Première date de publication : 20 décembre 2011
Date de la dernière mise à jour : 22 juillet 2012
À la suite de cet article, sur les dettes interbancaires, je vous ai promis de le compléter avec le tableau des dettes publiques, en tenant compte des avoirs des BRICS dans nos économies…
J’ai alors, exploré les données des Trésors nationaux, de la Banque mondiale (admirez au passage, le baseline), du FMI, de la BCE, de Natixis, du Ministère des Finances, de l’Agence France trésor, des articles sur le FOREX et le marché des taux d’intérêt, sans oublier les estimations du marché et quelques organismes d'études (moi qui ne parle anglais que quand je suis amoureux d’une Anglaise, j’ai été servi, merci Google pour les traductions automatiques)…
Sauf que, après avoir cherché un peu partout les informations, j’étais prêt à renoncer parce que c’est, tout simplement, impossible de trouver 2 chiffres qui concordent, sans compter que ceux qui sont publiés dans les journaux relèvent parfois du pur fantasme…
Aucune institution, aucun organisme, public ou privé, ne produit les mêmes chiffres (sauf quand ils se sont plagiés, ou qu’ils ont fait du copier/coller, bien sûr)... Sans oublier que la plupart des informations financières stratégiques sur le marché des taux d’intérêt sont diffusées par des banksters uniquement contre rémunération, puisque c’est leur métier de faire de l’argent avec leurs analyses et leurs conseils… Un vrai bordel « poly cacophonique », où on a parfois des écarts non pas de quelques milliards, ce qui est déjà énorme, mais de plusieurs centaines de milliards, une paille !!!...
Découragé, j’ai cependant fini par tomber sur ce très intéressant article de Guillaume GUICHARD (du Figaro économie) qui donnait pile-poil les informations recherchées, du moins le pensè-je… Après quelques échanges très cordiaux, ce monsieur m’a aimablement envoyé la base à partir de laquelle son infographie a été créée, qui provient essentiellement de la BRI (Banque des règlements internationaux). Je le remercie vivement, parce que je me voyais mal passer des heures et des heures à faire le travail qu’il a fait, en compilant pour nous des données absconses, partielles et éparpillées… Alors, voici le tableau simplifié des dettes publiques et de leur financement par des banques étrangères, que je vous produis sous toute réserve (pour le faire apparaître en grand, cliquez dessus) :
Maintenant, si vous lisez les commentaires de l’article du Figaro, vous comprenez immédiatement que ce tableau est donné à titre purement indicatif ; tant les inconnues, plus que significatives, sont nombreuses, même après les nombreux retraitements que j’ai dû opérer, et tant il y avait de « coquilles » dedans… De plus, certains chiffres sont impossibles à corroborer, même les montants des dettes publiques, à une même date, varient d’un organisme à un autre. En conséquence, je suis désolé, mais, on ne peut pas en tirer grand-chose, et ne venez pas me dire que c’est faux, ça l’est.
Cependant, il se passe exactement au niveau des dettes publiques ce qui se passe au niveau des créances interbancaires, avec des croisements de créance pour le moins étonnant, dus à la multiplication des circuits financiers qui rend impossible tout traçage exhaustif.
De même, on comprend très bien que nous sommes exactement dans la même situation que pour les créances interbancaires et que si on compensait les créances croisées et triangulaires, environ 55 % des montants disparaitraient des circuits ; ce qui corrobore les chiffres globaux donnés par François Morin (dans : « Le mur de l’argent » - Édition du Seuil) qui indique que 80 % des échanges financiers mondiaux relèvent de « l’économie fictive », et sont du « je te prête, tu me prêtes », ou plutôt « je te prête, tu prêtes à un autre, et cet autre me prête », ou encore plus fort « je te prête, tu prêtes à un autre, mais dans le même temps je mets sur le marché sous forme de titre ce que j’ai prêté, et l’autre achète ces titres qu’il met lui-même en vente, et cetera, et cetera,… » ; et on peut remplacer l’action de « prêter » par « vendre » pour n’importe quel « produit », ça fonctionne aussi.
Un monde qui vit totalement dans la virtualité de l’économie financière, dans ce qu’elle a produit de plus délirant et de fictif, depuis que les échanges commerciaux existent…
Quelques mises au point s’imposent…
Ancien expert-comptable, dirigeant d’entreprises et CAC (commissaire aux comptes), je vais vous avouer quelques trucs (et au passage me faire encore quelques « amis ») :
- sans fausse modestie, je peux faire dire ce que je veux aux chiffres… Du moins, si je n'énonce pas dans quel contexte limité une analyse financière est vraie, alors, c'est qu’elle recèle un potentiel d’erreurs et d’idioties, variable en fonction de mes « omissions »,
- devant la complexité du monde économique et financier, je connais beaucoup d'anciens collègues qui avouent leur ignorance et leur impuissance, mais, seulement en petit comité bien sûr ; et moi-même, mes analyses et mes compétences s’arrêtent là, où commence l’opacité des circuits économiques, même si j’en connais quand même beaucoup « de l’intérieur »,
- la plupart des « purs » économistes, et a fortiori les commentateurs et journalistes dits spécialisés, n'ont aucune vision, ni compréhension, de ce que leurs concepts et propositions engendrent et produisent, concrètement et comptablement, dans l'économie réelle et le porte-monnaie des individus,
- les agences de notation et autres analystes, racontent n'importe quoi ; au point qu’il est assez évident qu’il faut toujours se demander « à qui profite le crime », dès qu’une information financière est publiée ou diffusée, fût-elle « malencontreusement »...
Ces problèmes de véracité et de compréhension des chiffres sur l'économie mondiale, ainsi que sur les pays, proviennent de plusieurs pratiques qui en disent long sur ce qui se passe en coulisse et, plus fondamentalement et non accessoirement, sur le « sérieux » des agences de notation, ainsi que des « études ou analyses » :
- les pays, et a fortiori les organismes financiers (surtout quand ils sont étrangers, mais également dans notre zone Euro), n'ont aucune obligation de publier le détail de leur structure bilancielle, et chacun garde, d'ailleurs, jalousement ces données stratégiques. Or, ces données sont fondamentales pour comprendre vraiment s’il y a un problème ou pas ; en leur absence aucun bilan ne peut et ne veut rien dire. Pour faire simple, c’est assez différent si je dois de l’argent à quelqu’un qui n’attend pas après pour vivre ou à un SDF. De même, c’est assez différent si j’ai prêté à quelqu’un qui a des garanties ou à un SDF… Une évidence, non ? Indécelable dans les chiffres actuels tels qu’ils sont présentés, et a fortiori quand ils sont cachés…
- la Chine, avec ses 3 197 milliards de dollars d'avoirs (2 450 milliards d’euros), ne publie strictement rien sur ses chiffres... Ce n’est pas rien dans le circuit mondial, que 122 % du PIB français (!!!, et toujours en augmentation) se promène de place en place financière sans aucune information sur leur utilisation, alors, qu’elle peut acheter 2,2 fois les entreprises du Nasdaq 100 qui compte entre autres, Apple, Cisco, Dell, Ebay, Microsoft, Oracle… Car, tous ces investissements chinois passent par un système de sociétés-écrans et des places financières opaques, de sorte que personne ne sait, où ce pays place son trésor de guerre économique... ni même, si nous ne sommes pas déjà totalement sous leur coupe pour bien des secteurs stratégiques. D’ailleurs, il semble bien, qu’elle ait décidé de se désengager massivement de son soutien au dollar et d’acheter l’Europe (si elle l’annonce, c’est probablement que c’est déjà fait pour les principales cibles) ; les USA ont donc du souci à se faire et nous avec... Et s’ils n’y avaient qu’eux… car, il faut aussi rajouter les pays du Moyen-Orient, la Russie, et autres économies qui ont des fonds à placer grâce aux rentes que leur procurent leurs richesses diverses (gaz, pétrole, minerais, métaux, et cetera)…
- même quand on connait l'origine des fonds, comme pour mon article sur les créances interbancaires (ou dans cette étude qui essaye de faire le point sur, qui détient la dette publique), en réalité, on ne connait pas l'identité exacte des détenteurs premiers. Une évidence simple : la GB (la grande lessiveuse), la Suisse et autres pays apparaissent comme d'énormes prêteurs, sans aucun rapport avec leurs capacités d’investissements intrinsèques (celles qui seraient uniquement dues à leurs économies) ; parce qu'en fait, ces pays ne sont que des mandataires de groupements financiers occultes, dont aucun analyste ne connait l'origine, et encore moins, la provenance des fonds. Cependant, on se doute quand même un peu que c'est pour le moins pas « clair clair »; et que ce n’est pas pour rien que toutes les banques ont des centaines de filiales dans des paradis fiscaux opaques (avec la palme à la BNP pour la France)...
En conséquence, au mieux, tous les chiffres qui sont publiés pour les analyses, sont des extrapolations et des recoupements de données, par déduction, et n'ont aucune valeur de vérité ! Au pire, ce sont des manipulations de groupements financiers pour influer sur les marchés, quand ce n’est pas, tout simplement, de l’ignorance en barre…
Cependant, on constate très bien que ce "flou" est soigneusement entretenu de façon à ce que personne ne puisse recouper, ni comprendre à qui appartient quoi, qui doit de l’argent à qui, ni qui investit sur quoi...
Et on comprend également très bien, à quoi cela sert d'entretenir un tel merdier, quand on est un trader qui mange à tous les râteliers et/ou quand on veut échapper aux impôts ; et surtout quand on est les USA, qu'on doit de l'argent à tout le monde et qu’on veut faire oublier qu’on vit sur le fonctionnement en continu de la planche à billets depuis 40 ans... sans omettre, la Chine et autres pays qui veulent continuer à placer leurs pions, sans dévoiler leur jeu...
Dommage que seule Aliocha nous avoue dans un bel exercice de lucidité, de sincérité et d'humilité ; qu'elle n'y comprend rien... Malheureusement, elle n’est pas suivie par beaucoup d'autres et encore moins par les politiques... En fait l’opacité du système, c’est un des vrais cancers de la financiarisation, et Aliocha peut se féliciter d’avoir soulevé par son incompréhension ce qui est un des fondements nodaux du système tout entier.
Le devoir de lutter contre les idées reçues, la désinformation et les solutions magiques…
Quelques idées reçues ont la vie dure et circulent en boucle dans les commentaires sur cette « crise », revue de détail, développée ou succincte, très très partielle…
- Il faut faire défaut sur la dette, ne remboursons pas, ou opérons unilatéralement une décote…
Sauf que le problème des dettes et créances croisées, c'est qu'elles sont détenues par les mêmes opérateurs qui détiennent également les avoirs de tout le monde... Si on met à genou le système, c'est nous-mêmes que nous punirons... Ce que démontrent ces tableaux des dettes, c’est tout également, l’imbrication des dépendances financières ; toucher à un seul maillon de la chaîne, c’est toujours prendre le risque positif que tout le château de cartes s’effondre.
Pourtant, outre les mesures de renationalisation de certaines banques, la séparation des activités bancaires ou le renforcement des ratios de sécurité et autres réformes, il y a une solution extrêmement simple pour démonter le château de cartes sans que tout s’effondre.
En France (et en principe dans la zone Euro, sauf les habituels cas particuliers qui ont obtenu des exceptions à la règle), on a une loi sur la dématérialisation des titres… Au lieu de dire, on ne paiera pas, il faut dire « notre loi nous interdit de verser de l’argent à des anonymes, aussi dorénavant nous ne rembourserons plus les dettes de tous ceux, sociétés de placement incluses, qui ne nous auront pas fait connaître les personnes physiques, bénéficiaires finaux »… Ou encore : « nous dénonçons toutes les conventions fiscales avec les pays qui ne soumettent pas leurs organismes financiers aux mêmes règles de transparence que nous, et en conséquence, nous appliquons à la lettre notre loi sur la retenue à source pour tous les types de revenus distribués à l’étranger à notre taux maximum d’imposition, majoré de 50 % »…
Simple non ? Le système a comme condition essentielle à sa survie et pour pouvoir poursuivre ses « trafics » occultes, l’anonymat. Supprimons celui-ci et, entre autres, plus aucun chantage ne peut s’exercer. Il est plus que probable, par exemple, que parmi nos prêteurs étrangers figurent des banques françaises qui se servent de leurs filiales extraterritoriales pour participer à la curée sur l’Europe… ça serait « drôle » que tout à coup les masques tombent…
De plus, on inverse totalement la stratégie de la terreur, et ça, ça serait une vraie révolution ; en douceur en plus ; bien plus efficace que la taxe Tobin qui ne ferait que surenchérir le loyer de l’argent, sans rien changer au niveau des problèmes de fond, et qui en plus, est inapplicable sans un consensus mondial que nous n’aurons jamais… Et si la France pouvait entraîner l’Europe, puis les USA (ce dont je doute, mais nous n’avons pas besoin d’eux), dans son sillage, cela suffirait pour mettre fin en « deux coups de cuillère à pot » : à l’évasion fiscale, aux paradis fiscaux opaques, aux participations croisées, et cetera, et cetera… Et ce n’est pas une solution magique celle-là, elle est applicable demain et sans qu’on ait besoin que le reste du monde soit d’accord… tout en respectant la Loi…
- La Loi de 1973 puis le statut de la BCE, sont la cause de tout…
Voilà encore une demi-vérité qui a la vie dure… diffusée, principalement, aussi bien par le FN que par la gauche dite « radicale »…
Bien évidemment, on peut toujours gloser et même être d’accord sur les problèmes que constitue cette perte d’indépendance par rapport aux besoins de financement des États, aux contraintes que cela implique et au surcoût que cela représente…
Cependant, cette affaire du « sur-paiement » des dettes est à double tranchant… Certains affirment que notre dette serait aujourd’hui minime, si depuis 40 ans nous n’avions pas eu à régler les intérêts versés aux Banques ; soit, on peut même leur faire confiance s’ils maîtrisent les opérations arithmétiques de base. Néanmoins, je n’ai jamais pu le vérifier parce que tous ceux qui affirment cela, ne donnent ni les chiffres, ni les méthodes qu’ils ont utilisées pour le calcul ; si c’est une simple addition des intérêts payés, par exemple, c’est forcément faux, parce que seul le différentiel avec le taux de financement auprès de la banque centrale est à prendre en compte, et de plus, les impôts sur le surcoût sont à déduire…
Mais, il y a une autre raison plus fondamentale : cet argent a aussi permis aux banques de financer l’activité économique… Personne ne sait jusqu’à quel point cette décision - qui a également, permis de créer un circuit de subventionnement de l’activité économique qui échappe à toute accusation de dumping étatique - a rapporté en impôts à l‘État et soutenu l’économie. De même par rapport aux « mécanismes » de création monétaire, il est probable que les concepteurs de ce système pensaient que les banques étaient les mieux à même, « d’autoréguler » et d’ajuster la masse monétaire en fonction de l’augmentation réelle de richesses, conformément à la Théorie quantitative de la monnaie (TQM)…
En fait, il est peu probable que nous sachions distinguer un jour quelle est la part du surcoût réel qui a été perdue juste pour engraisser quelques rentiers, et celle qui a permis de soutenir l’économie, en rapportant également des impôts à l’État… N’oublions pas également que de 1981 à 1986, suite aux nationalisations bancaires, l’État français payait d’une main ce qu’il reprenait de l’autre, sans que cela n’ait changé significativement les résultats économiques et les problèmes liés aux dettes…
De même, nous ne saurons jamais, si nous aurions pu faire mieux sans cette Loi de 1973 ; personne n’en sait rien, même pas moi , et ceux qui vous disent qu’ils savent sont des « vrais devins », en réalité à fuir d’urgence. Parce qu’enfin, parmi les pourfendeurs de notre système, d’aucuns oublient juste de rappeler que les USA (et bien d’autres pays) qui continuent à financer leurs déficits publics par la « planche à billets » et l’émission de bonds du trésor (comme nous avant 1973) sont encore en plus mauvaise posture que nous (pour vous en convaincre, les faillites bancaires aux USA depuis 2008, stupéfiant parce que presque personne n’en parle), sans que ça ne change quoi que ce soit… Pire, ils ne doivent leur relatif salut qu’à la demande permanente de billets verts pour les échanges internationaux, ce qui les pousse à une fuite en avant, dont on voit mal comment elle pourrait se terminer autrement que par une « implosion systémique », où, à poids équivalent, le billet vert deviendra bientôt moins cher pour faire du feu, que du bois brut…
En fait, on ne résout jamais aucun problème en le déplaçant, ailleurs, si on n’a pas traité ce qui le génère… C’est toujours ainsi quand on confond cause et effet.
Parmi les causes premières, je continue à préférer celle qui date de 1971 quand les USA ont décidé unilatéralement de mettre fin à la convertibilité or (ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi, si on avait adopté le Bancor, par exemple, plutôt que ce qui a suivi). De mon point de vue ce changement paradigmatique est central et tout le reste en découle, y inclus le diktat libéral de libre échange pour tout et à tout prix, mais aussi collatéralement d’autres faits sociétaux, comme, par exemple, le mépris pour la valeur travail et le savoir… En réponse, à l’époque, notre course à la dévaluation compétitive pour le Franc était la pire bêtise que nous pouvions faire dans un environnement spéculatif, où, en plus, les USA laissaient filer leur inflation… Et dire qu’il y en a, qui veulent remettre ça…
Si nous revenions à quelques fondamentaux économiques de base, notamment ceux qui permettent de booster la compétitivité (sans même tripatouiller la monnaie), de relocaliser les économies et de défaire notre dépendance aux financeurs internationaux, on ne se poserait même pas la question des dettes... Bien évidemment, si pour se défaire de la dépendance aux financiers internationaux, il faut en passer, entre autres, par un financement direct auprès de la BCE, pour les dettes publiques, pourquoi pas… Arrêtons de faire de l’idéologie sur des sujets qui n’en méritent pas et concentrons-nous sur ce qui est important, « est-ce que ça fonctionne ou pas ? », déjà, ça ira beaucoup mieux…
Non accessoirement, je ne comprends pas cet acharnement à nous faire peur avec les dettes (n’oubliez pas : « à qui profite le crime ? »). Après tout, n’importe quel ménage, par exemple, est en capacité de s’endetter de plusieurs années de revenus pour acheter un bien immobilier sans que ça ne gêne personne. Les Japonais endettés à plus de 220 %, ne suscitent aucun émoi de la part des marchés financiers (sauf pour attaquer le Yen), mais bien évidemment, il y a une raison à cela, c’est qu’ils sont détenteurs nationalement, de 90 % de leur dette publique.
C’est donc bien, sur notre capacité de remboursement avec notre croissance atone, que le doute s’est installé ; et à cause de notre dépendance aux marchés financiers internationaux que l’odieux chantage a pu prendre corps pour toute l’Europe…
Force est de se demander pourquoi tout le monde (ou presque) cherche des solutions macro-économiques, notamment monétaires, alors que les vraies questions sont :
- comment, on réindustrialise ?
- comment, on relocalise les productions de ce que nous achetons ailleurs ?
- comment, on fait pour rendre nos productions plus compétitives que celles des autres ?
- et comment, on fait pour couper notre dépendance aux marchés financiers internationaux ?…
Sûrement pas en bridant les yeux des salariés, en les faisant travailler jusqu’à 70 ans et en espérant qu’ils accepteront un jour, pour tout paiement, un bol de riz, ce qui semble être les seules perspectives que nous proposent les dirigeants actuels de l’Europe…
- Il faut revenir aux monnaies nationales et autres variantes, seule solution pour sortir de la crise les pays de la zone euro qui sont en difficultés…
J’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer longuement, dans l’état actuel des « règles » mondiales, ça n’a aucun sens et ce serait même la fin de tout.
Que l'Europe ait des problèmes, entre autres de cohérence et de gouvernance, c'est une évidence, cependant, à mon humble avis, il n'existe, « tout simplement », pas de crise de la dette en Europe ; ou du moins, comparativement aux autres grands pays du monde, nous sommes ceux qui sont « les moins malades » ; c’est bien pour cela d’ailleurs, que les marchés financiers sont si « concentrés » sur nous : nous sommes les seuls réellement solvables et dont la monnaie ne risque pas de s’effondrer (sauf si le dollar plonge et qu’il nous entraîne dans sa chute).
Pour vous en convaincre, si mes deux articles sur le sujet ne vous avaient pas encore achevé, un autre : « La crise ». En partant d'indicateurs différents - ceux qui concernent le « solde financier primaire des administrations publiques en % du PIB » - Henri Régnault arrive aux mêmes conclusions que moi !
Et puis, est-ce parce que les plus grands États fédéraux américains sont en faillite, que ces mêmes États songent une seconde à faire des sécessions monétaires ? Ce qui n’a pas de sens pour les USA n’en a pas plus pour les pays de la zone euro…
Notre système monétaire est ce qu’il est, et assurément perfectible (notamment en exigeant des contreparties des banques sur l’utilisation qu’elles font des refinancements de la BCE, ainsi qu’en élargissant les marges de manœuvre et les missions de cette dernière), mais il n’est pas si mauvais que cela…
En fait plus fondamentalement, c’est parce que l’Europe ne joue pas avec les mêmes règles du jeu avec le reste du monde qu’elle paraît et est si fragile…
Tous les pays font du protectionnisme, pas nous. La Chine fixe unilatéralement sa valeur d’échange monétaire, pas nous. Nous ne pouvons pas investir, ni désinvestir, librement chez les autres ; chez nous, les autres si. La plupart des pays financent leurs déficits publics en empruntant à leur banque centrale, nous, nous sommes dépendants des marchés financiers privés. Nous soumettons nos marchés publics à la concurrence internationale (juste quelques exemples), les autres pas. Certains pays ne respectent pas la législation sur les brevets, la contrefaçon et le copyright, nous si. Nous acceptons de transférer nos technologies quand nous passons des gros contrats avec les autres, les autres (notamment les USA) non. Très justement, nous imposons à nos entreprises des règles environnementales, sanitaires, sociales, fiscales et de transparence, les autres non… Et cetera, et cetera, car la liste n’est pas exhaustive…
Comme je déplore de le répéter, nous sommes donc, exactement dans la situation des Amérindiens au moment de l’arrivée des Européens. Quand ils combattaient les « envahisseurs », ils pensaient que toucher un ennemi valait victoire, et se faisaient donc, abattre sans même comprendre ce qui leur arrivait...
Il faut que le tir au pigeon (c’est nous) cesse. Il serait temps, pour faire simple et grossier, que nos dirigeants politiques retrouvent leurs c... ; parce que des solutions, il y en a, notamment en exigeant au niveau de l’OMC des règles de réciprocité, sous peine de surtaxation et même d’interdiction des importations... mais évidemment, cela supposerait de fâcher quelques « amis », et en particulier les USA et la Chine...
- Le cas allemand, un « modèle » pour toute l’Europe ?
Il faut arrêter avec ça. L’Allemagne est dans la même panade que nous et par bien des aspects, même plus mal que nous…
Son déficit est équivalent au nôtre. Son taux de chômage itou (et même supérieur, si on tient compte du peu de femmes sur le marché de l’emploi). Elle a proportionnellement autant de pauvres que nous. Elle a un problème démographique, pas nous. Elle n’a pas respecté les critères de Maastricht, comme nous tous. Son PIB par habitant est resté longtemps inférieur au nôtre… Quant à son modèle industriel d’excellence, qui lui donne son écrasante supériorité en termes de balance commerciale, il est en train de scier la branche sur laquelle il est assis… en exportant ses technologies à des pays qui, une fois acquis les savoir-faire, vont devenir des concurrents imbattables. Sans oublier qu’elle a vendu à des clients insolvables (notamment des armes et équipements militaires à la Grèce), sans aucun état d’âme, alors même qu’elle voudrait leur donner des leçons de bonne conduite aujourd’hui…
L'Allemagne n'est pas la « bonne élève » que tout le monde voudrait nous faire croire qu'elle est...
Son seul point fort, c’est sa vision à long terme des phénomènes spéculatifs qui lui fait tenir contre vents et marées, son aversion de l’inflation et son diktat de monnaie forte… Ce, en quoi, je ne peux pas lui donner tout à fait tort, même si elle pourrait un peu assouplir ses positions monétaires, faire preuve d’un peu plus de solidarité (d’autant que nous sommes dans le même bateau et qu’elle n’a pas le choix), et avoir encore plus une vision à long terme des problèmes industriels et spéculatifs, notamment, sans s’opposer systématiquement à toute mesure qui remettrait en cause le libre échange des biens et services…
- L’inflation et la relance keynésienne, des solutions ?
C'est drôle de croire encore que l'inflation puisse être un remède...
Pour faire court et simple… La plupart des taux sont indexés sur l'inflation... 4 % d’inflation c’est un loyer de l’argent qui augmente d’autant. Donc, emprunter deviendrait prohibitif et les investissements chuteraient en conséquence ; sans oublier que les rendements demandés aux entreprises devraient encore s'accroitre. Et quels sont les endroits où les entreprises cherchent systématiquement des gains ? Sur les salaires et les salariés...
Qui paye l'inflation ? Tout le monde, et en réalité pas les financiers (voir remarque précédente)... Comment tout le monde paye ? Par la baisse du pouvoir d'achat... L’inflation est un impôt qui ne dit pas son nom, d’autant plus injuste que contrairement à ce qu’on pourrait croire, ceux qui vivent de rentes sont proportionnellement moins touchés que les autres...
Tout ça, pour quoi ? Pour faire chuter la valeur d’échange monétaire, soi-disant diminuer les dettes par la baisse de cette valeur, et soi-disant retrouver une compétitivité dans les échanges internationaux…
C'est le genre de spirale que nous avons déjà expérimentée en France, notamment dans les années 70, qui a fait crever notre industrie et fait exploser le chômage.
En fait, "l’âge d'or" de l’inflation, et en conséquence la possibilité que ce soit une solution, s’est terminé avec les 30 glorieuses pour la France, suite au changement systémique de 1971. Et ceux qui pensent encore qu’elle pourrait être une solution « sans douleur », oublient juste qu’à l’époque il existait l’échelle mobile des salaires (supprimée par la gauche en 1982) qui permettait de rattraper pour tous les salariés, les pertes de pouvoir d’achat…
C’est bizarre qu’il existe encore des économistes pour soutenir la relance keynésienne…
Les logiques keynésiennes, c’est exactement ce que nos gouvernants ont fait depuis 40 ans. Pourtant, toutes les politiques de relance depuis 1975 l’ont prouvé, en système économique ouvert, ça ne fonctionne pas ! Pire ça aggrave à terme les problèmes. Mais nos dirigeants, aussi bien de gauche que de droite, continuent imperturbables à croire à cette foutaise économique, comme à un credo, jamais remis en cause.
On n’a fait que réinjecter de l’argent (en empruntant) en espérant que celui-ci démultiplierait la croissance, alors qu’il n’a fait que partir chez les BRICS pour soutenir leur croissance à eux… et en conséquence nous n’avons jamais pu « rattraper » les dettes que nous avons créées.
Pire, nous sommes maintenant rentrés dans ce cycle où nous créons de la dette pour rembourser la dette, avec les effets amplificateurs (taux qui augmentent) que nous connaissons, ce qui est insoutenable, tout le monde le comprend aisément… Le comble étant que les Chinois nous proposent de nous aider en nous prêtant nos dettes… Trop fort…
Il y a des problèmes structurels de fond qui conduisent à ce que plus on travaille, plus on gagne, plus on consomme et plus on appauvrit la France ; il serait peut-être temps que nos économistes en prennent conscience. Tant que nous n’aurons pas réglé le problème, où, quand on injecte 100 (que ce soit au niveau de la consommation ou celui des investissements), seuls 20 produisent du travail en France, il est inutile de persister dans l’erreur… Pour plus de détails, vous pouvez lire cet article…
- La finance gouverne le monde…
Contrairement à beaucoup de commentateurs, je ne pense pas que « c'est la finance qui gouverne le monde », il y a trop d'intérêts divergents en jeu et même qui s’affrontent à mort, pour soutenir un tel constat réducteur qui verrait les conséquences de la financiarisation, comme celles émanant de pratiques concertées, et/ou « complotistes », ou même de résurgence de la lutte des classes (des places, oui ; des classes, non).
En fait, comme presque toujours, les mêmes causes engendrent les mêmes effets et ce sont les lois du système qui impose les conséquences qui en résultent…
Depuis 40 ans, les politiques ont ouvert toujours plus en grand les poulaillers en déréglementant toujours plus les échanges commerciaux, et ils voudraient que les loups s’interdisent d’eux-mêmes d’y faire des razzias ; ce n’est plus de l’angélisme, c’est de la connerie en barre.
De même, c’est dans la logique intrinsèque de la mondialisation du commerce imposée depuis 1971 par les USA, que de pousser toujours plus à la concentration financière et à la création d’entités économiques supranationales, qui à force d’effet de taille, deviennent plus puissantes que les États…
Il y a une évidence simple, qui semble échapper à la plupart de ceux qui n’ont jamais eu à gérer une entreprise. Les dirigeants économiques n’ont pas décidé en se réveillant un matin qu’ils avaient envie de devenir les maîtres du monde et de ne plus payer d'impôts ; et qu’en conséquence ce serait mieux de délocaliser, de virer des gens, et d’étendre leur marché en adoptant les leviers du développement par la croissance externe… Ils l’ont fait parce que, mis en concurrence avec le reste du monde, c’était les seuls moyens pour eux de survivre et de continuer à gagner de l’argent. Le pouvoir qu’ils ont acquis sur les États n’est qu’une des conséquences de ces concentrations, pas un but premier.
Si « on » leur redonnait les moyens de relocaliser les économies tout en continuant à gagner de l’argent et sans être perpétuellement attaqué, il est assez évident que beaucoup préféreraient arrêter de vivre dans des avions, fussent-ils les leurs…
Ce n’est pas sur un coup de tête, non plus, que « tout à coup » nos leaders européens, dans le sillage des USA des années Reagan/Thatcher (adeptes et thuriféraires de la « courbe de Laffer »), sont devenus addicts à la baisse des impôts sur les plus riches et à l’endettement ; ils ne pouvaient, pensaient-ils, tout simplement pas faire autrement s’ils ne voulaient pas voir les capitaux partir aux USA ou ailleurs, et en conséquence notre économie s’effondrer (voir à ce propos la courbe des IDE de la France, c’est édifiant)… Sauf que depuis, ils (et nous avec) se retrouvent prisonniers et otages, entre le marteau US et l'enclume chinoise, sans que rien ni personne n’arrive à sortir de cette double contrainte aux multiples facettes...
Le jour, où nos dirigeants expliqueront réellement honnêtement tous les chantages internationaux auxquels ils sont soumis (et pas seulement des États, mais aussi des grands groupes internationaux, comme par exemple, Gazprom), ainsi que toutes les contraintes, dont ils doivent tenir compte, les citoyens tomberont de haut... Ce n’est pas bien de laisser ces guerres souterraines dans le secret des alcôves gouvernementales et des initiés ; les citoyens doivent connaître les monstres surpuissants que nous devons affronter, tous les jours.
Juste un chiffre, la capitalisation boursière de la première banque chinoise (il y en a d’autres presque au même niveau là-bas) est de 238 milliards de $ (environ 183 milliards d’€), ce qui veut dire (si on respecte le ratio haut bancaire d’engagement possible) que sa puissance d’intervention financière est à peu près de 1 830 milliards d’euros : soit, 96 % de notre PIB !!!… Et plus du double, si on se réfère au ratio bas !!!!!! C’est quoi la France toute seule, face à cette puissance-là et tant d'autres ? Un tout petit pion, aussi significatif que l’est l’Andorre pour nous…
Nos dirigeants européens sont en conséquence, véritablement atteints par le syndrome de Stockholm, parce que ceux avec lesquels nous « négocions » nous pointent sans arrêt un flingue sur la nuque, et c’est suffisant pour rendre impuissant n’importe quel politique qui confond realpolitik et politique dictée par la réalité...
Le comble, c’est que ces mêmes politiques ne veulent pas admettre que tous ces phénomènes, à l’origine purement de survie économique, ne sont que des conséquences de leurs décisions passées ; ce qui est un mauvais signe si on veut s’en sortir un jour : il n’y a pas de « guérison » possible, si le malade nie la part de sa responsabilité dans ce qui lui arrive… ou alors, il le sait et s’il continue à dire que c’est la faute des autres, c’est encore pire. On a un spécialiste de cette attitude à la tête de la France aujourd’hui…
L’illusion du « pouvoir politique » a vécu, et d’une certaine façon, c’est tant mieux que les réalités se dévoilent au grand jour….
Cependant (même si, je n’ai pas encore lu en détail les mesures proposées par Merkosy), il y a un espoir… On a commencé à dire non à la GB, ce faux nez des Américains et de la finance internationale, c'est déjà un début... Si ce pays est fâché, c’est donc que nous sommes forcément sur la bonne voie ; même s’il est assez évident qu’il y a encore beaucoup d’autres « efforts » à faire.
Tant que nous n’aurons pas les mêmes règles du jeu, il faudra bien se résoudre à créer une partition économique en 3 pôles presque étanches (Europe, Amériques, Asie, … vraiment désolé, pour les Africains qui continueront, sauf réveil, à être des pions pillés de leurs richesses), et on pourra enfin recommencer à travailler et consommer en paix, ainsi que préserver et même étendre nos protections sociales…
Définitivement, les solutions sont ailleurs…
En attendant que les dirigeants mondiaux comprennent et admettent que :
- l’économie ce n’est pas un casino,
- l’argent n’est pas une marchandise,
- l’argent doit servir à alimenter l’économie réelle,
- la finalité de l’économie, c’est le bien-être du plus grand nombre et pas seulement de quelques privilégiés,
- pour être « amis » et commercer entre pays, il faut appliquer les mêmes règles du jeu, (ce qui pourrait même aller jusqu’à s’interdire d’échanger avec des États non démocratiques)…
Nous pouvons faire des choix avec des solutions nationales en prenant le système à son propre jeu… Des logiques « locales » que je me sens bien seul à défendre et à promouvoir, par rapport à tous ceux qui prônent les solutions magiques citées ci-avant…
Il est assez évident que pour mater cette dictature qui ne dit pas son nom, il faut inverser la dynamique de la terreur. Sans prétendre qu’elle résoudrait tout à elle seule, une simple mesure comme, « on ne paye plus les anonymes, ou on les surtaxe », avec tout ce qu’elle implique et si on l’encadre d’autres mesures détaillées sur ce blog, ferait plus que tout ce que j’ai entendu jusqu’à présent, pour mettre au pas la finance internationale. Cependant, la solution « on ne paye plus les anonymes » est ma préférée, parce que celle de la sur-taxation est une réponse à un coup qui nous laisserait seuls face aux mesures dé rétorsion ; tandis que la première provoquerait un choc mondial susceptible d’entrainer d’autres pays dans cette guerre ouverte aux bandits financiers.
Pour information, selon la Tax Justice Network, rapportée par The Guardian, l’estimation des montants siphonnés par les paradis fiscaux et autres places offshores totaliseraient au moins 21 000 Md$ !!! Même s’il reste à connaître quelle est la part dans ce montant des fonds provenant des États, qui utilisent ces places off-shore pour leurs opérations, il n’en reste pas moins que si on met en face le total des dettes “réelles” extérieures des pays que j’ai pu analyser, soit environ 6 689 Md€, (7 916 Md$ au cours du jour), on comprend tout de suite que tous ces pays pourraient trouver, « tout à coup », un intérêt commun à mettre fin, une fois pour toutes à ce cancer pour les budgets d’États et pour l’économie...
Reste que pour réunir tous ceux qui veulent changer le système, avec un pack de solutions communes, cohérentes et réalistes, j’avoue mes limites… Impossible de faire varier d’un pouce tous les faiseurs d’opinions qui croient aux solutions magiques et qui déduisent des problèmes des solutions qui n’en sont pas… Une pratique bien commune de l’extrême droite et de l’extrême gauche ; tandis que ceux du milieu manquent tellement d’imagination, sont tellement pétrifiés par la réalité qu’ils ne nous offrent pas d’autre programme, que celui de promettre d’essayer de faire mieux qu’avant… Désespérant…
Si le PS est élu en 2012, mais il n’y a rien de moins sûr, il faut qu’il prenne toute la mesure que ce sera probablement la dernière chance que nous aurons pour que le pays ne bascule pas dans des aventures extrémistes… Je ne sais pas s’il a assimilé à quel point le désespoir des gens est grand, mais ce que je sais, c’est que ce sentiment est la porte ouverte à toutes les irrationalités et à tous les fascismes. S’il l’a oublié, il ferait bien de relire « Psychologie de masse du fascisme » (Wilhelm Reich - 1933, et ça n’a pas tellement vieilli finalement, si on le relit en actualisant les concepts)…
Toutes les conditions sont malheureusement réunies pour que l’histoire se répète salement…
« La logique économique actuelle sépare le producteur du consommateur. Elle a abouti à cette société absurde où les produits sont fabriqués par des esclaves et vendus à des chômeurs » (Bernard Stiegler ou Jean-Michel Quatrepoint ?) ; ce que moi-même j’appelle la logique de la concurrence des misères…
Je ne sais pas pendant combien de temps encore nous aurons à supporter cette situation, ni comment nous en sortirons au final, ni même, si j’en verrai la sortie ; mais je sais que je n’en peux plus de me sentir si impuissant à rendre un statut d’humain aux 300 personnes (dont des femmes et des enfants) qui campent à 50 mètres de chez moi… et qui n’en n’ont rien à faire de ce que je raconte sur ce blog ; en ce jour, où il pleut comme vache qui pisse, et où ma super sonde électronique de température importée d’Allemagne, mais fabriquée je ne sais où, indique 0,1°…
P.-S. : Pour ceux qui auraient encore des doutes sur le fait que l'opacité et l'anonymat sont des composantes systémiques nodales et nécessaires à la perpétuation de tout ce merdier, un documentaire : "Quand l'Europe sauve ses Banques, qui paye ?" (Arte 26/02/13) ; qui aurait aussi pu s'appeler : "Quand l'Europe sauve ses banques, à qui va l'argent ?" ; question récurrente de ce documentaire qui ne recevra jamais de réponse... et pour cause...