du peuple ? Essai de plaidoyer pour une révolution systémique des modes de pensée et des solutions de gauche… (début)

(2) - Le marxisme est-il une drogue dure ? Ou quel est le véritable opium du peuple ? Essai de plaidoyer pour une révolution systémique des modes de pensée et des solutions de gauche… (fin)

Perversions des systèmes : la démocratie en danger

Nicolas Hulot : l'équation économique insoluble et insolvable…

Quelques problèmes auxquels, je réfléchis sans vraiment trouver de remède pratique…

Un problème qui me pose vraiment problème : la société du spectacle, c'est maintenant…

Suite aux présidentielles : politique-fiction sur le mode de scrutin...

(1) - TVA et TVA sociale substitutive : une arme pour le développement économique et de transparence démocratique… (début)

(2) - TVA et TVA sociale substitutive : une arme pour le développement économique et de transparence démocratique… (fin)

(3) - Mises au point et compléments sur la TVA sociale…

(1) - Travailler plus intelligemment, produire utile et modifier les structures, pour travailler moins et créer de la valeur... (début)

(2) - Travailler plus intelligemment, produire utile et modifier les structures, pour travailler moins et créer de la valeur… (fin)

À propos de l’intéressement des salariés aux résultats de l’entreprise…

Pour redonner à la monnaie son équivalence travail et empêcher qu’elle soit gérée comme une marchandise, faut-il éliminer les spéculateurs ?...

Souvenirs d'un vieux con, à propos du féminisme... + Épilogue

Tribune de l'action...

Tribune de l'action : rêvons un peu… avec les banques…

Divagations sur la crise... L'inconscient, cette donnée incontournable oubliée par la politique...

Le faux débat sur l'évasion fiscale et les paradis fiscaux...

Solidarités sociales et retraites : ce qu’il faut savoir et ce qu’on ne vous dit pas ou si peu…

Juste deux ou trois choses qui personnellement me soucient bien plus que l’avenir des retraites !

(1) - Burqa et loi : un débat démocratique entre citoyens - Catherine Kintzler et Incognitototo (début)

(2) - Burqa et loi : un débat démocratique entre citoyens - Catherine Kintzler et Incognitototo (suite et fin ?)

Réchauffement climatique global ou pas ? Religiosité et politique : les Verts et Europe Écologie, la nouvelle secte des béni-oui-oui…

À ceux qui prônent un retour au Franc… et aux autres, qui manquent d’arguments pour leur répondre…

(1) - Euro contre Franc : un débat démocratique entre citoyens - Laurent Pinsolle et Incognitototo (début)

(2) - Euro contre Franc : un débat démocratique entre citoyens - Laurent Pinsolle et Incognitototo (suite et fin ?)

Exercices appliqués d’analyse systémique sur la mondialisation et à propos de la décroissance…

La « lutte des places » : la septicémie de notre démocratie...

Histoires de dettes interbancaires : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c'est quoi l'économie virtuelle ?…

Les dettes publiques : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c’est quoi la pensée virtuelle ?

Imprécis précis de fiscalité… pour en finir avec les « croyances populaires »… si, c’est possible…

La propriété privée et la finitude : des nœuds systémiques centraux...

Tous les extrémistes sont de dangereux malades mentaux...

Sciences et politique : un mauvais mélange... Le cas des réchauffistes...

« Double contrainte » : 40 ans d’accords internationaux et de lois, qui rendent fou...

Rapport Gallois et compétitivité... De qui se moque-t-on ?...

« Nul ne peut s’enrichir sans cause » : une jurisprudence malheureusement oubliée...

Homoparentalité et « mariage pour tous » : de la réalité à la loi...

La politique virtuelle contre « l’économie réelle »...

L’irrésistible progression des souverainistes et des nationalistes : l’horreur absolue... Qui est responsable ?...

« La société du spectacle » et « No future », nos seuls avenirs ?...

Changer par la loi et pour une « vraie révolution fiscale »... sans sortir de l’Europe...

« Après moi le déluge ! » : constats « navrants » sur plus on sait et plus on est con...

 

G - Actualité

Investiture socialiste, quand les vieux gouvernent la France,… étonnant, non ?

A propos de la Démocratie Participative...

Un débat presque oublié… Ou comment choisir notre futur(e) président(e) ?

Tramway parisien, ils persistent et ils signent... et les conneries continuent...

Mon raisonnement à la con pour choisir un Président…

Delanoë menteur et médias complices !!!

Quelques réflexions en vrac sur les résultats du premier tour des présidentielles… et notre système démocratique.

Débat télévisé des présidentiables… le degré zéro de la politique...

Quelques sentiments et idées en vrac, avant la mise en sommeil…

Hommage à Madame Benazir Bhutto…

Constitution européenne : Appels contre le traité de Lisbonne et le déni de démocratie

Edvige, Cristina et tous les autres...

Crise financière mondiale et faillite de la banque Lehman Brothers

Burqa : la liberté et le doute doivent-ils profiter à l’obscurantisme ?… Réflexions et solutions alternatives…

Revue de presse et informations complémentaires sur les retraites…

L’Islande, oubli ou désinformation ?... La révolution, dont (presque) personne ne parle…

Islande, les suites de leur révolution… ou les débats que nous évitons en France…

Mitterrand : l’imposture de la gauche - 10 mai 1981 : la commémoration du deuil de la gauche…

Les dettes souveraines : l’arnaque d’un demi-siècle de mensonges, ou de qui se moque-t-on ?…

11 septembre : la commémoration des amnésiques…

Primaires socialistes : allez-y...

« Votez, pour eux !... »

Croyances et politique : variations et élucubrations sur un second tour...

En vrac...

Compte-rendu d'étape de la présidence Hollande : toujours plus de la même chose : 1 / changement : 0,001

C’est la rentrée... Tous les gens qui s’offusquent de l’incivisme ou de l’immoralité de Bernard Arnault m’emmerdent...

Tribune de l’action : séparer les activités des banques (urgent et important !)... 

Fin de la souveraineté économique des pays et de la démocratie européenne...

À mes lectrices et lecteurs : avertissements importants !

 

E - Émotions, sentiments, humeurs, rires...

Une lettre anonyme que l'INSEE ne recevra pas...

Europe, après la victoire du "non" : les politiques me fatiguent et les journalistes aussi...

Nouvelles cartes grises : carton rouge aux eurocrates qui ont encore frappé très fort…

Quelqu'un connaît-il un descendant de Champollion ? Ou de quoi parlent 2 amis experts-comptables quand ils se rencontrent ?

Insécurité routière... pardonnez-moi, je me défoule...

Je n’ai rien à dire… ou presque…

Lettre à la direction d’un hôpital ou comment sont utilisés nos impôts...

Sarkozy élu… pour partager ma bile… et message(s) à cette gauche atteinte de crétinisme avancé…

Tous derrière Delanoë… pour sauver le monde en plantant des carottes…

Tramway parisien : le bal des cocus continue… et la mascarade passe…

ASSEDIC (et autres) : qui sont les crétins qui écrivent les directives ?...

Une journée dans les bas-fonds de la justice française...

Michel Onfray… Au secours ! La pensée dogmatique et l’ostracisme sont de retour…

Juste pour rire... le langage politique… 

Service des urgences de l’hôpital Tenon : la « honte » de nos services de santé…

Divagations sur le consentement, la sexualité et autres considérations sociales…

Partage d’émotions : quand les humains comprennent ce qui les réunit plus que ce qui les divise...

Une symbolique de 2012 : pour rire jaune… 

Récréation philosophique…

Mes interrogations du moment... ou quand le vide politique ne présage rien de bon...

Nouvelles du « monde du travail » dans la France d’aujourd’hui… interdit au moins de 18 ans…

Nouvelles de la barbarie, de l’individualisme et de l’indifférence…

11 Novembre, hommage et mémoire…

Chine-USA : « Une guerre sans limite »…

Spécial vœux 2012, le temps des bilans… hommage posthume au Diceros bicornis longipes...

"L’Université des Va-nu-pieds", quand les hommes comprennent ce qui les relie…

Faire-part de vie...

Être un homme de gauche, par Alex Métayer...

Le pouvoir des banques, le cas d’école : Goldman Sachs...

Des vœux pour 2014 que je fais miens !...  

Faire-part...

 

  F - Ville de Paris : urbanisme et politique...

Informations sur la catégorie : "Ville de Paris : urbanisme et politique..."

Voirie parisienne : l'honneur perdu de Delanoë qui cautionne l'ayatholisme de Baupin et Contassot

A propos de la Démocratie Participative...

Violence des cités... : Quand on n'a pas les mots et qu'on a tous les maux, il reste le passage à l'acte violent...

Tramway parisien, ils persistent et ils signent... et les conneries continuent...

Delanoë menteur et médias complices !!!

Insécurité routière... pardonnez-moi, je me défoule...

Tous derrière Delanoë… pour sauver le monde en plantant des carottes…

L’Omerta sur Michel Charzat, liste différente de Paris 20ème

Tramway parisien : le bal des cocus continue… et la mascarade passe…

Vélib' : problèmes d'arithmétique élémentaires, niveau CM1…

 

H - Livre d'or des commentaires et autres...

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 22:40

 

Première date de publication : 18 juin 2012

Date de la dernière mise à jour : 18 juin 2012

 

 

« Que cette épouvantable aventure des humains qui arrivent, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, que cette catastrophe qui les attend ne les rende pas tendres et pitoyables les uns pour les autres, cela est incroyable. »

- « O vous frères humains » de Albert Cohen

 

 

Chers tous et toutes,

 

Il y a un mois, j’ai perdu ma Maman, d’où le relatif silence de ce blog... Elle est partie tranquillement pendant que je la veillais avec ma sœur en lui racontant mes souvenirs les plus heureux avec elle, comme si l’évocation de ces doux instants lui avait permis de lâcher prise, de cesser de lutter...

Pas de misérabilisme, ni d’exhibitionnisme, ni en attente de votre compassion, quand on connaît la vie, on sait que fatalement les deuils des êtres chers en font partie. C’est notre condition commune la plus durement subie et partagée dans ce monde.

J’ai juste envie que vous connaissiez un petit bout de sa vie, en vous livrant l’hommage, purgé des faits les plus horribles, que j’ai repris d’un texte qu’elle a écrit sur sa vie,... Non pas qu’elle fut si singulière, tant d’autres pourraient en raconter d’encore pire, mais juste au titre d’un récit humain d’une génération qui a tellement morflé, sans jamais prendre leurs souffrances en otage, pour justifier des comportements asociaux et de rejet des autres...

Non seulement, cette catégorie de personnes ne se trompait pas « d’ennemi », ni de colère, et n’avait qu’un seul « bouc émissaire », les patrons et les puissants, seuls responsables de leur condition ; mais en plus, elle avait également érigé la solidarité, l’égalité et la fraternité comme « remèdes » à leurs souffrances.

Je ne sais pas ce qui restera dans les générations montantes de ces vies fracassées, mais je sais d’où je viens, quel héritage moi je porte, sans qu’il soit d’ailleurs un fardeau, et où je vais, pour qu’un jour, on puisse dire « plus jamais ça »... sans jamais oublier ce qu’ils nous ont légué d’amour de la vie et des autres.

 

Alors quand je vois les peuples européens qui renouent avec leurs démons du « chacun-pour-soi » et avec les idéologies les plus extrémistes, oui, je suis inquiet que toutes ces souffrances n’aient servi à rien, que nous n’ayons rien appris de nos histoires...

 

 

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Comment parler de la vie d’une femme, d’une mère et de l’enfant qu’elle fut ? Rien ne peut résumer ce que la plupart d’entre nous ont pu partager avec elle... Mais êtes-vous sûr de l’avoir bien connue ? Si la vie que nous menons est déterminée par l’enfance que nous avons vécue, alors peut-être comprendrez-vous mieux pourquoi, elle tenait tant au bonheur des autres...

 

Maria est née le 16 décembre1925, dans une famille italienne à Nazzano.

Elle était tellement minuscule, que, selon ses propres dires, tous pensaient qu’elle allait mourir, qu’elle ne survivrait pas à sa première nuit.

Sa mère atteinte de fièvre puerpérale n’avait pas de lait pour l’allaiter, et c’est au lait de vache et au compte-goutte que sa tante l’a nourri... et sauvée...

 

Juste après sa naissance, son père, anarchiste, a dû partir clandestinement en France, car il était recherché par les milices fascistes... Elle n’a connu son père qu’à l’âge de cinq ans, au cours d’un de ces brefs séjours en Italie, où il en profita pour mettre enceinte sa mère de son petit frère.

 

En octobre 1933, toute la famille rejoint leur père à Brignoles dans le Var, avec l’espoir que cela irait mieux. Mais, c’est la misère et une période très difficile qui les attendaient...

 

Son père ne travaillait pas, vivait d’expédient et n’avait rien prévu pour leur venue. Aussi, la famille ne savait ni où dormir, ni quoi manger. C’est à la solidarité de compatriotes italiens, qu’ils doivent d’avoir trouvé refuge dans un garage abandonné, sans eau, ni toilette, ni chauffage, alors qu’un terrible hiver arrivait.

Sa mère a trouvé tout de suite des ménages à faire dans les familles bourgeoises varoises, tandis que selon ses souvenirs son père menait la belle vie avec ses amis anarchistes à la Seyne.

 

Maria commença à aller à l’école dès le mois de novembre 1933, tandis que, sur son temps libre, elle prenait soin de son petit frère qui avait 2 ans et demi.

Sa grande sœur, l’ainée, a fait deux ans d’école et puis elle a commencé à travailler. Son grand frère était apprenti dans un garage. Tandis que sa tante envoyait chaque mois de quoi compléter le quotidien.

 

En 1935, la famille emménage dans un logement, un deux-pièces cuisine, considéré comme un château, car il y avait les toilettes et surtout l’eau courante.

 

Maria aidait sa mère, comme elle pouvait. Elle se souvient qu’elle allait faire la plonge dans un restaurant jusqu’à 2 heures du matin, dans un hôtel pas loin de chez eux.

Le chef cuisinier, un brave homme, ne manquait jamais de laisser chaque soir de quoi manger, et le lendemain c’était la fête à la maison.

Tant bien que mal, la famille a survécu, honnêtement et sans se plaindre. À part quand ils devaient faire face aux descentes de police qui recherchaient son père pour l’expulser de France...

 

Quand Maria parlait de son enfance, elle se décrivait comme souvent malade. Pire elle ne se sentait pas aimée, et pleurait souvent en cachette, car, disait-elle, sa mère reliait son infortune conjugale à sa naissance...

Par-dessus tout, elle avait toujours faim, elle en parlait toujours et souvent. Et ce ne sont pas les quelques bananes que lui rapportait sa sœur, qui travaillait chez un primeur, qui aurait pu la rassasier.

Mais au milieu de ses déboires, il y avait aussi des mains tendues. Toute sa vie, elle se souviendra de son institutrice, madame Jean et de sa gentillesse. Cette dernière la faisait rester après la classe, pour effacer le tableau et, surtout, pour lui donner à manger, tandis qu’elle gardait toujours un bout de croissant ou de pain pour le rapporter à son petit frère...

Ironie de l’histoire, elle réussit à gagner un concours de chant avec « tout va très bien Madame la Marquise ». Elle gagne une poupée, le seul jouet qu’elle a eu de toute sa vie... et dont elle évoquera jusqu’à ses derniers jours la perte déchirante, forcée qu’elle fut de la donner à sa cousine, quand sa mère décida qu’elle était trop grande pour jouer avec...

 

En 1938, la guerre s’annonçait. Un soir sa mère est tombée dans l’escalier et a fait une attaque. Le docteur l’a soignée gratuitement, et a dit qu’il fallait qu’elle cesse de travailler comme une esclave, sans cela, elle risquait de mourir rapidement.

Tous les enfants pleuraient.

Alors, sa grande sœur, sur laquelle sa mère se reposait beaucoup, a commencé à faire le nécessaire pour qu’ils soient rapatriés en Italie. Après quatre longs mois de démarches, ils étaient prêts à rentrer à la maison. C’était en avril 1939...

 

Entretemps, son père a tout tenté pour les faire rester, mais personne ne croyait plus à ses promesses, et au final sa grande sœur l’a même mis à la porte.

 

La gendarmerie avait mis à leur disposition une camionnette pour les emmener au consulat d’Italie à Toulon. Le jour de leur départ de Brignoles, Maria se souvient qu’il y avait un monde fou. Tous avaient apporté quelque chose. Sa mère était très faible et elle a été installée sur un matelas à l’arrière. Maria se fichait de partir, même si, avant son départ, son institutrice avait fait une petite fête, où le directeur lui a remis son certificat d’études, avec une collecte faite à son insu.

Son père au dernier moment les a rejoints et a sauté dans la camionnette en disant « je pars avec vous ».

 

Ainsi, se termine, ce que Maria appelait ses six années de galère en France.

 

Après un voyage pas simple, ils eurent la surprise, de recevoir des autorités italiennes une grosse somme d’argent, du travail pour les hommes à Savona, et ils étaient logés à l’hôtel de la gare en attendant mieux...

Comme sa mère allait toujours mal, sa sœur décida de rentrer à Nazzano, leur village d’origine près de Carrara en Toscane.

Ils arrivèrent à la gare d’Avenza le 1er mai 1939, Maria avait 13 ans et demi et son petit frère 8 ans.

Son père et son grand frère travaillaient sur les chantiers navals de la Spézia. Sa mère retrouve la santé petit à petit...

Mais Maria se sentait déracinée, elle ne parlait plus italien sauf le dialecte, et faisait l’objet des railleries de ses camarades qui les surnommaient « i franchézini », « les petits Français », en dialecte.

Elle a, cependant, repris l’école et a, à nouveau, mangé à sa faim, comme elle disait.

 

Mais ce répit ne dura que deux ans, car la guerre fut déclarée en 1940. Les épreuves reprirent, disette et bombardements devinrent leur quotidien... Son grand frère est appelé sous les drapeaux. Sa mère eut tous ses cheveux bruns qui devinrent blancs en l’espace d’un mois... et elle maigrit de 20 kilos.

En 1942, Maria finit, cependant, ses études et va apprendre la sténo à Carrara.

Comme la nourriture manquait, elle aidait un fermier à couper les foins et faucher les blés. Elle attrape un chaud et froid, et fait une pleurésie.

À cette période, son père est présent et il fait tout ce qu’il peut pour qu’elle guérisse. Tout l’argent gagné sert à acheter au marché noir de quoi la soigner. Elle part avec sa mère à la montagne. Puis tout s’accélère...

Le chantier naval, où travaillait son père est bombardé. Mortes d’inquiétude, Maria et sa mère rentrent en faisant 30 kilomètres à pied, dans les montagnes, en plein mois d’août.

En 1944 leur maison est bombardée. Ils sont évacués aux carrières de marbre. Son grand frère est passé dans le maquis.

Maria attrape la typhoïde, et ils sont évacués par les Allemands à l’hôpital, qui est sous leur contrôle.

Au bout de deux mois, sa mère la ramène à la maison, du moins dans ce qu’il en restait...

 

Les Américains n’arrêtaient pas de bombarder, à cause d’un complexe industriel pas loin. Elle vivait dans la peur, avec en plus les fouilles des ennemis allemands et fascistes qui recherchaient son frère.

Ce sont les partisans qui ont décidé d’aller à la rencontre des Américains, pour qu’ils avancent, et ce fut la libération de Carrara en 1945.

En mai 1945, la famille va vivre à Monticello. Maria s’inscrit à des cours d’infirmière, tandis que sa grande sœur est partie travailler en Suisse italienne.

Elle rencontre son premier fiancé, un ami de son grand frère.

Elle l’aimait passionnément, mais il était d’une jalousie maladive. En 1948, elle rompt, interrompt ses cours et rejoint sa grande sœur en Suisse.

Finalement, elle part à Paris, où travaille sa tante dans une grande famille bourgeoise. Elle devient bonne d’enfants et à tout faire pour un très modeste salaire, non déclaré à l’époque...

 

Par l’intermédiaire de sa tante, elle rencontre son futur époux. Ils se marient, en Italie, le 19 août 1951. Ils ont 4 enfants...

 

Le reste vous le connaissez, chacun de vous, présent, a pu en partager un bout...

 

Peut-être que vous savez un peu mieux maintenant pourquoi, dans sa maison, il y avait toujours la clef sur la porte ; pourquoi tous ceux qui passaient, sans distinction d’origine et de nationalité, pouvaient entrer pour quelques minutes ou plusieurs mois ; et trouver là cette femme, cette épouse, cette mère, cette amie qui se pliait en quatre pour apporter du bonheur aux autres... tandis que la petite-fille en elle, essayait d’apaiser ses blessures en soignant celles des autres...

 

Elle disait : « tout passe, tout lasse, tout casse, rien n’a d’importance, sauf la vie... »... et elle doit continuer pour nous tous et sans elle... Gardons son souvenir en nous, et rappelons-nous toujours de sa force et de son amour.

Se souvenir des belles choses et y survivre, nous n’avons pas d’autre choix.



Maman1                    Maman2


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commentaires

A
<br /> Bel hommage. Certains sous les coups de la vie ne voient plus que leur coeur frappé, parfois à mort, se durcit, cette femme a trouvé les moyens d'éviter cet écueil, individuel et collectif, qui<br /> handicape la vie. C'est un délicat problème qui relève de chacun comme il peut le voir.<br /> <br /> <br /> Il y a encore du chemin, pourtant le coeur est l'organe maitre en médecine chinoise, le gouverneur.<br /> <br /> <br /> http://sionneau.com/files/xinbao_sionneau_com.pdf<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
I
<br /> <br /> Merci Alti. Le chemin du coeur est difficile, il ne faut pas avoir peur de mourir d'une crise cardiaque...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> cordiales condoléences, la vie est ainsi faite qu'elle s'enfuit au loin, laissant une trainée dans le passé, qui s'aténue à chaque départ de cette terre.<br /> <br /> <br /> Pourquoi sommes nous tous si égoïstes, alors qu'on partage le même navire intersidéral ?<br />
Répondre
I
<br /> <br /> Je ne sais pas répondre à ta dernière question, mais je sais que ma mère, malgré ce qu'elle a subi, avait choisi le partage.<br /> <br /> Merci de tes mots.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Je me demande si chaque époque n'a pas ses misères ? Avec des exceptions dans l'horreur comme celle des camps, des génocides...<br /> <br /> <br /> Ce qu'on appelle le progrès véhicule bien des cauchemars.<br /> <br /> <br /> Quitter ce monde seul à l'hôpital plutôt qu'entouré des siens, mis au rebut parce que trop âgé, trop jeune, trop amoché, trop ceci ou trop cela.<br /> <br /> <br /> Nous vivons une société du trop.<br />
Répondre
I
<br /> <br /> Oui, certainement... La misère des mômes actuels qui font leur éducation devant des écrans de télé est probablement terrible également ; et il existe des gens riches et en bonne santé,<br /> malheureux...<br /> Cependant, à mon avis, il ne s'agit pas de faire une hiérarchie des misères, juste de constater que c'est possible de faire de ses souffrances des choses positives, tandis que d'autres iront<br /> voter FN...<br /> Oui, c'est étrange que dans une société en paix et prospère, nous soyons incapables d'éviter que des destins comme celui de ma mère se reproduisent... Toujours, 250 000 sans logis en France,<br /> c'est proprement insensé...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Vraiment un texte très émouvant. Si on ne fait jamais complètement le deuil d'êtres chers, qu'ils nous manquent toujours, j'ai le sentiment que tu as fait ce qu'il fallait, que tu es serein dans<br /> ta peine et fier de cette maman courageuse et aimante.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br />
Répondre
I
<br /> <br /> Oui, c'est vrai que je suis "serein" et que mon chagrin m'est "naturel", en tout les cas, beaucoup plus que pour d'autres deuils qui m'ont anéanti, tant ils étaient injustes. Ma mère était<br /> simplement au bout de sa route, comme nous y serons tous un jour. J'étais là pour elle et avec elle, et c'est tout ce qui compte.<br /> <br /> Amitiés itou.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> je pleure encore sur ton texte tant cela remue en moi des choses intimes.<br /> <br /> <br /> courage en ces moments . . .<br />
Répondre
I
<br /> <br /> Merci de me confier vos pleurs, une belle marque de confiance.<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> Merci, Inco, de partager ces souvenirs ... pour qu'on sache et n'oublie pas.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bien à toi (avec toutes mes sincères condoléances.)<br />
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I
<br /> <br /> Merci l'Ami ; ça inscrit dans les tripes des évidences, pour savoir pourquoi, on se bat.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Des femmes cassées et qui pourtant marchaient envers et contre tout en soutenant ceux qu'elle rencontraient sans se poser de question.<br /> <br /> <br /> Nous ne saurions les juger nous qui nous plaignons lorsque le lave-vaisselle tombe en panne...<br /> <br /> <br /> Elles n'ont pas souvent eu le temps d'être Maman comme Dolto le préconisait. À l'aune de l'éducation actuelle nous avons parfois subi des moments difficiles car nous ne savions pas qu'elles<br /> faisaient chaque jour des miracles.<br /> <br /> <br /> Des femmes comme ta Maman, mon toto, étaient bien un peu des sur-hommes...<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse.<br /> <br /> <br />  <br />
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I
<br /> <br /> Des femmes, des hommes, des enfants... le syndrome du survivant n'est pas une vue de l'esprit... Ma mère n'est pas une surhomme et plutôt dans la "moyenne" de l'époque, si on pense à ceux qui ont<br /> subi les camps d'extermination.<br />  <br /> Oui, nos petites misères ont l'air bien futiles...<br /> <br /> Je t'embrasse itou.<br /> <br /> <br /> <br />