Première date de publication : 14/05/2007
Date de la dernière mise à jour : 10/2012
Suite à quelques échanges sur le forum de Marianne2007(le site a disparu, désolé), je voudrais essayer de répondre à tous ceux qui continuent à penser que tout ce blog n’est qu’un catalogue à la Prévert, de mesures technocratiques, qu’il n’y a pas de vision dans mes propositions, qu’on ne construit pas un programme politique seulement sur des actes à poser…
Personnellement, ce qui m’étonne toujours c’est de vouloir continuer à se battre sur des mots, sur une classification politique des actes… et pour un projet de « maison commune » que l’on peut certes définir, mais qui n’a aucun sens, si on ne tient pas compte des contraintes techniques qui permettront ou pas de la construire…
Effectivement, mes propositions sont plus celles d’un ingénieur qui a élaboré un projet en fonction de ce qu’on peut faire pour que chacun ait la maison qui lui convient, plutôt que celui d’un visionnaire qui promettrait Versailles sur pilotis à tout le monde… pourvu qu’il recueille les voix qui lui sont nécessaires pour avoir le pouvoir…
En préambule de mon blog, j’ai résumé l’ambition des 400 propositions :
● rendre les gens maîtres de leur destin,
● redéfinir et rétablir les responsabilités,
● réintroduire de la démocratie là où elle a disparu,
● remettre les politiques au boulot,
● relocaliser l’économie,
● créer plus de richesse, d’emplois, et des ressources nouvelles,
● éradiquer le chômage de masse et redistribuer nos fonctionnaires (ou assimilés) sur des emplois utiles, socialement et économiquement,
● éradiquer nos dettes et rétablir l’équilibre de notre balance commerciale,
● mettre fin aux petites magouilles,
● dissuader les spéculateurs de gagner toujours plus d’argent sans rien faire, sans aucune considération, pour les humains qu’ils exploitent et la planète qu’ils saccagent,
● faire de colossales économies d’échelle pour revenir à un service public qui préfère éduquer, soigner, rendre justice, protéger et aider des gens plutôt que leur demander leurs papiers…
Certes ce n’est pas très enthousiasmant… mais, ce sont pour moi des objectifs fondamentaux, sans lesquels aucun projet de société n’est viable, sans lesquels toute promesse ne serait que la porte ouverte à quelques désillusions de plus.
Pour le reste, je ne me vois pas en dire plus, car, ce n’est pas aux politiques de définir ce qui sera le « bonheur de tous ». Leur rôle doit se limiter à créer les conditions de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, pas à imposer des modes de vie, fussent-ils ceux des « sociétés parfaites » que l’on rencontre dans toutes les idéologies fascisantes ou gauchisantes…
Dans mon projet, toutes les maisons, aussi différentes soient-elles l’une de l’autre, doivent pouvoir coexister, sans s’imposer l’une à l’autre, sans empêcher, ni gêner l’existence de l’autre… ça fait une grosse différence, avec tous les programmes auxquels les politiques de tous bords, continuent d’essayer de nous faire adhérer…
C’est comme ça que je vois mon projet… Un peu comme des parents qui créent les structures et les conditions optimales pour que leurs enfants puissent trouver les voies qui les rendront heureux, pas en décidant pour eux de ce qu’ils seront plus tard et de ce qui sera bon pour eux !!!
Alors, j’admets bien volontiers que je ne soulèverai pas les foules avec un tel projet ou que la lecture de ces propositions puisse ennuyer… mais, c’est ma conception du rôle du politique. Proposer plus, ce serait ni plus ni moins, que perpétuer la situation d’infantilisation et surtout de manipulation qui prévaut dans le discours de nos leaders depuis toujours ; et qui, non accessoirement, ont transformé la scène politique en show permanent, peuplée de surenchères démagogiques pour alimenter la société du spectacle.
C’est d’ailleurs, ce à quoi nous avons assisté à ces dernières présidentielles. Entre le showman Sarkozy qui a fédéré sur sa « vision » droitière de la société, sans jamais nous expliquer comment il va résorber le chômage (et pour cause, c’est un des éléments indispensables au renforcement du capitalisme)… et Royal qui ne proposait aucun projet clair, mais qui, n’apportait pas plus de solutions réelles de sortie de crise économique… impossible, pour moi, de faire un choix d’adulte responsable…
Ce sont effectivement, 2 conceptions du « fait politique » très différentes et je pense, toute modestie mise à part, que j’en propose une troisième…
Je ne sais même pas comment me définir moi-même… Social-démocrate ? Gestionnaire éclairé du capitalisme ? Centriste ?... Mais, au fond je m’en fous, seuls m’importent les actes qui produiront ou non les effets souhaités… car, s’il y a une chose, dont je suis sûr, c’est que ce n’est pas en choisissant un camp idéologique qu’on peut concrètement résoudre les problèmes…
Si la science avait appliqué des choix idéologiques à sa vision du monde et aux problèmes à résoudre, nous en serions encore à « croire » que la terre est plate et à la génération spontanée !!!
Alors, vraiment peu m’importe, comment se classent nos politiques (ou moi-même) ; seuls m’intéressent la faisabilité et l’efficacité ou pas, des actes qu’ils se proposent de mettre en place pour sortir de la merde les 8 millions de Français qui souffrent le plus ; faut-il le préciser, sans aller piquer aux autres des « bouts de leur maison » pour y arriver… En cela, malgré mon antigaullisme historique (car, je pense que beaucoup de nos difficultés actuelles ne sont que les conséquences des structures qu’il a mises en place qui sont tout, sauf adaptées à notre contexte actuel), j’étais tout prêt à voter Dupont-Aignan pour la cohérence de son projet et une grande partie des solutions qu’il se proposait de mettre en place dans son programme de 2007 (mais depuis vu ce qu'il est devenu et son programme avec, il n'en est plus question)…
Étonnant, pour la plupart de mes amis proches qui continuent, malgré tout, à « croire » en cette gauche, comme à un fait religieux, sans vouloir admettre les impasses concrètes et réelles auxquelles elle nous conduit… C’est incompréhensible pour eux, que je puisse toujours continuer à vouloir rendre réelles toutes les valeurs humanistes de cette gauche, alors que cela fait longtemps que je ne partage quasiment plus aucune de leurs croyances, quasi religieuses, sur les moyens à employer.
Probablement que la différence entre eux et moi, c’est que j’ai personnellement expérimenté cette « société idéale » à travers toutes les expériences de gestion différente que j’ai appliquée dans les microsociétés que constituent les entreprises ; pour me rendre compte, par exemple, que ce n’est pas en décrétant que nous sommes tous égaux que cette loi devient une réelle valeur commune… au contraire…
Alors, tant pis, si je reste un incompris, inclassable. Je n’ai jamais été et je ne serai jamais prêt à « mentir pour faire croire » ; tant que nous ne ferons pas de la politique en sortant du « fait religieux », nous nous épuiserons en affrontements stériles, sans qu’aucun problème ne soit résolu.
Pour conclure provisoirement…
Quand on propose de modifier de fond en comble les structures mortifères de notre société, il faut être cohérent avec le projet… Aucune de mes propositions n’a de sens en elle-même, c’est en regardant l’ensemble du plan qu’on peut en saisir la cohérence… Mais, je comprends tout à fait que ça puisse rebuter de se plonger dans du concret et d’aller jusqu’au bout…
Je sais bien que la plupart des lecteurs préfèrent des phrases pleines d’emphase qui remuent les tripes. Je pourrais faire, mais justement ce n’est pas ça que je propose.
Ici, c’est pour voir concrètement « comment on fait ? ».
Ou autrement dit, c’est assez facile de dire : « tiens, je ferais bien un joli pont au-dessus de ce ravin », mais c’est un peu plus compliqué pour tout le monde de « faire le dessin du pont » et ça devient très difficile, quand on doit « calculer les points de charges, les résistances et dire ce qu’il faut faire pour que ce pont tienne, soit utilisable et joli en plus ». Vous voyez l’idée… ? Et mon blog c’est dans cette troisième catégorie qu’il se situe ; donc, je ne me fais aucune illusion, malheureusement, sur son accessibilité, même si je fais tout ce que je peux pour le rendre dialectiquement compréhensible ; même si je vulgarise à outrance, parfois, des problèmes qui sont bien plus compliqués qu’il n’y paraît…
Au fond, je sais bien que ça n’amuse personne d’essayer de comprendre comment on peut changer, par exemple, le système institutionnel français pour le rendre plus démocratique… ou comment on crée plus d'emplois et de richesses pour tous. D’ailleurs, sur les millions de sites politiques à notre disposition, il y a, à ma connaissance, une douzaine de sites, en tout et pour tout, qui se posent ces questions à partir du « comment on fait » ; le reste, n’en déplaise à certains, qui n’en ont pas moins un intérêt certain sur le plan des idées qu’ils remuent, sont des reproductions à l’infini de « je crois que »…
Aussi, j’ai conscience que je ne pourrai pas intéresser tout le monde, tant s'en faut. Mais bon, si un responsable politique d’envergure me dit un jour : « mais bon sang, mais c’est bien sûr, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt » ou que quelques citoyens me disent « enfin, j’ai compris pourquoi il ne se passe rien dans ce pays et ce qu’il faut faire pour que ça change »… Là, je serais vraiment content…
Malheureusement, tout ce à quoi nous avons assisté et que nous allons continuer à subir, est loin, très loin de ce que je propose, à mille lieues du type d’adhésion, d’attitude de responsabilité et de réalité, que j’espère un jour faire partager au plus grand nombre... et tant pis si j’ai tort d’avoir raison tout seul (ça c’est pour Franz ;o)…
C’est tout ce que je vise et j’ai parfaitement conscience que je ne suis pas au bout de mes peines pour faire admettre, au plus grand nombre, qu’on ne résoudra jamais aucun problème en s’accrochant religieusement à des croyances idéologiques...
PS : Ha encore quelques mises au point, qui sont tellement évidentes pour moi, que je n’ai même jamais pensé à vous les dire !!!
Dans les limites basiques de notre Déclaration des droits de l’homme, je n’ai nullement l’intention de dire un jour à tous ce qui est mal et ce qui est bien, ni d’imposer un modèle de société à quiconque…
Au contraire, je veux créer les structures qui permettront à tous de coexister avec leurs différences, leurs singularités et leurs choix de vie… ou pour reprendre les 3 objectifs de notre ami Franz :
1 - Comment permettre à chacun d'avoir une activité rémunératrice (ça dépasse largement le seul cadre de l'emploi) et de trouver sa place dans la société en lui apportant sa part originale ?
2 - Comment favoriser cette activité humaine sans consommer plus que ce que la planète peut offrir et sans en faire une poubelle pour les générations à venir ?
3 - Comment parvenir à inscrire cette démarche dans une économie mondialisée affranchie de tout contrôle ?
C’est pas des projets qui se suffisent à eux-mêmes ça ???
Je rajouterai, par ailleurs, que la simple application de notre Déclaration des droits de l'homme (qu'il faut lire et relire pour s'imprégner de toute sa puissance et clairvoyance, mais que je complèterais bien, cependant avec quelques articles supplémentaires) et la devise de notre république (liberté, égalité, fraternité) sont, pour moi, en soi, des projets politiques qui se suffisent à eux-mêmes et, surtout, des objectifs qui restent à atteindre… c'est entre autres pourquoi, je ne me sens pas la légitimité, ni la nécessité d'en définir de nouveaux…
Pour rester sur la métaphore de l'architecte, je dirais que, même si les politiques peuvent aider en proposant leur vision de ce qui est idéal pour eux, pour autant ce n'est pas à eux de définir les plans de la maison de chacun… (C'est, une des raisons majeures parmi bien d'autres, qui m'ont fait voter contre la Constitution Européenne qu'on nous « proposait » ; et les guillemets c'est exprès…)
Le rôle du politique, c'est de faire en sorte que les bases, les conditions de mise en œuvre et les fondations soient suffisamment solides, équitablement réparties et bonnes pour tous, pour que les maisons imaginées par les citoyens puissent se réaliser ; pas de leur indiquer ce qu'ils doivent faire ; dans la limite bien sûr, du cadre et des objectifs fixés par les textes fondateurs de notre république (d'ailleurs, c'est probablement, ce qui explique, en partie, la grande différence qui existe entre la façon de faire de la politique chez nous et les démocraties nordiques, où on se « dispute » sur les moyens à mettre en œuvre et, depuis fort longtemps chez eux, plus du tout sur les buts à atteindre)…
Au-delà de cela, tout le reste n'est que de la politique spectacle et du bourrage de crâne idéologique qui n'ont pas d'autres buts que de ratisser des voix et de maintenir les citoyens dans l'infantilisme… Alors, spécialement pour ceux qui me pressent de définir un projet idéologique, pourquoi voulez-vous ou tenez-vous tant que j'essaye de définir une maison commune ??? Celle que fixe notre Déclaration des droits de l'homme, ainsi que celle du CNR ne vous suffisent pas ? Alors qu'il y a déjà tant à faire pour mettre en œuvre et rendre réels les grands principes qui y sont énoncés…
Faire en sorte que les fondations, les bases et les chances données à chacun leur permettent de réaliser leur propre maison, n'est-ce pas un projet politique qui se suffit à lui-même ? C'est tout le sens de mes propositions et je pense que seulement après, nous pourrons discuter avec objectivité, de construire ou pas des maisons communes….
On ne discute pas et on ne propose pas un projet de « société idéale », alors que les besoins élémentaires d'une grande partie de la population ne sont pas comblés ; dans un tel contexte, ça reste pour moi des débats de nantis ou d'utopistes… J'ai rappelé dans mon blog la pyramide des besoins de Maslow (Cf : C - 9 - Nicolas Hulot : l'équation économique insoluble et insolvable... ), cela n'avait pas d'autre but que de démontrer qu'on ne peut pas raisonnablement et sans intentions malignes (même si elles sont inconscientes), demander de faire des choix de vie à des citoyens, alors qu'ils sont, pour la plupart, dans la survie ou dans la peur de perdre le peu qu'ils ont réussi à capitaliser…
Alors, pour moi, construire les bases qui permettront à chacun de faire des libres choix est un objectif en soi… et tant pis si cela déplaît à tous ceux qui ont besoin de « croire » religieusement à des idéologies politiques, et tant pis si je ne vivrais pas assez longtemps pour voir ce qu'ils feront de cette liberté… je sais, qu'au moins, j'aurai laissé aux générations futures suffisamment de force, d'individuation et de clairvoyance pour qu'ils puissent décider par eux-mêmes de ce qui est bon pour eux…
Encore faudrait-il que j'y arrive et pour l'instant, à part les rares quelques autres qui prêchent dans le désert comme moi, je ne vois pas beaucoup de personnes prêtes à aller jusqu'au bout de ce chemin…