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  • : Solutions politiques (ou + de 400 propositions de réformes politiques...)
  • : Analyses et propositions de réformes politiques institutionnelles, économiques, fiscales, sociales, juridiques, et autres, issues de ma pratique professionnelle et de la vie tout simplement ; pour vraiment changer...
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Sommaire

 

Sélection partiale des derniers articles mis en ligne

Faire-part...

À mes lectrices et lecteurs : avertissements importants !

« Après moi le déluge ! » : constats « navrants » sur plus on sait et plus on est con...

Changer par la loi et pour une « vraie révolution fiscale »... sans sortir de l’Europe...

« La société du spectacle » et « No future », nos seuls avenirs ?...

L’irrésistible progression des souverainistes et des nationalistes : l’horreur absolue... Qui est responsable ?...

Homoparentalité et « mariage pour tous » : de la réalité à la loi...

« Nul ne peut s’enrichir sans cause » : une jurisprudence malheureusement oubliée...

Rapport Gallois et compétitivité... De qui se moque-t-on ?...

« Double contrainte » : 40 ans d’accords internationaux et de lois, qui rendent fou...

La propriété privée et la finitude : des nœuds systémiques centraux...

 

Quelques classiques et textes fondateurs

Imprécis précis de fiscalité… pour en finir avec les « croyances populaires »… si, c’est possible…

(3) - Mises au point et compléments sur la TVA sociale… 

Les dettes publiques : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c’est quoi la pensée virtuelle ?

Histoires de dettes interbancaires : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c'est quoi l'économie virtuelle ?…

Exercises appliqués d’analyse systémique sur la mondialisation et à propos de la décroissance…

À ceux qui prônent un retour au Franc… et aux autres, qui manquent d’arguments pour leur répondre…

(1) - Le marxisme est-il une drogue dure ? Ou quel est le véritable opium du peuple ? Essai de plaidoyer pour une révolution systémique des modes de pensée et des solutions de gauche... (début)

(1) Travailler plus intelligemment, produire utile et modifier les structures, pour travailler moins et créer de la valeur... (début)

(1) - TVA et TVA sociale substitutive : une arme pour le développement économique et de transparence démocratique… (début)

 

Une toute petite sélection d'articles qui aurait pu figurer sous une rubrique « On ne vous dit pas tout »

Le faux débat sur l'évasion fiscale et les paradis fiscaux...

Solidarités sociales et retraites : ce qu’il faut savoir et ce qu'on ne vous dit pas ou si peu...

Vélib' : problèmes d'arithmétique élémentaires, niveau CM1…

 


Tout les articles publiés (regroupés dans l'ordre de leur parution par catégorie : du plus ancien au plus récent)

  A - Préambules

Introduction et justifications de ce blog

D’où je viens, comment je me situe, philosophie et cadre général des propositions

Petites mises au point pour comprendre la logique de ce blog et des 400 propositions…

 

B - Le programme de réformes

1 - Les institutions

2 - Les institutions

1 - Economie et fiscalité

2 - Economie et fiscalité

Santé, Sécurité Sociale et retraites

1 - Droit du travail

2 - Droit du travail

Formation - Éducation - Recherche

Justice

Emplois

Sécurité et qualité de vie

Europe

Plan de mise en œuvre des propositions

Pour conclure provisoirement

 

D - Anecdotes, réflexions et solutions suggérées

Voirie parisienne : l’honneur perdu de Delanoë qui cautionne l’ayatholisme de Baupin et Contassot

(1) - Déficit de la Sécurité Sociale… mes expériences dans l’univers kafkaïen des services de "santé" (début)

(2) - Déficit de la Sécurité Sociale… mes expériences dans l’univers kafkaïen des services de "santé" (fin)

Violence des cités… : Quand on n’a pas les mots et qu’on a tous les maux, il reste le passage à l’acte violent…

A propos d'éducation - Une lettre à Science & Vie

Médias : leur responsabilité dans l'absence de pensée…

Politique internationale : Attentats du 11 Septembre - Au-delà du bien et du mal, il me manque les mots…

Politique internationale : Combien de temps encore nous ferons-nous la guerre pour les fautes des pères ?

(1) - Le marxisme est-il une drogue dure ? Ou quel est le véritable opium du peuple ? Essai de plaidoyer pour une révolution systémique des modes de pensée et des solutions de gauche… (début)

(2) - Le marxisme est-il une drogue dure ? Ou quel est le véritable opium du peuple ? Essai de plaidoyer pour une révolution systémique des modes de pensée et des solutions de gauche… (fin)

Perversions des systèmes : la démocratie en danger

Nicolas Hulot : l'équation économique insoluble et insolvable…

Quelques problèmes auxquels, je réfléchis sans vraiment trouver de remède pratique…

Un problème qui me pose vraiment problème : la société du spectacle, c'est maintenant…

Suite aux présidentielles : politique-fiction sur le mode de scrutin...

(1) - TVA et TVA sociale substitutive : une arme pour le développement économique et de transparence démocratique… (début)

(2) - TVA et TVA sociale substitutive : une arme pour le développement économique et de transparence démocratique… (fin)

(3) - Mises au point et compléments sur la TVA sociale…

(1) - Travailler plus intelligemment, produire utile et modifier les structures, pour travailler moins et créer de la valeur... (début)

(2) - Travailler plus intelligemment, produire utile et modifier les structures, pour travailler moins et créer de la valeur… (fin)

À propos de l’intéressement des salariés aux résultats de l’entreprise…

Pour redonner à la monnaie son équivalence travail et empêcher qu’elle soit gérée comme une marchandise, faut-il éliminer les spéculateurs ?...

Souvenirs d'un vieux con, à propos du féminisme... + Épilogue

Tribune de l'action...

Tribune de l'action : rêvons un peu… avec les banques…

Divagations sur la crise... L'inconscient, cette donnée incontournable oubliée par la politique...

Le faux débat sur l'évasion fiscale et les paradis fiscaux...

Solidarités sociales et retraites : ce qu’il faut savoir et ce qu’on ne vous dit pas ou si peu…

Juste deux ou trois choses qui personnellement me soucient bien plus que l’avenir des retraites !

(1) - Burqa et loi : un débat démocratique entre citoyens - Catherine Kintzler et Incognitototo (début)

(2) - Burqa et loi : un débat démocratique entre citoyens - Catherine Kintzler et Incognitototo (suite et fin ?)

Réchauffement climatique global ou pas ? Religiosité et politique : les Verts et Europe Écologie, la nouvelle secte des béni-oui-oui…

À ceux qui prônent un retour au Franc… et aux autres, qui manquent d’arguments pour leur répondre…

(1) - Euro contre Franc : un débat démocratique entre citoyens - Laurent Pinsolle et Incognitototo (début)

(2) - Euro contre Franc : un débat démocratique entre citoyens - Laurent Pinsolle et Incognitototo (suite et fin ?)

Exercices appliqués d’analyse systémique sur la mondialisation et à propos de la décroissance…

La « lutte des places » : la septicémie de notre démocratie...

Histoires de dettes interbancaires : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c'est quoi l'économie virtuelle ?…

Les dettes publiques : dans la série « on ne vous dit pas tout »… et c’est quoi la pensée virtuelle ?

Imprécis précis de fiscalité… pour en finir avec les « croyances populaires »… si, c’est possible…

La propriété privée et la finitude : des nœuds systémiques centraux...

Tous les extrémistes sont de dangereux malades mentaux...

Sciences et politique : un mauvais mélange... Le cas des réchauffistes...

« Double contrainte » : 40 ans d’accords internationaux et de lois, qui rendent fou...

Rapport Gallois et compétitivité... De qui se moque-t-on ?...

« Nul ne peut s’enrichir sans cause » : une jurisprudence malheureusement oubliée...

Homoparentalité et « mariage pour tous » : de la réalité à la loi...

La politique virtuelle contre « l’économie réelle »...

L’irrésistible progression des souverainistes et des nationalistes : l’horreur absolue... Qui est responsable ?...

« La société du spectacle » et « No future », nos seuls avenirs ?...

Changer par la loi et pour une « vraie révolution fiscale »... sans sortir de l’Europe...

« Après moi le déluge ! » : constats « navrants » sur plus on sait et plus on est con...

 

G - Actualité

Investiture socialiste, quand les vieux gouvernent la France,… étonnant, non ?

A propos de la Démocratie Participative...

Un débat presque oublié… Ou comment choisir notre futur(e) président(e) ?

Tramway parisien, ils persistent et ils signent... et les conneries continuent...

Mon raisonnement à la con pour choisir un Président…

Delanoë menteur et médias complices !!!

Quelques réflexions en vrac sur les résultats du premier tour des présidentielles… et notre système démocratique.

Débat télévisé des présidentiables… le degré zéro de la politique...

Quelques sentiments et idées en vrac, avant la mise en sommeil…

Hommage à Madame Benazir Bhutto…

Constitution européenne : Appels contre le traité de Lisbonne et le déni de démocratie

Edvige, Cristina et tous les autres...

Crise financière mondiale et faillite de la banque Lehman Brothers

Burqa : la liberté et le doute doivent-ils profiter à l’obscurantisme ?… Réflexions et solutions alternatives…

Revue de presse et informations complémentaires sur les retraites…

L’Islande, oubli ou désinformation ?... La révolution, dont (presque) personne ne parle…

Islande, les suites de leur révolution… ou les débats que nous évitons en France…

Mitterrand : l’imposture de la gauche - 10 mai 1981 : la commémoration du deuil de la gauche…

Les dettes souveraines : l’arnaque d’un demi-siècle de mensonges, ou de qui se moque-t-on ?…

11 septembre : la commémoration des amnésiques…

Primaires socialistes : allez-y...

« Votez, pour eux !... »

Croyances et politique : variations et élucubrations sur un second tour...

En vrac...

Compte-rendu d'étape de la présidence Hollande : toujours plus de la même chose : 1 / changement : 0,001

C’est la rentrée... Tous les gens qui s’offusquent de l’incivisme ou de l’immoralité de Bernard Arnault m’emmerdent...

Tribune de l’action : séparer les activités des banques (urgent et important !)... 

Fin de la souveraineté économique des pays et de la démocratie européenne...

À mes lectrices et lecteurs : avertissements importants !

 

E - Émotions, sentiments, humeurs, rires...

Une lettre anonyme que l'INSEE ne recevra pas...

Europe, après la victoire du "non" : les politiques me fatiguent et les journalistes aussi...

Nouvelles cartes grises : carton rouge aux eurocrates qui ont encore frappé très fort…

Quelqu'un connaît-il un descendant de Champollion ? Ou de quoi parlent 2 amis experts-comptables quand ils se rencontrent ?

Insécurité routière... pardonnez-moi, je me défoule...

Je n’ai rien à dire… ou presque…

Lettre à la direction d’un hôpital ou comment sont utilisés nos impôts...

Sarkozy élu… pour partager ma bile… et message(s) à cette gauche atteinte de crétinisme avancé…

Tous derrière Delanoë… pour sauver le monde en plantant des carottes…

Tramway parisien : le bal des cocus continue… et la mascarade passe…

ASSEDIC (et autres) : qui sont les crétins qui écrivent les directives ?...

Une journée dans les bas-fonds de la justice française...

Michel Onfray… Au secours ! La pensée dogmatique et l’ostracisme sont de retour…

Juste pour rire... le langage politique… 

Service des urgences de l’hôpital Tenon : la « honte » de nos services de santé…

Divagations sur le consentement, la sexualité et autres considérations sociales…

Partage d’émotions : quand les humains comprennent ce qui les réunit plus que ce qui les divise...

Une symbolique de 2012 : pour rire jaune… 

Récréation philosophique…

Mes interrogations du moment... ou quand le vide politique ne présage rien de bon...

Nouvelles du « monde du travail » dans la France d’aujourd’hui… interdit au moins de 18 ans…

Nouvelles de la barbarie, de l’individualisme et de l’indifférence…

11 Novembre, hommage et mémoire…

Chine-USA : « Une guerre sans limite »…

Spécial vœux 2012, le temps des bilans… hommage posthume au Diceros bicornis longipes...

"L’Université des Va-nu-pieds", quand les hommes comprennent ce qui les relie…

Faire-part de vie...

Être un homme de gauche, par Alex Métayer...

Le pouvoir des banques, le cas d’école : Goldman Sachs...

Des vœux pour 2014 que je fais miens !...  

Faire-part...

 

  F - Ville de Paris : urbanisme et politique...

Informations sur la catégorie : "Ville de Paris : urbanisme et politique..."

Voirie parisienne : l'honneur perdu de Delanoë qui cautionne l'ayatholisme de Baupin et Contassot

A propos de la Démocratie Participative...

Violence des cités... : Quand on n'a pas les mots et qu'on a tous les maux, il reste le passage à l'acte violent...

Tramway parisien, ils persistent et ils signent... et les conneries continuent...

Delanoë menteur et médias complices !!!

Insécurité routière... pardonnez-moi, je me défoule...

Tous derrière Delanoë… pour sauver le monde en plantant des carottes…

L’Omerta sur Michel Charzat, liste différente de Paris 20ème

Tramway parisien : le bal des cocus continue… et la mascarade passe…

Vélib' : problèmes d'arithmétique élémentaires, niveau CM1…

 

H - Livre d'or des commentaires et autres...

 

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 14:00

Première date de publication : 26/01/2011

Date de la dernière mise à jour : 26/01/2011

 

 

À la suite de cet article, « À ceux qui prônent un retour au Franc… et aux autres, qui manquent d’arguments pour leur répondre… », Laurent Pinsolle (porte-parole de Debout la République et militant hyperactif du retour au Franc : une quarantaine d’articles publiés depuis deux ans sur ce seul sujet) a répondu avec celui-ci : « A ceux qui s’opposent au retour au franc »…

 

Ceux qui s’intéressent à la question et à l’économie pourront prendre connaissance des articles cités, et ci-après de l’échange qui s’en est suivi.

Il est à noter que nous ne sommes pas là dans un débat de société, où j’admets volontiers que quelqu’un puisse avoir des solutions différentes des miennes (comme pour la burqa, par exemple), sans que cela n’invalide ce que je pense.

Nous sommes dans une matière presque « dure », l’économie… Un concept ou une loi, appliqué avec des contextes et paramètres donnés, ne peut pas donner deux résultats différents en fonction de celui qui parle. Si c’est le cas, c’est que l’un des deux a « oublié » un facteur ou une ou plusieurs données du problème. Logiquement et rationnellement, à force d’échanges d’informations, nous devrions donc, en principe, pouvoir « épuiser » le sujet et le débat ; cependant, vous remarquerez qu’il n’en est rien… Étonnant, non ?

 

Il est assez évident qu’il y a un moment où la culture, les origines, l’idéologie, les croyances et ce qui pourrait être assimilé à un phénomène religieux l’emportent sur la rationnalité, la réalité, le réalisme et même la realpolitik. J’en cherche les clefs depuis longtemps sans arriver à sortir des généralisations basiques, très insatisfaisantes au niveau cognitif. Aussi au-delà du débat de relative bonne tenue, je vous invite à déceler dans ces échanges à quels moments, Laurent PInsolle, ou moi-même (pourquoi pas), est sorti des arguments rationnels pour y substituer la « foi »…

 

C’est un parti pris de n’avoir pas expurgé les échanges de certaines réflexions accessoires et de nos échanges personnels, ils disent aussi qu’un débat d’idées n’est pas exempt de "facteurs" humains qui en surdéterminent parfois l’issue, heureusement ou pas, cela dépend du point de vue. Ces échanges ont cependant été purgés d’autres qui se déroulaient en parallèle avec À-J. Holbecq et d’autres commentateurs. Si vraiment, vous souhaitez en lire l’intégralité, il faut se reporter au lien du blog de Laurent Pinsolle : « A ceux qui s’opposent au retour au franc »…

 

 

Incognitototo

 

Merci, M. Pinsolle, de vous être penché sur mes objections, c'est d'autant plus appréciable que je partage avec vous bien des analyses sur ce qu'il faut changer, à l'exception notable de ce problème monétaire...

 

Cependant, vous ne répondez pas aux arguments qui en constituent la trame principale, que vous évacuez un peu facilement...

 

Je veux bien que vous nous fassiez revivre notre histoire monétaire, celle de l'époque du Franc, à partir de 1970, mais je ne sais toujours pas pourquoi vous pensez que tout ce qu'on a essayé (faut-il le rappeler, sans aucun succès et en aggravant les problèmes) de mettre ne place depuis cette date, aurait plus de raisons de réussir aujourd'hui ? Juste parce que nous abrogerions la loi de 1973 ? Franchement, ça ne change pas grand-chose aux problèmes, comme je pense l'avoir démontré dans mon article...

 

Et si on revient aux scénarios possibles de sortie de l'Euro, vous ne dites pas :

 

- comment vous allez gérer notre dépendance aux fonds étrangers, à propos de notre dette publique détenue à plus de 70 % par ces derniers. Dette que nous devons tous les ans aller réemprunter totalement et plus sur les marchés. Si c'est par la création monétaire, je crains vraiment que nous nous retrouvions dans une situation pire que celle de l'Argentine...

 

- comment vous allez gérer simultanément une inflation inévitable et la fuite des investisseurs. Quand la monnaie se déprécie plus vite que les gains attendus, il est évident que les gains de compétitivité ne sont pas suffisants pour motiver les investissements, qui auront tout loisir de se porter ou de se transférer dans des pays plus accueillants et plus sûrs au niveau monétaire. Résultat, c’est pire qu’avant pour l’emploi et la création de richesses, et la population s’appauvrit sans aucun gain pour personne… C’est ce cycle infernal que Bérégovoy a voulu briser en retournant au franc fort, dès 1985, sans, malheureusement, avoir compris que ça ne suffirait pas pour combattre la compétitivité et la concurrence déloyale des pays émergents… Et vous voulez nous faire revivre ça...

 

- comment vous allez faire face à notre chute inévitable de PIB qui selon plusieurs économistes serait dès la première année de plus de 10 %, ainsi que la récession infernale que ce type d'engrenage engendre, ... Ce qui se comprend facilement, compte tenu de notre taux de couverture qui est d'à peine 87 % aujourd'hui et à notre industrie qui ne rentre qu'à 12 % dans notre PIB, sans aucune matière première convoitée, je ne vois toujours pas, comment vous ferez face à tous les cofacteurs qui accélèreront la dépréciation de notre monnaie... à moins que vous ne souhaitiez que la France devienne juste une terre d'accueil touristique...

 

Quant aux comparaisons, j'attends toujours que vous nous trouviez un seul pays occidental qui, depuis les années 70, ait réussi par la seule dévaluation monétaire, et sans autres cofacteurs, à retrouver le plein emploi et une compétitivité qui attire les investisseurs...

De même, ne reprenez pas l'exemple tchécoslovaque, il n'a pas de sens ! Rien n'est comparable entre leur situation économique quasi autarcique de l'époque où ils ont fait scission, et ce que nous devons gérer nous comme interdépendances et imbrications économiques... Juste une question à qui appartiendra Airbus, si nous faisons scission ? Et EADS ? Et vous pouvez multiplier cette question par 1000 pour notre économie et nos dettes... Soit une somme de problèmes, quasiment insoluble, que les Tchécoslovaques n'avaient vraiment pas à se poser...

 

La réalité, c'est que ce n'est pas par la monnaie qu'on peut gérer aujourd'hui la désindustrialisation, la financiarisation et la compétitivité à l'international, dans un contexte de libre-échange et de libre circulation des capitaux. A priori, vous le savez aussi bien que moi, puisque vous avez dans votre programme un certain nombre de mesures sur lesquelles nous sommes d'accord, dont la TVAS, qui n'est ni plus ni moins qu'une mesure protectionniste détournée...

Je réitère donc que la valeur de la monnaie est une conséquence pas une cause et qu'il est illusoire de penser qu'on peut agir dessus sans retour de bâton avec nos règles actuelles, celles que nous avons signées par seulement au niveau de l'Europe en 1986, mais également avec l'OMC depuis 1994.

 

Cependant, je pense qu'on peut obtenir ce que vous souhaitez (et moi avec), sans toucher à la monnaie et sans attendre que toute l'Europe soit d'accord... J'en expose les principes dans différents articles.

 

Comme le faisait remarquer un commentateur de Marianne, le seul résultat "positif" que je verrais à une sortie de l'euro, c'est que chaque banque pourrait embaucher 16x15/2 = 120 traders et elles auraient 120 marchés nouveaux pour spéculer ; ce qui ferait indiscutablement baisser le chômage parmi ceux-ci. C'est à peine une blague... Juste pour vous rappeler que ça ne sert rien de faire cavalier seul sur un problème, où nous ne maîtrisons pas tout seul les règles du jeu... Une sortie de l'Euro ne changerait absolument pas les règles qui prévalent sur les marchés financiers et ne nous donnerait, donc, pas plus les armes pour y faire face.

Vous décrédibilisez en poursuivant cette chimère souverainiste. Si la volonté de se réapproprier un centre de décision ne peut pas être mauvaise en soi, encore faut-il que celui-ci vaille vraiment la bataille et les sacrifices qu'il demandera. Dans notre contexte actuel national et international, la réponse est clairement, non.

 

À part cela, je ne fais l'impasse sur rien et je ne suis pas plus satisfait que vous de la façon dont l'Euro et les dettes d'État sont gérés... Sauf que je pense qu'il y a d'autres moyens pour infléchir et changer ces politiques, que de rejeter le système en bloc en claquant la porte.

 

 

Laurent Pinsolle

 

La dépendance vis-à-vis des fonds étrangers / fuite des investisseurs : monétisation de la dette par la BdF comme la Fed, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon.

 

Inflation : je conteste. Le franc ne baisserait pas par rapport à l'euro (ce qui serait perdu sur le mark serait gagné sur la lire, la peseta, le drachme...), du coup, la dévaluation serait limitée. N'oublions pas que la Grande-Bretagne a un peu plus de 3% d'inflation après une dépréciation de plus de 20% de la livre...

 

Chute du PIB : là aussi, je conteste. La situation de la France n'aurait rien à voir avec celle de l'Argentine, qui a dévalué de 72% par rapport au dollar. Le franc serait stable par rapport à l'euro. En outre, le gouvernement pourrait annoncer une double mesure destinée à assurer la confiance en utilisant la possibilité nouvelle créée par la monétisation :

- un plan de retour à l'équilibre des finances publiques

- un plan d'investissement sur 3 ou 5 ans pour relancer l'économie

 

L'exemple tchèque est justement intéressant parce que le régime autoritaire et autarcique aurait dû davantage favoriser l'intégration qu'un régime démocratique et ouvert. Ce qui n'est pas possible pour un tel pays ne me semble pas possible pour la zone euro.

 

Et puis, nous conserverions les travers de la monnaie unique : le fait de pousser les salaires à la baisse et une seule politique pour des réalités nationales différentes. Je serais curieux d'avoir votre point de vue sur ces deux questions précises (que je détaille dans mon papier, "Faut-il quitter l'euro ?").

 

Après, je suis d'accord pour dire que l'euro cher ne fait qu'accélérer les délocalisations. Le libre-échange porte une part de responsabilité plus importante.

 

 

Incognitototo

 

Est-il nécessaire de provoquer un chaos pour arriver aux résultats que vous souhaitez comme moi ?

 

Pour votre mécanisme de financement de la dette, qu'en est-il quand l'emprunt doit financer de la dette ? C'est à dire des investissements ou produits déjà consommés qui n'ont pas pu "s'autofinancer". C'est là où le mécanisme inflationniste se met en place…

 

Si vous dites demain aux gens qui nous prêtent actuellement 184 milliards par an, c'est à dire 73 % de tous nos impôts : nous n'avons plus besoin de vous, nous allons créer autant de monnaie que nécessaire pour vous rembourser nos dettes et même en faire de nouvelles... Non seulement, vous faites plonger la valeur de la monnaie, mais en plus, vous créez une spirale inflationniste, selon la formule vérifiée de multiples fois par les monétaristes et les sciences économiques : MV = PQ (mais si vous avez une autre formule à proposer qui fonctionnerait, je pense que les sciences économiques seraient intéressées)

Où M représente la masse monétaire, V la « vélocité de la monnaie », le nombre de fois qu'une unité monétaire change de main chaque année, P le prix moyen des produits vendus chaque année et Q la quantité moyenne vendue chaque année.

En d'autres termes, si la masse monétaire augmente plus vite que la croissance du produit national brut, il est impossible que l'inflation ne suive pas.

Nous avons déjà vécu ça dans les années 70 et jusqu'en 1985, le bilan fut nos 3 millions de chômeurs, notre inflation à deux chiffres et la casse de nos industries, car plus personne ne voulait investir en France, puisque l’inflation fait fuir également ces derniers qui en rajoutent encore, en jouant à la baisse la monnaie en difficulté, sur les marchés monétaires...

 

Je ne retrouve pas les agrégats de la masse monétaire française, mais je pense sans trop me tromper qu'en créant 184 milliards de monnaies, nous atteindrions très rapidement une inflation à 2 chiffres et même peut-être à 3... Il ne nous resterait plus qu'à fermer nos frontières en essayant de survivre avec le peu qu'il nous resterait, puisque de toute façon nous ne pourrions même plus acheter à l'extérieur quoi que ce soit...

 

Qui paiera ? Ou plutôt qui pourra encore consommer ? Les tenants de l'inflation oublient toujours de rappeler que ce sont les plus pauvres et les classes intermédiaires qui en prennent plein les dents dans ce type de logique... Pour moi, c'est une bien piètre consolation d'avoir pu également par ce biais faire la nique aux rentiers et aux spéculateurs...

 

Aussi, il ne suffit pas de contester, il faut aussi prouver et pour l'instant, je ne vois rien dans vos réponses qui serait à même de modifier quoi que ce soit... d'autant qu'au final vous ne répondez pas aux objections que je vous soumets.

Mais visiblement nous n'arriverons pas à nous mettre d'accord... Trop difficile de convaincre quelqu'un qui est dans de la pensée magique et qui évite soigneusement de répondre aux objections...

 

Je me demande pourquoi ceux qui prônent un retour au Franc ne lisent pas un peu plus l'histoire économique des pays, dont la nôtre... Ils y trouveraient tous les exemples dont ils ont besoin pour abandonner leurs illusions, et pourtant ils ne les abandonnent pas... Étonnant...

 

 

Laurent Pinsolle

 

C'est bizarre que la monétisation des dettes publiques crée des débats aussi vifs...

 

À titre personnel, je partage votre point de vue selon lequel une sortie de l'euro n'est qu'un volet (important en revanche) des décisions qu'il faut prendre pour remettre l'économie dans la bonne direction (protectionnisme et remise en ordre radical de la finance étant deux des autres points importants).

 

Mais, en revanche, je ne crois pas que vous ne démontriez quoi que ce soit sur la monétisation. Vous n'avez rien répondu sur la situation des États-Unis où la Fed monétise à marche forcée sans le moindre dérapage inflationniste (puisqu'au contraire, l'inflation est tombée au plus bas depuis longtemps). Dans ce pays, il y a une réduction de la masse monétaire de la part des acteurs privés (qui réduisent leur endettement), ce qui fait que la monétisation (avec un fort déficit), outre le fait de ne pas présenter de risque d'inflation, est un outil nécessaire pour éviter la déflation. Elle permet à la masse monétaire de ne pas se réduire.

 

La monétisation n'est pas une mauvaise ou une bonne chose en soi. Tout dépend des montants, du contexte et des mesures prises par les autres acteurs économiques. Dans le contexte actuel, elle est même nécessaire à mon sens.

 

Votre interprétation des conséquences des dévaluations des années 70 et 80 ne sont ni totalement justes et sont partielles. N'oubliez pas que dans les années 70, la croissance était supérieure à 3% en France et plus de 2% dans les années 80 (contre seulement plus de 1% dans les années 2000). L'envolée de la dette publique en France date de 1993, pas avant. L'inflation à deux chiffres a été cassée en 83-84, bien avant l'euro et même l'indépendance de la banque centrale. Le lien entre chômage et inflation n'est pas établi.

 

La Grande-Bretagne monétise et a dévalué de plus de 20% par rapport à l'euro et l'inflation dépasse à peine 3%. Soit dit en passant, tous les pays de notre niveau de développement qui ont plus de croissance que nous ont en général une inflation légèrement (mais raisonnablement) supérieure. On peut croire qu'une inflation à 3% serait sans soute beaucoup plus favorable à la croissance, sans le moindre dérapage dangereux.

 

André-Jacques a bien raison de souligner que ses propositions ne présentent pas de grands risques inflationnistes étant donnés les montants évoqués. Je ne vois pas en quoi vous pouvez évoquer un dérapage inflationniste à deux chiffres à partir des chiffres qu'il avance. En outre, un plus grand contrôle de la création monétaire par l'État serait sans doute nécessaire, car les acteurs privés ont fait n'importe quoi dans les dernières années (entretenant une croissance de la masse monétaire de 8% par an dans la zone euro), ce qui a conduit à une inflation déraisonnée des actifs.

 

L'État peut agir aussi pour éviter un dérapage inflationniste même en monétisant, en agissant à la fois sur le montant de la masse monétaire et sur sa vitesse de circulation. A titre personnel, je suis favorable à des mesures qui réduiraient sans doute à la fois la masse monétaire (réduction des engagements des banques par réduction importante de l'effet de levier) et de sa vitesse de circulation (taxe sur les transactions financières), donc pour compenser l'effet déflationniste de ces mesures, la monétisation serait de facto nécessaire.

 

 

Incognitototo

 

Mais je ne suis pas contre le levier de la monétisation des dettes (au niveau de l'Europe) et je pense comme vous que la loi de 1973 a été une énorme bêtise en France, entre autres ; de même que nous partageons beaucoup de vues sur ce qu'il faudrait faire par ailleurs... Par contre, je suis radicalement contre une sortie de l'Euro ; c'est un trivial problème de realpolitik : nous n'avons pas (ou plus si vous préférez), le rapport de force qui nous permettrait de rendre soutenable un cavalier seul monétaire... et tout ce que vous proposez à ce niveau-là ne peut pas me convaincre, puisque l'histoire a non seulement démontré que ça ne fonctionnait pas, mais qu'en plus ça aggravait les problèmes.

 

Bien évidemment, on peut nuancer ce que je dis sur les années 70. Cependant, le chômage a démarré à 3,5 % (en 75) et a atteint 9 % en 1985 (c'est même ce qui a poussé le gouvernement à changer du tout au tout en instaurant le franc fort, entre autres). Personnellement, j'aurais plutôt tendance à penser qu'il n'y pas corrélation entre PIB (qui est, cependant, aussi resté de nombreuses années autour de 1,5% et moins, même en dévaluant) et chômage, mais que par contre, il y en a une certaine entre inflation forte et chômage !!! Même si c'est loin d'être le seul facteur...

Je remarque juste que dans aucun pays l'inflation n'a joué le rôle qu'on attendait d'elle et qu'au-dessus de certains seuils elle a des effets clairement délétères pour l'emploi et l'investissement. De même, je ne peux que constater que les politiques de dévaluation jusqu'en 1983, n'ont aucunement permis d'enrayer la montée du chômage, ni de booster notre compétitivité puisque nous avons perdu dans ces années-là les plus beaux fleurons de notre industrie... par manque d'investissements, faut-il le rappeler... Déjà à l'époque les investisseurs préféraient partir sous de meilleurs cieux, mais imaginez ce que cela pourra être aujourd'hui alors que nous avons à faire à des mastodontes financiers qui peuvent d'un claquement de doigts mettre à genou n'importe quelle économie, en deux clics sur un ordinateur...

 

Juste un chiffre, la capitalisation boursière de la première banque chinoise est de 238 milliards de $ (environ 183 milliards d'€), ce qui veut dire (si on respecte le ratio haut bancaire d'engagement possible) que sa puissance d'intervention financière est à peu près de 1 830 milliards d'euros : soit, 96 % de notre PIB !!!... Et plus du double si on se réfère au ratio bas !!!!!! Vous pensez vraiment qu'un retour au Franc nous donnerait les moyens de résister à une quelconque attaque spéculative de ce genre de mastodonte, comme il y en a maintenant de nombreux de par le monde... Et imaginez ce que cela donne quand ils sont plusieurs à s'acharner pour dépouiller un pays ; mais on n'a pas besoin d'imaginer, on a déjà tous les exemples sous les yeux...

C'est pourquoi, je vous réaffirme que la monétisation des dettes, si nous retournions au Franc, nous conduirait fatalement à une inflation à 2 chiffres et plus (notamment, à cause de notre monstrueux niveau de dettes publiques et de notre balance commerciale déficitaire)... c'est un simple et trivial problème de masse critique financière, que nous ne détenons plus tout seul, depuis très longtemps...

Et, ce problème de masse critique se retrouve également au niveau des investissements, pour les quelques industries de pointe qu'il nous reste encore, comme Airbus, l'Aérospatiale et autres... Nous serions incapables, seuls, de conduire les politiques d'investissements que demandent ce genre de productions et ce n'est certainement pas avec une monnaie dévaluer que nous risquerions de trouver preneur... Alors quoi, qu'est-ce qu'on aurait encore à vendre aux autres, si nous étions seuls ?

 

Démonstration acceptée ou pas ?

 

Par ailleurs, les USA ne sont vraiment pas un exemple comparable à la France sur le plan monétaire (surtout avec 17 % de chômeurs) et je vous suggère de relire mon article avec un peu plus d'attention à ce propos et d'autres points également (comme la GB).

 

Ils survivent mal comme nous, ou en repoussant à plus tard les problèmes (comme les USA, engagés dans un système de cavalerie sans fin), et s'ils vivent mieux, ce n'est pas à leur indépendance monétaire qu'ils le doivent...

 

 

Laurent Pinsolle

 

Mais il n'y a pas de démonstration dans ce que vous écrivez. Vous professez des croyances sans véritable preuve. Vous affirmez qu'une sortie de l'euro provoquerait une inflation à deux chiffres, mais rien ne permet de l'affirmer sérieusement.

 

Je vous réponds rationnellement en affirmant que le franc ne dévaluerait pas par rapport à l'euro (la baisse par rapport au mark étant compensée par la hausse par rapport à la peseta et à la lire), ce qui limiterait grandement les risques inflationnistes. Bien sûr, le franc baisserait sans doute par rapport au dollar également, mais la stabilité de notre monnaie par rapport au bloc euro garantirait une certaine stabilité. N'oublions pas que la baisse de la livre de plus de 20% n'a pas provoqué un gros dérapage inflationniste.

 

De même, les États-Unis ne subissent aucun dérapage inflationniste malgré la pratique du QE.

 

Votre démonstration gagnerait en force si vous arriviez à intégrer les cas britanniques et étasuniens, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.

 

Enfin, votre argument selon lequel nous serions plus forts pour limiter les conséquences de la spéculation avec l'euro est tout de même battu en brèche par ce qui se passe depuis 10 mois. La spéculation ne semble pas vraiment limitée par la monnaie unique.

 

 

Enfin, toujours pas de réponses à mes trois critiques de l'euro :

- sa surévaluation

- le fait qu'il pousse les salaires à la baisse

- le fait qu'il impose une politique unique et donc inadaptée à des réalités trop disparates

 

Bref, j'ai l'impression que c'est moi qui fais des démonstrations auxquelles vous ne répondez pas et vous qui n'y opposez que des croyances sans démonstration.

 

Qu'est-ce qui vous permet de dire qu'il y aurait plus de 10% d'inflation avec une sortie de l'euro ? Ce n'est qu'une croyance. Le chiffre de 100 Mds de monétisation ne permet pas de conclure de la sorte, comme je le souligne avec André-Jacques.

 

C'est dommage, car nous nous rejoignons sur un point. Les questions monétaires ne sont les seules à expliquer les problèmes actuels. Pour moi, les questions commerciales et financières sont aussi importantes.

 

 

Incognitototo

 

Visiblement, vous n'avez pas vraiment lu ce que je dis des pays dans mon article, dont à nouveau vous reprenez les exemples... alors que leur situation intrinsèque économique n'est en aucun point comparable à la nôtre.

 

Et vous avez dans l'idée que la Lire et la Peseta vont complaisamment nous servir d'amortisseur... et le Franc CFA aussi... Qu'ils ne vont pas eux-mêmes se mettre dans des situations de déflation compétitive, nous obligeant toujours plus nous-mêmes à dévaluer avec toutes les conséquences que nous connaissons déjà, puisque nous avons déjà mené ce type de politique...

C'est ce genre de cycle dynamique délétère que vous n'intégrez pas dans ce que vous avancez ; comme vous surestimez notre capacité à faire face à des attaques spéculatives, si nous étions seuls, avec des leviers qui trouvent vite leurs limites face à des puissances financières qui ont de nombreuses façons et le pouvoir de nous mettre à genou... À moins que vous ne décidiez de fermer les frontières, de rétablir le contrôle des changes et tout le saint-frusquin, mais il ne faudra pas s'étonner non plus, alors, que nous ne vendions plus rien à l'extérieur...

 

D'où je tire un taux d'inflation à deux chiffres, simplement de notre expérience passée quand nous faisions une politique de dévaluation compétitive ; et étant donné que depuis, notre situation économique, notre tissu industriel, notre balance commerciale, et nos dettes se sont très largement aggravés, je ne vois toujours pas comment cela pourrait mieux se passer aujourd’hui qu’hier...

 

Pour, le reste, je vais finir par me répéter salement et je n'aime pas ça...

 

Effectivement, c'est dommage de partager autant d'analyses sur ce qui ne va pas et de ne pas être d'accord sur un moyen à employer. Mais pour le coup, cette question de la monnaie est trop fondamentale pour l'a considéré comme accessoire dans nos divergences.

 

Et je réitère moi, des questions auxquelles vous n'avez pas répondu :

- qu'est-ce qui nous empêche d'infléchir la politique européenne à propos de la gestion de la monnaie ? Vous pensez que nous n'aurions pas assez d'alliés avec la Grèce, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie et le Portugal ?

- qu'est-ce qui nous empêche de provoquer cette dévaluation compétitive sans tambours ni trompettes, ni grande bataille, juste avec des mesures fiscales et règlementaires appropriées, même sans attendre que toute l'Europe soit d'accord ?

 

Bon ça sera tout pour moi, bien cordialement.

 

 

Laurent Pinsolle

 

Sur l'inflation à deux chiffres, ce n'est pas parce que cela s'est passé dans les années 70 et au début des années 80 alors qu'il y avait des dévaluations que cela se reproduirait aujourd'hui. Le contexte est radicalement différent. Il y avait un contexte de stagflation qui avait débuté fin des années 60 / début des années 70 avec une course entre augmentation des salaires et des prix. Même dans l'Allemagne qui réévaluait, l'inflation était montée à 8%... Aujourd'hui, ce n'est absolument pas le cas. Le chômage est à un haut niveau, ce qui limite la capacité de hausse des salaires. Si les prix dérapaient un peu, il n'est pas du tout évident que les salaires suivent. Le contexte est radicalement différent.

 

Je vous signale tout de même qu'en Grande-Bretagne, malgré une dépréciation de la livre de plus de 20%, l'inflation est à 3%, alors je ne vois pas pourquoi en France, il y aurait un tel dérapage, d'autant plus que nous ne dévaluerions pas par rapport à la lire et à la peseta.

 

En outre, je me répète, le franc baisserait par rapport au mark (et sans doute au florin) mais remonterait face à la peseta et à la lire, donc, notre parité resterait globalement stable face à l'euro. Sachant que la zone euro représente plus de 50% de notre commerce, le risque de dérapage inflationniste du fait de l'augmentation du prix des produits importés serait limité.

 

Sur les marchés, il ne faut pas exagérer. Tout d'abord, la Grande-Bretagne et la Suède arrivent à emprunter... Et puis, je vais à nouveau vous répondre monétisation.

 

Infléchir la politique monétaire européenne ? A priori, c'est très difficile. Elle est inscrite dans les traités et c'est un casus belli pour l'Allemagne. La possibilité est faible. Et un euro mieux évalué, ce n'est pas tout, cela ne corrige pas les deux autres points de faiblesse de cette construction, à savoir le fait que l'euro pousse les salaires à la baisse et qu'il impose une politique unique pour des réalités nationales disparates.

 

Provoquer la dévaluation de l'euro ? À l'échelle de la France seule, cela me semble très délicat. Il faudrait augmenter nos déficits, ce qui poserait de gros problèmes au niveau des taux, à moins de monétiser.

 

Enfin, je réitère mes questions : ne pensez-vous pas que l'euro présente des défauts structurels très forts, comme le fait de pousser les salaires à la baisse et d'imposer une politique unique pour des réalités différentes (et qui porte donc une responsabilité dans les bulles des pays de la périphérie).

 

 

Incognitototo

 

Enfin des arguments...

 

Stagflation dans les années 70, oui certainement, et oui, nous n'avions pas encore de chômage significatif à l'époque... Et aujourd'hui vous trouvez que nous ne sommes plus en stagflation et que nous en avons écarté tous les dangers ? Effectivement, si nous n'avons que peu d'inflation officielle ("officielle", parce que la réalité des porte-monnaie est quand même toute autre), pour autant nous avons une croissance très réduite (autour d'1,8 % depuis 10 ans, et même négative l'année dernière) et un énorme problème de chômage qui tendrait à vous donner raison.

Mais si vous ajoutez à ces deux éléments (outre notre problème de gestion de dette et de balance commerciale déficitaire) une dévaluation monétaire, le résultat inévitable sera que nous allons exciter et amplifier la spéculation monétaire et une fuite de capitaux qui nous conduiront, alors, vraiment à une véritable stagflation ; d'autant que les pays dont vous pensez qu'ils vont nous servir "d'amortisseur " feront exactement la même politique que nous... Du pain béni pour tous les spéculateurs sans foi ni loi.

 

Il n'y pas que la spirale prix-salaires à prendre en compte dans le phénomène inflationniste, il y a aussi comment se comporte les acteurs financiers, par rapport à leur confiance dans la monnaie !!! À ce propos il faudrait que vous passiez un peu de temps avec des spéculateurs (des vrais), pour comprendre comment ils fonctionnent et ils réfléchissent ; et si vous n'en connaissez pas, je peux vous en présenter.

Vous apprendriez que les leviers que vous proposez sont une aubaine de plus pour eux qui ont inventé un tas de systèmes spéculatifs pour être gagnant à tous les coups quelque soit les leviers monétaires employés par les États... sauf, s'ils se heurtent à des politiques, comme celle de l'Allemagne... Renoncer à l'Euro, que vous le vouliez ou non, c'est leur rouvrir tout un champ de possibilités qui avait été refermé jusqu'à présent, même si nous le payons relativement cher par ailleurs...

 

Les Allemands seraient-ils vraiment plus bêtes que nous d'avoir quasiment toujours depuis la guerre fait face au problème de compétitivité en réévaluant, plutôt qu'en dévaluant ? Et qu'est-ce qui fait d'après vous, qu'elle a su, mieux que nous, préserver et défendre son industrie avec un mark fort et un euro fort ??? Répondez à cette question et vous comprendrez pourquoi, moi qui ai eu à conseiller et gérer plus de 2000 entreprises dans ma carrière, je pense qu'une dévaluation compétitive n'est qu'un pis aller et dans certains contextes, dont le nôtre aujourd'hui (si nous la menions seul), une mise à mort du peu de tissu industriel qu'il nous reste et donc une aggravation des problèmes qui me préoccupent, ceux du chômage, de la croissance, de la désindustrialisation et de l'inflation...

 

Si vous voulez comparer des "vérités" monétaires qui sont toutes vraies et fausses en fonction des contextes, je peux vous proposer celles qui se sont fait concurrence entre l'Allemagne et la France (et d'autres aussi, dans d'autres contextes) dans les années 70 et après :

La France dit : faire baisser la valeur de la monnaie, c'est faire des gains de compétitivité sur la main-d’œuvre et le coût final puisque nos produits vaudront mécaniquement (et théoriquement) moins chers. Sauf que, cela fait également augmenter le prix de nos besoins extérieurs : matières premières, énergie, ... mais aussi produits de consommation que nous ne fabriquons plus. Le problème est de savoir, si les gains ne seront pas anéantis par l'augmentation du prix des matières dont nous avons besoin, ainsi que par la spirale prix-salaires, et donc en conséquence par l'inflation... Mais surtout, est-ce que les investisseurs auront envie de mettre de l'argent dans un pays ou la valeur de la monnaie se dégrade plus vite que les gains espérés...

L'Allemagne dit : faire augmenter la valeur de la monnaie nous donne plus de pouvoir d'achat pour nos besoins extérieurs et booste nos investissements... mais renchérit également le coût du travail...

 

Vous voyez, ni plus ni moins, qu'un "algorithme de simplexe" (programmation linéaire) que la France n'a pas su résoudre dans les années 70, malgré toutes nos "têtes pensantes énarquiennes"...

 

Cependant, pourquoi la France et l'Allemagne, qui ont mené 2 politiques différentes dans les années 70 et suivantes, sont restées au coude à coude depuis si longtemps ? Parce que dans la constitution des prix de revient, il y a à peu près équilibre entre la main-d’œuvre et les matières premières, nécessaires aux productions... ce qui a fait la différence, c'est le phénomène spéculatif et inflationniste auquel nous, nous étions soumis de plein fouet à cause de nos décisions de dévaluations et beaucoup moins l'Allemagne (2 à 3 fois moins d'inflation) qui accueillait en plus des investisseurs à bras ouverts ; avec une loi de Gresham qui s'est en plus pleinement appliquée dans cette "compétition"...

C'est la différence entre un calcul comptable à courte vue et un calcul à moyen et long terme où l'objectif est de préserver l'investissement quoiqu’il en coûte. On comprend bien par ailleurs que dans un environ spéculatif généralisé (notamment par rapport au prix des matières premières), la politique de l'Allemagne est évidemment la meilleure, puisque le ratio MP/MO ne peut qu'augmenter... C'est plus clair ?

 

Vous poursuivez sur des comparaisons avec des pays qui ne sont pas dans le même contexte que nous...

La Grande-Bretagne avec la City, truste plus de 30 % (!!!) du marché monétaire mondial, plus de 10 % de son PIB provient de l'ingénierie financière... et donc comme je le rappelle, il suffit que les échanges commerciaux, quels qu'en soit l'origine, fonctionnent dans le monde pour qu'elle rentre sans trop se fatiguer de l'argent... ça n'est pas notre cas ! Par ailleurs, attendons encore une année ou deux, avant de crier victoire sur son "coup d'accordéon" de 2010...

La Suède n'a aucun problème à emprunter parce qu'elle dispose de richesses minières qui intéressent beaucoup de monde (essentiellement cuivre et fer). Elle peut donc apporter des garanties en dur... ça n'est pas notre cas !

Vous en voulez d'autres ? Relisez mon article...

 

Nous n'avons pas besoin de dévaluer pour redevenir compétitifs et mettre au pas les spéculateurs... Je ne comprends pas votre obstination à ne pas voir, entre autres mesures souhaitables et possibles, que la TVAS produit exactement les mêmes effets qu'une dévaluation (et même mieux), sans les autres problèmes que cette dernière crée...

 

Bien sûr que l'Euro et cette Europe (pour laquelle, j'ai voté "non" comme vous en 2005) présentent des problèmes structurels extrêmement mortifères... Cependant, vous ne pouvez pas dire que c'est à cause de l'Euro que les salaires stagnent ou baissent... C'est prendre les conséquences pour les causes. Ce qui pousse les salaires à la baisse ce sont nos accords de libre-échange et de libre circulation des capitaux, ainsi que les logiques libérales de toujours plus de pognon pour les capitaux et les rentiers... Rien d'autre et rien à voir avec l'euro qui nous protège au contraire d'une rapacité spéculative qui serait encore plus terrible, si nous étions seuls à l'affronter, compte tenu des rapports de force actuels mondiaux... même s'il ne protège pas tout le monde de la même façon...

 

Je pense que la crise actuelle pourrait être une formidable occasion pour que des pays comme nous, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, avec pourquoi pas l'Irlande et d'autres fassent une union sacrée pour infléchir la politique de "porte ouverte inconditionnelle " de l'Europe... et surtout de l'OMC !!! Car je vous rappelle également ce point, je ne vois pas l'intérêt de briser une alliance, en continuant à nous soumettre à une autre qui dit la même chose, et pire...

Mais, j'aurais également tendance à désespérer que nos intérêts soient correctement défendus et bien compris par rapport à nos partenaires (je comptais un peu sur DLR, mais vous me refroidissez avec votre manque de lucidité et votre absence de realpolitik)...

Il y a un fait récent qui m'inquiète vraiment et qui tendrait à prouver que, soit il manque quelques neurones à nos politiques, soit nous devons croire ce que nous raconte François Asselineau (le "visionnaire" du "complot américain")... C'est que nous acceptions de nous faire aider par les Chinois pour gérer nos dettes... Cette aide est permise par le formidable trésor de guerre (+ de 2 400 Md$) que les Chinois ont accumulé sur le déficit commercial des USA... Ils nous aident donc avec une monnaie qui ne vaut en réalité plus rien depuis longtemps... Et nous sommes assez bêtes pour l'accepter... La Chine va donc réussir à infléchir, ce que 60 ans de politique US n'avaient pas tout à fait réussi à réaliser : que l'Europe devienne une province monétaire américaine, comme le reste du monde... P... d'Europe qui semble ne rien comprendre au billard à 3 bandes ou peut-être qu'elle le sait et là, je finis par me demander si Asselineau n'a pas raison...

 

Un petit pensum pour terminé, c'est un article qui reprend à peu près les mêmes arguments que les miens sous une autre forme... Peut-être l'entendrez-vous mieux :

 

 

Laurent Pinsolle

 

La fuite des capitaux (qui pourrait être contrecarrée par un contrôle des changes : des pays asiatiques le pratiquent) ne provoquerait pas d’inflation, mais plutôt de la déflation par une réduction de la masse monétaire…

 

En outre, il y a un moment où les spéculateurs arrêtent de spéculer sur une monnaie à la baisse quand on s’éloigne trop de la valeur réelle. C’est ce qui s’est passé partout, en Grande-Bretagne en 1992, même en Argentine en 2002. La valeur du franc ne va pas descendre de 50% par rapport au mark !

 

Pas d’accord sur la spéculation : elle s’est déplacée des monnaies sur les dettes souveraines. Quel que soit le contexte, les spéculateurs trouveront des moyens de spéculer. L’euro ne les a pas arrêtés.

 

Je n’ai pas dit que la politique allemande est absurde. Le comportement à l’égard de l’inflation est en partie culturel. La France, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont à peu près le même comportement depuis 60 ans (d’où la relative stabilité de nos monnaies respectives). L’Allemagne a un comportement différent, ce qui nécessitait auparavant des ajustements monétaires. Le fait est que les comportements ne se sont pas modifiés et qu’aujourd’hui, il faut les solder. Deux solutions : la déflation salariale, qui amènera une dépression économique, ou une dévaluation. La deuxième me semble une bien meilleure idée.

 

La désindustrialisation de la France n’est pas plus rapide que celle de l’Allemagne, comme l’a montré Jacques Sapir. C’est juste que l’Allemagne partait de plus haut… Si on suivait votre raisonnement, l’Allemagne devrait beaucoup mieux se porter que nous, mais ce n’est pas vrai : 0.8% de croissance annuelle du PIB dans les années 2000 contre 1.5% pour la France.

 

Pas faux sur le rapport MP / MO, mais cela peut nous pousser à être plus économe, ou à développer des filières alternatives (ce qui a été le cas avec le nucléaire). Notre plus grande sensibilité au prix des MP est une incitation à l’innovation.

 

Sur la Grande-Bretagne, je ne vois pas en quoi votre objection contredit mon point. Et puis la dépréciation de la livre est aujourd’hui terminée. Il est donc démontré que cela n’a pas provoqué de dérapage inflationniste. Toute dépréciation monétaire ne provoque pas de dérapage inflationniste. En outre, il faut rappeler que la valeur du nouveau franc ne baisserait pas par rapport à l’euro !

 

La TVAS, j’y suis favorable. J’ai fait un exposé sur le sujet en avril 2010. Je persiste, l’euro pousse les salaires à la baisse mais bien sûr, ce n’est pas la seule raison, le libre-échange porte une grande responsabilité. Et puis, de quelle spéculation l’euro nous a-t-il protégé ? La situation est aujourd’hui bien pire qu’au début des années 1990. L’euro accentue la spéculation au lieu de la réduire.

 

 

Incognitototo

 

Il faut arrêter avec votre credo sur l'euro responsable de la compression des salaires... d'autant que votre solution ne répond vraiment pas au problème. Quelle différence entre :

- une monnaie forte, qui oblige à tenir les coûts de revient des salaires,

- et une monnaie faible qui diminue le pouvoir d'achat et la valeur de l'épargne ?

 

Personnellement, je n'en vois pas ! Du moins pas à ces niveaux-là... Cependant, jusqu'à preuve du contraire, les habitants des pays à monnaie forte vivent quand même mieux que ceux des pays à monnaie faible !...

 

De même, vous pensez que la monétisation des dettes, c'est la panacée... Outre son effet inflationniste et de diminution de la valeur monétaire avec toutes les conséquences que cela peut avoir, vous oubliez juste qu'en remboursant les spéculateurs avec du papier déprécié :

- vous leur redonnez des armes pour nous attaquer,

- vous les poussez à remettre sur le marché un volume significatif de monnaie, qu'ils vont s'empresser de jouer à la baisse (ou à la hausse, peu importe, l'important étant qu'ils se défassent de ce papier) amplifiant encore le phénomène de dépréciation, ... le dommage collatéral étant la fuite des investissements sous des cieux plus accueillants (qu'aucune mesure protectionniste locale ne peut empêcher, contrairement à ce que vous semblez croire, relisez les accords de l'OMC)...

 

Nous ne sommes pas les USA qui bénéficient d'un statu quo mondial, puisque le premier détenteur de billets verts qui bouge a perdu et fera chuter tous les autres (vous remarquerez au passage que depuis 2006, ils ne publient même plus les agrégats monétaires M3 et M4, histoire que personne ne puisse se rendre compte du terrible désastre)...

Compte tenu d'ailleurs que nous ne sommes pas les USA, je ne suis même pas sûr que l'Europe pourrait adopter ce genre de politique monétaire sans en subir un retour de bâton féroce... alors la France toute seule, c'est vraiment du suicide pour nos emplois et notre industrie...

Au passage, je vous rappelle également que De Gaulle était totalement contre la monétisation des dettes et fustigeait la politique des USA à ce sujet...

Je n'ai pas dit que l'Euro empêchait la spéculation, mais qu'il nous préservait pour l'instant (et ça peut changer, si l'Europe continue à faire l'autruche en n'adoptant pas les mesures protectionnistes qui s'imposent) de problèmes encore plus graves.

 

C'est pourquoi, je vous dis et je vous le re-répète : non seulement, ce que vous proposez n'est pas en mesure de régler les problèmes là où ils se trouvent (d'autant que nous n'avons pas le pouvoir, seul, de changer les règles de l'OMC sur le système financier mondial), mais en plus le risque (qui est plus qu'un risque puisqu'on a déjà pu vérifier que cela se passe ainsi dans les faits), c'est que nous changions nos réelles difficultés en désastre !

 

C'est étonnant que partageant les mêmes objectifs et beaucoup d'analyses, sur ce point précis vous faites, comment dire sans vous vexer... de la pensée magique.

 

Encore une fois vous confondez les causes et les effets, sans voir les conséquences en chaîne possible... et pourriez-vous arrêter, également, avec vos comparaisons qui n'en sont pas ?

 

Sapir ne démontre rien du tout, il assène des croyances comme des vérités, il réfléchit idéologiquement au lieu de s'en remettre aux faits ; il compare des navets et des choux-fleurs, pour finir par s'étonner du prix des légumes... Je ne vois pas quelle différence de discours, de dialectique et de rhétorique, entre vous et lui... et ce n'est certainement pas son titre "d'économiste" qui le met à l'abri de dire des énormités... À ce propos, je n'ai pas retrouvé l'étude dont vous faites mention, vous avez les références ? Tout ce que j'ai retrouvé concerne la différence de productivité effectivement en faveur de la France (ce que nous savions déjà), mais rien sur le fait que l'Allemagne s'est désindustrialisée plus vite que nous dans les années 70...

 

 

Laurent Pinsolle

 

Le fait que l'euro pousse les salaires à la baisse n'est pas un credo, c'est juste démontrer par la politique de l'Allemagne depuis 15 ans. C'est parce que l'Allemagne a rejoint la monnaie unique avec un taux de change défavorable que Berlin a adopté une politique de compression des coûts salariaux qui était en germe dans le principe même d'une monnaie unique. Dans un système de change fixe, celui dont les coûts sont les plus bas gagne la guerre commerciale avec ses voisins, ce qui pousse in fine à une politique de compression des salaires. C'est vrai théoriquement et empiriquement. Après, il n'y a pas que l'euro qui est responsable, mais le libre-échange également.

 

Sur monnaie forte et monnaie faible, vous êtes caricatural. Ce n'est pas la fête pour les Allemands dont le pouvoir d'achat stagne depuis 15 ans... En outre, l'épargne des pays à monnaie faible ne se déprécie que par rapport aux autres pays, ce qui n'est pas grave pour la grande majorité des personnes, qui restent dans leur pays... Et puis, dans les années 70 et 80, je ne crois pas que le pouvoir d'achat de l'Italie, pays à monnaie faible, ait moins progressé que celui des Allemands, pays à monnaie forte.

 

Je ne dis pas que la monétisation est une panacée. Elle peut être inflationniste, mais pas forcément, ni forcément de manière extravagante. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où l'inflation est au plus bas depuis la Seconde Guerre Mondiale malgré la plus grosse vague de monétisation... Et puis, si la monétisation sert à rembourser des anciennes créances, alors il y a destruction de monnaie et donc effet limité. Mieux, le contexte actuel est plutôt déflationniste (baisse de la masse monétaire), donc la monétisation peut compenser.

 

Et puis, pourquoi les capitaux fuiraient ? Est-ce le cas en Grande-Bretagne ? Est-ce que personne n'investissait dans les pays "à monnaie faible" dans les années 70 et 80 ? Ce n'est pas la force d'une monnaie qui est le seul facteur de décision d'un investissement.

 

L'euro nous protège de choses plus graves ? C'est une blague ? La récession a été plus forte en Europe que partout dans le monde, la reprise plus faible que partout ailleurs. Même l'Islande semble mieux s'en sortir que l'Irlande. Non, je cherche, mais je ne vois pas en quoi l'euro nous aurait protégés de quoi que ce soit.

 

Des dévaluations ? Mais, en quoi les dévaluations apporteraient forcément une désolation économique supérieure à celle que nous traversons ? L'histoire économique ne le montre pas.

 

Sur De Gaulle, n'oubliez pas qu'en 1945, il refuse le plan Mendès, car il juge que le contexte ne rend pas possible l'austérité...

 

 

Incognitototo

 

J'admire votre capacité à éviter de répondre aux questions qui mettent à bas vos thèses... Personnellement, je ne fais pas de prospective économique à coup de "croyances"... et ça n'est pas être "caricatural" de vous demander de nous expliquer quelle différence entre monnaie forte ou faible par rapport au pouvoir d'achat !!!

Les Allemands, malgré le terrible poids qu'a fait peser et fait encore peser la réunification sur leur économie, vivent mieux que nous, qui vivons mieux que les Italiens, qui eux-mêmes vivent mieux que le Zimbabwe (champion du monde de la monétisation des dettes) avec leur inflation à 231 000 000 % en 2008... et les Suisses, avec leur monnaie forte, vivent mieux que tous les pays précédemment cités !...

Vous voulez une monnaie dévaluée, alors expliquez également à vos fans combien ils paieront leur litre d'essence, le gasoil et tous les biens de consommation courants, ... tout ça pour une hypothétique compétitivité qui ne peut pas exister dans les faits, compte tenu du contexte spéculatif généralisé... et que nous perdons à vitesse accélérée ce qui intéressait encore hier nos partenaires commerciaux...

Je le re-répète, vous vous trompez de cible et de remède ! Nous ne sommes pas plus bêtes que les Allemands (qui en plus ont une productivité moindre que la nôtre)... Les problèmes à résoudre sont ailleurs et il est étonnant que tout en ne les niant pas, vous persistiez à penser que l'artifice monétaire serait à même de les résoudre...

 

Pourquoi les capitaux fuiraient ? Étonnant, comme question, d'autant que nous avons déjà fait le genre de politique que vous proposez et que c'est ce qui s'est passé... J'en discutais encore hier soir avec un ancien trader, avec lequel je pense que nous allons finir par commettre un livre pour expliquer la spéculation aux béotiens, tant, comme moi, il entend de bêtises et d'ignorances sur le sujet.

Vous ne comprenez pas la logique spéculative sur laquelle repose (malheureusement pour nous) tout le système financier et d'échanges commerciaux mondiaux ; c'est pourquoi, il vous échappe qu'une division monétaire, c'est autant de niches d'opportunités pour les spéculateurs !!! Qui sont ravis que les pays se mettent (ou remettent) en compétition à ce niveau-là, ce qui leur permet d'agrandir leur marché et de multiplier les leviers avec lesquels ils vont pouvoir jouer.

Ce n'est pas une crise de monnaie qui frappe les pays affectés, c'est une crise de la dette, pour ne pas avoir respecté les critères de Maastricht, ni plus ni moins. Et la seule chose vraiment étonnante dans cette affaire, c'est que nous nous en soyons aperçus si tard, alors même que la situation de ces pays ne date pas d'aujourd'hui... Ce sont les politiques qui sont éminemment responsables, pas les banquiers et les spéculateurs qui ne font qu'appuyer là, où ça fait mal... et profiter des failles du système, comme ils pourraient en profiter à nouveau avec les logiques avec lesquelles vous nous proposez de renouer...

 

Ne me répondez pas à côté pour De Gaulle, il était contre la monétisation des dettes, point ! Et il avait parfaitement compris, lui, ce que les Américains étaient en train de tramer en inondant le marché de leur monnaie. Ce n'est quand même pas moi qui vais défendre son héritage, contre vous ? Si ? En 1966, il disait : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille »... Ce que vous ne voulez pas comprendre, c'est qu'en retournant au Franc, aucune des mesures d'accompagnement que vous proposez ne sera susceptible d'empêcher que la politique de la France se fasse encore plus à la corbeille qu'aujourd'hui ! Mais, il faut avoir travaillé dans une trésorerie de grande entreprise ou dans une salle de marché bancaire pour le savoir, ce qui, malheureusement, semble manquer à votre expérience des réalités.

 

 

Laurent Pinsolle

 

Vous n'avez toujours pas répondu sérieusement à mes questions sur les trois problèmes posés par l'euro à notre économie :

- surévaluation

- incitation supplémentaire à la compression des salaires

- politique unique pour des réalités nationales trop disparates

 

Vous avez juste dénié le 2ème point en disant que le libre-échange est seul responsable, ce à quoi j'ai répondu que bien entendu le libre-échange porte une lourde responsabilité (j'en parle depuis les débuts du blog) mais que l'euro accentue cette propension à la baisse à l'échelle de l'Europe. J'ai donné une explication théorique étayée par l'exemple de l'Allemagne. Du coup, vous êtes parti sur d'autres points, en fuyant le débat.

 

C'est vous qui évitez le débat et passez à autre chose.

 

Sur le reste, c'est difficile de débattre avec vous, car vous peignez le monde en blanc ou en noir, sans nuance de gris. Pourtant, vous savez bien que sur les questions commerciales, c'est exactement la technique qu'utilisent les critiques du protectionnisme alors que la réalité, c'est que tout le monde l'est un peu (l'UE moins que les autres), y compris notamment les pays asiatiques.

 

Bien sûr qu'il y a des problèmes commerciaux et financiers importants, mais il y a aussi des problèmes monétaires. Bizarrement, vous adoptez la défense unilatérale et sans nuance d'une "monnaie forte" et caricaturez les propositions que je fais. Je ne suis pas dans un débat entre monnaie forte et monnaie faible. Je dis qu'il faut réajuster les parités monétaires en Europe et que cela impose une transformation de la monnaie unique en monnaie commune.

 

La "monnaie forte" n'a pas que des avantages : demandez aux Allemands, dont le pouvoir d'achat stagne, voir baisse légèrement depuis 15 ans...

 

Sur la fuite des capitaux, là encore, comment discuter avec une telle caricature ? Ainsi, si on reste dans l'euro tout va bien et si on en part, ils vont tous partir. Quand vous voudrez discuter de manière ouverte sur le sujet, OK.

 

Concernant la spéculation, c'est une douce blague. Il y aurait plus de spéculation s'il y avait retour aux monnaies nationales ? Que vivons-nous depuis un an si ce n'est une vague intense de spéculation ? L'euro empêche la spéculation sur le cours des monnaies mais en réalité, il ne fait que la déplacer sur les dettes souveraines. La spéculation s'est déplacée, elle n'a pas été supprimée...

 

Sur De Gaulle, gardons-nous de le faire parler. Je ne vois pas en quoi vous pourriez prétendre qu'il serait opposé à une telle pratique aujourd'hui...

 

L'argument d'autorité me fait doucement rigoler. Vous ne me connaissez pas... Enfin, sur les mesures d'accompagnement ou même de réglementation de la finance, j'ai fait de nombreux papiers sur le sujet.

 

 

Incognitototo

 

Si nous en sommes à ce que ce soit moi qui doive vous rappeler ce que le général De Gaulle pensait de l'endettement et de la monétisation, nous n'allons pas aller loin...

 

- http://www.youtube.com/watch?v=YoFJB6LDdHI

- e_a22595.html">http://www.alterinfo.net/Charles-de-Gaulle-sur-l-or-et-le-systeme-monetaire_a22595.html

- http://www.youtube.com/watch?v=83jS8ksPDOo

 

Je ne fais donc pas parler les morts, je vous rappelle ce qu'ils ont dit de leur vivant ! Certes, on peut imaginer qu'il penserait autre chose aujourd'hui, cependant, je doute qu'il aurait beaucoup varié sur les fondamentaux :

- sans référence indiscutable, une monnaie ne vaut rien,

- et on ne peut pas dépenser l'argent qu'on n'a pas, ou plutôt, on ne peut pas dépenser l'argent qui ne correspond à aucune valeur de référence, ce qui serait le cas avec la monétisation des dettes...

 

Ce que vous proposez avec le retour au franc et vos leviers, ce n'est ni plus ni moins, que de nous en remettre tout entier à l'arbitrage des spéculateurs pour déterminer ce que notre monnaie vaudra ! Je vous le re-re-répète, on (et d'autres également) a déjà expérimenté et ça n'a pas marché pour nous !

Maintenant, si vous persistez pour pouvoir démontrer que ça peut fonctionner à prendre en exemple des pays pour lesquels les contextes économiques et leur situation mondiale, sont totalement différents de ceux de la France libre à vous, mais ce n'est pas ainsi qu'on conduit une démonstration.

 

À vos trois questions, j'ai déjà répondu, sans nier les effets mortifères de la politique monétaire actuelle européenne, sur laquelle nous sommes d'accord, mais également en vous demandant "quelle différence entre monnaie forte ou faible par rapport au pouvoir d'achat ?"...

Cependant, visiblement cette question vous gêne, puisque vous avez soigneusement évité d'y répondre !!!

Si vous y aviez répondu, je me doute que vous m'auriez notamment parlé de compétitivité gagnée (ce qui reste à démontrer d'ailleurs), en évitant toujours soigneusement, de parler de la perte de pouvoir d'achat et des effets délétères sur l'épargne, de la dévaluation et de l'inflation...

J'aurais pu alors vous démontrer que la compétitivité dont vous parlez, ne peut s'appliquer qu'à une infime partie de l'appareil productif français et que pour l'autre majoritaire partie la dévaluation est une spirale qui conduit à la mort, dans l'état actuel de notre système financier mondial.

 

Comment, je vous aurais démontré cela ? Pas avec des caricatures, mais en vous expliquant ce que, à l'évidence, vous ignorez sur les phénomènes spéculatifs à propos de :

- La surréaction des taux de change.

- Les bulles rationnelles,

- Les anticipations autoréalisatrices,

- Les fonds d'arbitrage, ... ainsi que sur la réalité du fonctionnement des entreprises...

Soit au final, des réalités de fonctionnement démontrées, contre lesquelles vos leviers pour y faire face (dans le cadre d'une monnaie nationale) sont non seulement totalement insuffisants, mais aggravent les problèmes mortifères, comme l'histoire économique le démontre amplement.

 

Alors qui évite le débat ??? Aussi, je pense qu'il est inutile de poursuivre, vous raisonnez avec des incantations, pas à partir des réalités, ni d'arguments qui tiennent, et en conséquence ce que vous proposez (le retour au Franc) est tout, sauf une solution aux problèmes ; c'est juste de la pensée magique.

 

Excusez-moi si mon ton vous heurte, mais parfois on peut légitimement montrer des signes d'énervement face à l'ignorance... Ce n'est pas le meilleur moyen de se faire entendre, c'est sûr ; mais je reste un être humain avec plein de défauts... d'en être conscient permet cependant, à mon sens, une objectivité qui semble vous faire défaut.

 

Pour terminer et à toutes fins utiles, je vous rappelle que l'Allemagne a pris une première mesure contre la spéculation sur les dettes souveraines, avec sa loi contre les ventes à découvert à nu sur les obligations d'État... Vous voyez bien que c'est possible de faire face, même avec l'Europe et l'Euro, et la seule vraie question, c'est de se demander qu'est-ce que l'État français attend pour faire de même et plus !!!

 

 

Laurent Pinsolle

 

Le problème, c'est que vous avez une vision caricaturale de ma position, en regardant les choses en noir et blanc sans nuance de gris. En période de croissance, je pense (et j'ai souvent écrit sur le blog) qu'il n'y a pas de justification à avoir un déficit budgétaire. Bien sûr que je sais que de Gaulle avait un profond respect pour l'argent public, qui manque aux personnes qui gouvernent la France depuis 30 ans. Je n'ai jamais dit qu'il faut dépenser sans compter ou recourir à la politique monétaire du Zimbabwe. Vous caricaturez.

 

Aujourd'hui, les circonstances sont exceptionnelles, car nous sommes dans une nasse et je ne crois pas que l'on pourra s'en sortir pleinement en oubliant les problèmes monétaires et en restant dans la situation qui est la nôtre aujourd'hui, même avec du protectionnisme et une meilleure réglementation et taxation de la finance.

 

Vous persistez à dire que cela reviendrait à s'en remettre aux spéculateurs puisque 70% de notre dette est détenue par des créanciers non résidants. C'est vrai que cela peut paraître ainsi. Cependant, si le gouvernement qui revenait au franc menait parallèlement une politique dynamisant la croissance tout en gérant de manière responsable le budget, alors je ne crois que les capitaux fuiraient (à moyen terme). A court terme, je veux bien admettre que la situation serait instable.

 

Mais la monétisation nous rend justement indépendants des marchés puisque c'est la BdF qui financerait (en partie) le Trésor. Si le budget est bien géré, alors les montants nécessaires nous permettraient d'avoir un recours très limité aux institutionnels non résidants.

 

Monnaie forte, monnaie faible : j'ai fait ma réponse la fin de semaine dernière dans mon papier sur les conséquences d'un retour aux monnaies nationales en Allemagne, en France et en Espagne, en pesant à chaque fois le pour et le contre d'une telle décision. Libre à vous de discuter de mon bilan.

 

Après tout est question de proportions. Quand j'entends les opposants à la sortie de l'euro, j'ai trop souvent l'impression que vous raisonnez comme si le franc allait être dévalué comme le peso, ce qui est ridicule.

 

En 2009, nous avons importé 240 Mds€ de l'UE, mais pour ces produits-là, au global, les prix seraient stables (hausse du prix des produits Allemands, baisse du prix des produits italiens et espagnols). Nous avons importé 160 Mds€ des autres pays (8/9% du PIB). Même en considérant une dévaluation de 20% par rapport aux monnaies du reste du monde et l'hypothèse que l'intégralité de la hausse de prix est passée dans les prix, cela fait un impact de 2 points d'inflation supplémentaire sur une année seulement (à peu près équivalent au pic de 2008 consécutif à l'envolée du prix des matières premières, ou à ce qu'a provoqué la baisse de la livre de plus de 20% vs l'euro). Bref, on reste dans un scénario qui me semble totalement gérable, d'autant plus que nous pouvons adopter de nombreuses mesures d'accompagnement (sur lesquelles nous serons d'accord à 90% d'ailleurs).

 

Après, proposez-moi un autre scénario et je veux bien en discuter.

 

Il ne s'agit pas de passer d'une monnaie forte à une monnaie faible, mais d'une monnaie supranationale surévaluée à une monnaie nationale justement évaluée. Bien sûr, les marchés feraient bouger les parités, mais la position médiane de la France (entre l'Allemagne et les pays Latins) limitera les excès des spéculateurs, comme lors de l'élargissement des marges du SME dans les années 90, où les spéculateurs n'avaient pas tellement fait bouger le franc malgré le passage de marges de 2.25% à 15%... Il y a un moment, la réalité l'emporte...

 

Je vous rassure, je connais un peu la façon de fonctionner des marchés. J'ai beaucoup lu et écrit sur le sujet. Vous pourrez voir cela dans l'onglet économie. Mieux, je pense que nous avons des opinions proches...

 

Pour l'Allemagne, je sais, j'en ai parlé. Je n'ai pas dit que l'euro empêchait de prendre des mesures de réglementation de la finance. Mon angle, c'est toujours que l'euro pose trois problèmes : surévaluation, encouragement supplémentaire à la compression des salaires, unicité de politique pour des réalités différentes. Et ces trois problèmes sont structurels, car la zone euro n'est pas une ZMO et il vaut donc mieux revenir aux monnaies nationales.

 

Après, on peut avoir l'euro avec un bon encadrement de la finance (encore que le cadre européen tend à réduire la réglementation financière, comme on l'a vu), de même qu'on pourrait avoir des monnaies nationales avec une mauvaise réglementation de la finance, mais la solution que je préconise, c'est monnaies nationales + réglementation de la finance.

 

Les solutions protectionnistes, financières et fiscales ne sont pas exclusives du choix du meilleur système monétaire pour notre pays et pour moi, il n'y a pas photo, c'est le retour aux monnaies nationales.

 

 Cliquez ici pour la suite et fin (?) des échanges

 

N.B. : les commentaires sont fermés pour cette partie des échanges.

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