Première date de publication : 02/07/2010
Date de la dernière mise à jour : 02/07/2010
Hier, aujourd’hui et d’ici la fin de l’année, vous allez en entendre sur les retraites, alors nous allons faire un « petit » point sur ce qu’il faut savoir, pour ne pas rentrer dans des débats stériles….
Je vous préviens, pour certains, ça va être ennuyeux ; cependant, vous auriez tort de penser que les chiffres, c’est pas votre truc, que c’est fastidieux, qu’il faut laisser ça à des spécialistes ; c’est justement là-dessus qu’ils comptent, pour continuer à faire et à dire n’importe quoi. En plus, les chiffres, si on sait les lire et les relier entre eux, ça dit des réalités et des logiques cachées, que les discours ne peuvent pas masquer. Cependant, si vous craquiez en cours de route, allez directement à la fin de l’article et cliquez sur le lien qui s’y trouve.
Ce serait dommage, car, je suis quasiment certain qu’à l’issue des informations que vous pourrez lire ci-après, nous aurons au moins une opinion commune.
Si vous êtes déjà gavé d’informations, allez directement à la subdivision qui vous intéresse :
2 - Quelques informations, dont tout le monde se fout (ou presque)
Ce que le Gouvernement dit pour vous faire peur (sous forme de Quiz, pour voir où vous en êtes de vos connaissances)
1 - En 2050, quelle sera la proportion des Français âgés de plus de 60 ans ?
1 - La bonne réponse : 1 sur 3 - Cela représentera 22,5 millions de personnes.
2 - En 2010, à combien est estimé le déficit annuel de la branche vieillesse de la Sécurité sociale ?
2 - La bonne réponse : 10,7 milliards d'euros - En 2009, le solde négatif devait être de 8,2 milliards d'euros, sur un total de déficit de 20,2 milliards, branche maladie incluse. Retenez ces chiffres pour la suite, pour garder en mémoire où se situent les problèmes…
3 - Entre 2006 et 2009, les produits de la Cnav, c'est à dire principalement les cotisations, ont augmenté de 3,9% en moyenne chaque année. Et les charges (principalement les pensions) ?
3 - La bonne réponse : 6% - C'est de ce différentiel que résulte le déficit de la branche vieillesse.
4 - Avec le système actuel, quel sera le besoin de financement supplémentaire des retraites français en 2050, selon le Conseil d'orientation des retraites (COR) ?
4 - La bonne réponse : 68,8 milliards d'euros - Selon le Conseil d'orientation des retraites, les besoins de financement supplémentaires du système de retraite seront de 47,1 milliards d'euros en 2030, de 63,4 milliards d'euros en 2040 et de 68,8 milliards d'euros en 2050.
5 - Jusqu'à la fin des années 80, la France comptait au moins deux cotisants pour un seul retraité. Quelle est la proportion actuelle ?
5 - La bonne réponse : 1,5 cotisant par retraité - Fin 2008, la proportion était exactement de 1,45 cotisant par retraité.
6 - Et quelle sera la proportion en 2040 selon le Conseil d'orientation des retraites ?
6 - La bonne réponse : 0,8 cotisant par retraité - Selon le COR, c'est à partir de 2030 révolue que le système de retraite comptera moins d'un cotisant par retraité.
7 - En 2003, 34 000 personnes sont parties en retraite anticipée. 2004 a vu l'explosion du phénomène. Combien de retraites anticipées cette année-là ?
7 - La bonne réponse : 160 000 - En 2008, 143 000 personnes sont parties en retraite anticipée.
8 - Avant le boom du phénomène, en 2003, les retraites anticipées pesaient pour 6,5% du nombre total de départs à la retraite. Quelle est la proportion observée en 2008 ?
8 - La bonne réponse : 18,5% - Le nombre total de départs à la retraite en 2008 est deux fois supérieur à ceux observés dans les années 80.
9 - En 1963, 52 193 personnes ont eu droit à une retraite à taux plein. Et en 2007 ?
9 - La bonne réponse : 10 fois plus - En 2007, 521 678 personnes ont pu profiter d'un départ en retraite à taux plein.
10 - Quel était le poids du déficit de la branche vieillesse dans le déficit public en 2008, avant l'explosion de celui-ci ?
10 - La bonne réponse : 8% - Le déficit public s'élevait cette année-là à 65,9 milliards d'euros.
11 - Et quel était la part du déficit de la branche vieillesse dans celui de la Sécurité sociale ?
11 - La bonne réponse : 50% - Toujours en 2008, le déficit de la Sécurité sociale pesait pour 15% du déficit public.
12 - Quelle est l’espérance de vie à la naissance en 2009 en France ?
12 - La bonne réponse 80,98 ans, femmes et hommes confondus (pour info : tableau comparatif par pays) - 84,5 ans pour les femmes et 77,8 ans pour les hommes d’après nos statisticiens.
Quelques informations, dont tout le monde se fout (ou presque)
13 - Depuis 2000 compris, combien d'années la branche vieillesse de la Sécurité sociale a-t-elle été bénéficiaire ?
13 - La bonne réponse : 5 années - Le solde de la branche vieillesse a été positif chaque année de 2000 à 2004.
14 - En 2008, combien de personnes ont racheté des trimestres pour bénéficier d'une retraite à taux plein ?
14 - La bonne réponse : 5 300 - Ces 5 343 personnes ont dépensé en moyenne 20 000 euros.
15 - A combien s'élevait la pension de base (c'est-à-dire hors complémentaires) moyenne en 2008 ?
15 - La bonne réponse : 589 euros par mois - Trente ans plus tôt, cette même pension de base moyenne s'élevait à 153 euros.
16 - Toujours en 2008, quel était l'écart entre la pension de base moyenne des hommes et celle des femmes ?
16 - La bonne réponse : 152 euros - Cet écart était de 120 euros en 1990.
17 - L'Arrco est le régime de retraite complémentaire obligatoire de nombreuses catégories de travailleurs. Laquelle n'en fait pas partie ?
17 - La bonne réponse : Les non-salariés - Les non-salariés (libéraux, commerçants et autres) bénéficient de plusieurs régimes complémentaires, mais pas de l'Arrco.
18 - Et combien l'Arrco compte-t-il de cotisants par retraité ?
18 - La bonne réponse : 1,6 - Le régime général compte, lui, 1,45 cotisant par retraité
19 - L'Ircantec est le régime de retraite complémentaire des… ?
19 - La bonne réponse : Salariés non-titulaires du public - L'Ircantec compte 1,5 cotisant par retraité.
20 - Si on ne remplace pas un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, combien de temps faudra-t-il pour qu’il y ait plus de retraités ex-fonctionnaires que de cotisants ?
20 - La bonne réponse : je n’en sais rien - Mais, il est toujours intéressant de constater comment nos politiques n’arrivent plus à voir les problèmes qu’à travers une vision comptable déformée (parole d’expert-comptable)…
21 - Tous les secteurs d'activité ne sont pas concernés à la même hauteur par les futurs départs à la retraite. D'ici 2020, quel secteur connaîtra le plus de départs ?
21 - La bonne réponse : énergie - 47,7% des effectifs du secteur de l'énergie seront partis à la retraite d'ici 2020, selon une étude de l'Insee.
22 - Depuis que cette « science » existe combien de fois les prévisions alarmistes (à plus de 5 ans) des démographes se sont-elles vérifiées, aussi bien pour l’évolution de la population française que pour celle du monde ?
22 - La bonne réponse : 0 fois - Entre autres, le rapport Charpin (1999 : il a motivé et cautionné la réforme Fillon de 2003), qui prévoyait l’Armaguedon pour 2010, s’est révèlé totalement à côté de la plaque, pas une seule de ses prévisions alarmistes en terme de démographie ne s’est réalisée… C’est ballot, hein, de faire des choix politiques, entre autres, en fonction de « scienteux » qui se sont toujours plantés ? Tiens, c’est bizarre, ça me rappelle quelque chose à propos du climat…
23 - Le Fonds de réserve des retraites (créé par Jospin) a pour objectif d'atteindre 150 milliards d'euros en 2020. A combien s'élève-t-il fin 2009 ?
23 - La bonne réponse : 32 milliards d'euros, qui correspondent au montant des privatisations réalisées par le gouvernement Jospin sur 5 ans - Pour atteindre l'objectif, le fonds devrait progresser chaque année entre 2009 et 2020 de 15%. Mais ce qu’on « oublie » de dire :
- c’est que ce fonds n'a plus été abondé depuis 2002 ; les recettes de privatisation, qui aurait dû le faire grossir, ayant depuis été affectées principalement au « désendettement » de l'État, en réalité, surtout aux déficits supplémentaires créés par les divers gouvernements qui ont suivi Jospin,
- c’est qu’entre janvier et juin 2008, il a perdu 10 % de sa valeur (3,4 milliards de moins-values), pour cause de mauvais placement notamment dans la banque Lehman Brothers.
24 - À propos des « privatisations », à quel prix une partie du réseau autoroutier a-t-il été bradé à des intérêts privés en 2006, alors qu’il rapportait déjà 0,9 Md€ de bénéfice à l’État en 2005 ?
24 - La bonne réponse : une dizaine de milliards - Les derniers résultats financiers de ce réseau autoroutier affichent un bénéfice net de 1,3 Md€ pour 2009 ! Un rendement de 13 %, il y en a beaucoup qui en voudrait, notamment notre Fond de réserve des retraites. Tout ça est évidemment très cohérent…
Ce que le gouvernement et les médias ne disent pas (ou si peu, pour les médias) pour ne pas déclencher une guerre civile (liste non exhaustive…)
25 - Quelle est l’espérance de vie en bonne santé en 2009 en France ?
25 - La bonne réponse : 64,2 ans, femmes et hommes confondus - Elle est plus faible pour les hommes : 63,1 ans ; étonnant, non, qu’à part Gérard Filoche, on parle rarement de cette statistique ? Surtout quand on constate, qu’il y a des gens qui militent activement, pour aller encore plus loin dans le report de l’âge légal de départ à la retraite…
Par ailleurs, une récente étude britannique (rapportée dans Sciences & Vie n° 1114) conclue que les heures supplémentaires accroissent de 60 % (!!!) le risque de maladies coronariennes. Déjà qu’on est par nature un pays de « souffrants », ça va pas s’améliorer…
26 - Quelle différence entre repousser l’âge légal de départ à la retraite et augmenter le nombre de trimestres minimum pour avoir droit à une retraite à taux plein ?
26 - La bonne réponse : repousser l’âge légal affecte surtout ceux qui ont commencé à travailler tôt, c'est-à-dire les emplois les moins qualifiés et ceux qui ont des carrières à trous (notamment les femmes) qui devront travailler plus longtemps que ceux (en général les cadres et emplois qualifiés) qui sont rentrés plus tard dans la vie active. Ou pour faire plus simple : ceux qui ont gagné le moins devront travailler plus longtemps pour prendre leur retraite que ceux qui ont gagné plus et ont travaillé moins longtemps.
27 - Quelles sont, respectivement, les espérances de vie des ouvriers, des professions intermédiaires, des cadres ?
27 - Les bonnes réponses : 78 ans pour les ouvriers, 83 ans pour les professions intermédiaires, 84 ans pour les cadres - L’iniquité soulevée dans la question précédente s’aggrave, car, il devient de surcroit évident que les « ronds de cuir » profitent, en plus, beaucoup plus longtemps de leur retraite, et donc qu’ils coûtent beaucoup plus cher à la collectivité. À ce sujet, les analyses de l'Observatoires des inégalités sont plus qu'édifiantes…
28 - A quel àge est-il permis, aujourd’hui de partir à la retraite, sans subir de décote, même si on n’a pas cotisé le nombre minimum de trimestre ?
28 - La bonne réponse : 65 ans - Le gouvernement envisage de porter cet âge limite à 67 ans en 2018.
29 - Notre gouvernement cite constamment l’exemple des autres pays européens qui se dirigent pour la plupart vers un report de l’âge légal de départ à la retraite. Par exemple, pour l’Allemagne, quel est l’âge légal de départ à la retraite et quel sera-t-il en 2029 ?
29 - La bonne réponse : 65 ans actuellement et 67 ans en 2029 - La seule chose que notre gouvernement « omet » de nous dire, c’est qu’en Allemagne les plus de 58 ans au chômage sont autorisés à prendre leur retraite dès 35 annuités de cotisations avec une légère décote, contre 40,25 à 41,75 annuités en France, en fonction de l’année de naissance, et bientôt beaucoup plus.
Cette histoire de comparaison d’âge légal entre pays n’a donc aucun sens, si on ne détaille pas également, le nombre minimum d’annuités nécessaires et les conditions de liquidation de la retraite, l’âge réel à partir duquel on peut y prétendre, et tous les aménagements et exceptions qui sont propres à chaque pays ; par exemple, entre autres, le niveau moyen des pensions est bien plus élevé en Allemagne qu’en France, comme le sont également les pensions de réversion versées aux veuves… Mais ce gouvernement n’en est plus à un mensonge près…
30 - De combien en pourcentage les dettes publiques cumulées ont-elles augmenté depuis 8 ans de gouvernements de droite ?
30 - La bonne réponse : hors calcul d’actualisation, de 2002 à 2009 la dette publique a augmenté de 63,50 %, pendant que sa part dans le PIB augmentait, elle, de 32,5 % - Mais, bon, en tout état de cause, on ne peut pas vraiment leur jeter la pierre, puisqu’ils ne font que perpétuer le mauvais pli, pris dans les années 70, à une cadence accélérée, aujourd’hui, il est vrai.
Ce qui est plus dérangeant :
- c’est de nous avoir fait entériner des engagements, à travers le traité de Lisbonne, refusés précédemment par un référendum (alors que ce « non » était une bonne occasion de renégocier les accords de Maastricht), pour ne pas les respecter par la suite,
- c’est quand on détaille à quoi ont servi ces nouvelles dettes, … (nous le verrons par la suite)
Précisons que je ne parle ici que de la dette de l’État, qui représente 78 % du PÏB au sens de Maastricht. Je n’ai pas recherché les chiffres en y ajoutant les dettes des collectivités locales (elles aussi sur une pente glissante) et les dettes sociales…
Il est à noter que les « mauvais gestionnaires » ne sont pas toujours ceux qu’on croit, en euros non actualisés, la courbe du déficit public et sa part dans le PIB sont les suivants (NB. : pour tous les tableaux qui vont suivre, cliquez dessus, si vous souhaitez les afficher en pleine page dans un nouvel onglet) :
Mais, il est encore plus intéressant d’actualiser les dettes créées en valeurs euros d’aujourd’hui, pour pouvoir comparer quels ont été les gouvernements les plus dispendieux, ceux qui ont grevé le plus notre avenir :
Pour information les seuls gouvernements depuis 1981, qui ont fait reculer la dette publique par rapport à sa part dans le PIB sont celui de Jospin (3 années de suite) et celui de Villepin (une seule année) et pour ce dernier c’est le seul qui a réussi à faire augmenter le déficit public moins vite que l’inflation ; mais on sait maintenant pourquoi, suite à la question 24…
Personne ne semble s’inquiéter que la plupart des gouvernements bradent vendent les meubles pour financer du fonctionnement ; c'est pourtant, une fuite en avant qui trouvera assez vite sa limite…
Personne ne trouve anormal que des majorités élues pour 5 ans aient le pouvoir de nous endetter sur plusieurs générations… Un vrai handicap pour les suivants, un vrai déni de démocratie, une vraie perversion du système qui laisse penser que tous ces « responsables » (à l’exception de trop rares personnalités, comme Jospin) n’ont qu’une seule maxime : « après moi, le déluge »…
De même, « on » parle toujours de Mauroy comme ayant été le pire gestionnaire depuis 1981 (ce qui d’une certaine façon est vrai), mais par rapport au gouvernement actuel (champion toute catégorie), à Balladur et même à Raffarin (et d’autres), c’est vraiment un « tout petit joueur ». C’est là, où on mesure la force de la communication et « l’enfumage » des politiques… et la mauvaise information des médias…
La réalité, c’est que les gouvernements, quelle que soit leur appartenance politique, utilisent perpétuellement les mêmes leviers, avec plus ou moins de bonheur, avec plus ou moins d’équité, avec plus ou moins d’intelligence en fonction des conjonctures, mais, qu’aucun n’a jamais remis en cause le système globalement, ni même essayé de le réformer en profondeur ; ce qui fait que les mêmes causes engendrant les mêmes effets, ça ne risque pas de s’arranger…
31 - Quel est le poids des remboursements du service de la dette publique dans le budget de l’État en 2009 ?
31 - La bonne réponse : 127,4 milliards d’euros au total, répartis entre 47,4 milliards d’euros d’intérêts financiers et 80 milliards d’euros pour le principal (remboursement du capital), soit la quasi-totalité des impôts de l’État (IR, IS et autres) à l’exception de la TVA ! Et tous les ans pour couvrir le service de la dette, l’État émet sur les marchés financiers privés un nouvel emprunt de la totalité de son besoin de remboursement… Si c’est pas de la fuite en avant ça…
32 - Quel est le pourcentage de la dette totale détenue par des non résidents ?
32 - La bonne réponse : 69 % des dettes sont détenues par des non-résidents - Etiez-vous au courant qu’environ 26 % de nos impôts partaient à l’étranger, pour rembourser nos dettes ? Et, on comprend mieux pourquoi ce gouvernement fait des pieds et des mains, principalement en demandant des efforts toujours aux mêmes, pour faire plaisir aux agences de notation internationales et pour ne pas se retrouver dans une tourmente financière à la grecque…
33 - Quelle est la plus mauvaise année économique depuis la dernière guerre ?
33 - La bonne réponse : 2009 - En euros constants et en volume, le PIB a régressé de 2,6 % ; une baisse de cette ampleur n'avait pas été vue depuis l'après-guerre, même avec les chocs pétroliers. Mais tout le monde aura compris que ce n’est pas la faute à ce gouvernement, mais à la « crise »… Il devient bien évidemment urgent dans ces conditions de réduire encore un peu plus les « avantages » des classes intermédiaires et des pauvres, qui, comme chacun le sait, sont seuls responsables de cette crise… Je plaisante bien sûr, car, le fond de ma pensée n’est pas publiable.
34 - Quels est le taux de chômage officiel par rapport à la population active en France fin 2009 ?
34 - La bonne réponse : 9,5 % de la population active (rapport de la Dares pour le Ministère du Travail (Sic !))… Mais on n’oubliera pas que le taux de chômage des moins de 25 ans oscille depuis des décennies autour de 70 % et que celui des 55 à 64 ans (inactifs inclus) se situe lui autour de 60 %...
On n’oubliera pas non plus, tous ceux qui sont en dehors des « listes » du Pôle Emploi : les salariés en formation ou en convention de reclassement, les temps partiel ou en CDD, les préretraites, ceux qui ne se sont jamais inscrits ou qui ne s’inscrivent plus, et les bénéficiaires du RSA (2,2 millions de bénéficiaires fin 2009 avec une prévision à fin 2010 de 3,1 millions !!!), et cetera…
Selon certains analystes le taux de chômage réel serait en fait de 18 à 22 % de la population active en âge de travailler ! C'est-à-dire autour de 6 millions de personnes sans emploi ou en situation précaire… à chaque fois que vous croisez 5 personnes en âge de travailler une ne travaille pas, c’est dément !!! Pire, si on parle de taux d’activité des personnes en âge de travailler, entre 15 à 64 ans, cette proportion est de 70 %, c'est-à-dire, qu’en fait quand vous croisez 3 personnes en âge de travailler, une ne travaille pas… je n’ai plus de qualificatif à ma disposition, alors, je me tais…
Là aussi, il est intéressant de connaître la "performance" des différents gouvernements qui s’obstinent à ne pas comprendre que le chômage de masse est un cancer pour tous les niveaux et tous les secteurs de notre société. On finirait presque par croire que les "complotistes" ont raison en disant en substance, que le capitalisme international a orchestré ce chômage de masse pour accroître ses profits et mettre au pas les salariés. Mais personnellement, j’ose espérer que c’est plus "bête" que ça ; nos gouvernements ne semblent, "tout simplement", rien comprendre aux mécanismes de création de richesses et ont, non accessoirement, renoncé à modifier ou réguler nationalement les règles mortifères de l’OMC.
Ce ne sont que quelques hypothèses, cependant, rappelons-nous, qu’il y a des fois où les apparences disent bien ce qu’elles veulent dire…
Étonnant, on remarquera, sauf points remarquables, qu’il y a assez peu de corrélation entre le taux de chômage et l’évolution du PIB, sauf à considérer que les répercussions de l’évolution du PIB se traduisent à retardement sur le taux de chômage… En tout état de cause, même si ça peut aider, je n’ai jamais pensé qu’on résoudrait le chômage avec la seule croissance… d’autant que cette mesure du PIB est totalement faussée… Les problèmes concernant la création de richesse sont ailleurs, comme j’essaye de vous le démontrer tout au long de ce blog et notamment avec cet article. Mais, allez expliquer ça, à des politiques et des élites qui nous rabâchent depuis 35 ans qu’une croissance de plus de 3 % par an du PIB résoudrait tous nos problèmes de chômage, sans jamais nous dire, par ailleurs, comment ils vont s’y prendre pour arriver à ce résultat, puisqu’ils nous disent également que ça ne dépend pas d’eux, mais de la « conjoncture » internationale… quelle superbe supercherie ! A quoi servent-ils, alors ?
35 - Combien coûte le chômage « officiel » en France ?
35 - La bonne réponse : le chômage en 2009, c’est 26 milliards d’euros d’allocations + 4,4 milliards d’euros de fonctionnement - Les premiers chiffres pour le RSA indique qu’il aura un coût de 5,36 milliards. Cumulés, c'est plus de 3,5 fois le déficit de 10,7 milliards d’euros de la branche vieillesse.
36 - Toute chose égale par ailleurs, en combien de temps le déficit public cumulé serait-il remis à zéro, si 80 % des chômeurs actuels étaient remis à un travail utile socialement et économiquement ?
36 - La bonne réponse : difficilement chiffrable, mais si on tient compte des revenus générés, des charges fiscales et sociales sur ces revenus et du PIB correspondant, il faudrait en partant de nos 1 489 milliards de 2009, 37 ans, pour éponger toutes nos dettes (soit quasiment autant de temps que ce qu’il a fallu pour les constituer) ! Désespérant, non ? Jean-Marie Harribey démontre également, toute chose égale par ailleurs, que le plein emploi ne suffit pas à maintenir nos retraites aux conditions actuelles, si les prévisions des démographes se réalisent…
Et moi, je pense, qu’outre le plein emploi, en modifiant les structures actuelles (par des réformes volontaristes, à tous niveaux, et un système de vases communicants financier), non seulement nous épongerions toutes nos dettes en moins de 10 ans, mais, également, qu’il ne serait pas nécessaire de modifier notre système de retraite, et même qu’on pourrait augmenter les protections sociales en France !
37 - Connaissez-vous les régimes spéciaux des élus ?
37 - La bonne réponse : oui - Sans rentrer dans les détails techniques, rappelons juste qu’un député ou un sénateur après 5 ans de mandat touchera autant en moyenne qu’un Français après 40 ans de travail. Et pour ceux qui vivraient sans information médiatique, juste 3 liens qui donnent la mesure du mépris des élus, pour les plus élémentaires fondements de notre pacte social ; pour les élus en général : Élus : le régime spécial ; pour les Sénateurs : émission RMC d’Yvan Stefanovitch ; pour les élus européens : Eurocrates, chapeau la retaite !
Si besoin en était, il se confirme que le seul vrai mot d'ordre devrait être : "A bas tous les privilèges" ; surtout pour des gens qui nous font la leçon et nous imposent l'austérité. Mais on n'est pas près d'entendre ça chez nos politiques, ni nos syndicats et pour cause... Nous verrons après pourquoi pour ces derniers.
38 - À combien se chiffre la part des niches sociales comparée au déficit total de 20,2 Md€ en 2009 de la Sécurité sociale ?
38 - La bonne réponse : le total des niches sociales est estimé à 32,6 Md€. - Ces mesures, prises la plupart du temps unilatéralement par l’État, ne sont compensées qu’à hauteur de 2,6 milliards d’euros par ce dernier, pour une raison entendable, mais quand même assez étonnante : l’État estime que sans ces mesures dérogatoires la Sécurité Sociale ferait encore plus de déficit, puisqu’il y aurait moins d’emplois ; il compense donc selon une balance de gains et de pertes qu’à ma connaissance, personne ne connaît.
Cependant qu’un autre chiffre est rarement donné : hors niches sociales, 46 milliards d’euros d’assiette échappent légalement quasiment intégralement aux prélèvements sociaux, correspondant à 9 milliards de pertes de recettes sociales !
À ce propos et pour information, un texte qui circule sur Internet sur le fait que l’Etat ne paierait pas à la Sécurité Sociale ses dettes, semble en grande partie faux.
39 - Combien existe-t-il officiellement de niches fiscales et sociales et combien coûtent-elles par an au budget de l’État, des institutions sociales et Collectivités locales ?
39 - La bonne réponse : 509 niches qui privent le budget de l’État, les institutions sociales et Collectivités locales de 140 milliards (!!!) de recettes par an, selon la Cour des Comptes (mais, certains estiment que c’est encore pire…)
40 - Combien de nichent le président Sarkozy a-t-il créé depuis 3 ans ?
40 - La bonne réponse : une douzaine (le bouclier fiscal, l’exonération de charges des heures sup’, la déduction des intérêts d’emprunt, etc.) qui privent le budget de l’État de 15 milliards de recettes par an.
41 - Combien coûtent encore les abattements de charges sociales, consécutives notamment aux 35 heures ?
41 - La bonne réponse : 20 milliards - On remarquera au passage, parmi tant d’autres, la « logique » inébranlable de nos politiques qui financent en même temps un dispositif visant à travailler moins et un autre qui pousse à travailler plus (l’exonération sur les heures sup’ qui coûte elle, entre 6,5 et 4,5 milliards d’euros). Au regard de l’abattement sur les bas salaires, de l’exonération des heures sup’ et aux charges sociales minorées des hauts salaires, on comprend qu’il ne fait pas bon, en France, être un salarié payé à un salaire correct et faisant un nombre « normal » d’heures…
Nous sommes bien les champions du monde « démocratique » toutes catégories, des passe-droits, des particularismes et des exceptions ; pour le pays qui le premier a aboli les privilèges, c’est vraiment un « drôle » de retournement de l’histoire….
42 - Le Rapport de la Cour des Comptes 2010 confirme que le plan de sauvetage des banques a été très avantageux pour ses dernières… Comparé aux EU ou à la Suisse quel est le différentiel de taux perçu sur l’argent mis à disposition des banques ?
42 - La bonne réponse : la France a réalisé un gain de 3%, les E.U. 20 % et la Suisse 27 %, faites vous-même la différence - Le Gouvernement peut bien s’enorgueillir d’avoir gagné 1,3 milliards sur son plan de sauvetage, à taux équivalent, il manque environ 5,8 milliards par rapport aux autres pays… Mais il est vrai que nos banques n’auraient pas pu payer plus ; la BNP, à elle seule, n’a réalisé que 5,8 milliards d’euros de bénéfices pour 2009 ; vite une quête pour ces indigents, premiers responsables de la crise économique…
43 - Quel était le montant de la fraude aux prélèvements obligatoires en 2007 en France ?
43 - La bonne réponse : entre 29,1 et 40,2 milliards d’euros, soit de 1,7% à 2,3% du PIB selon le Rapport 2007 du Conseil des prélèvements obligatoires - Ce rapport indique que la TVA est l’impôt le plus fraudé (ce qui n’est pas étonnant quand on connaît l’usine à gaz déclarative qui a été élaborée pour les échanges intracommunautaires), pour un montant évalué entre 7,3 et 12,4 milliards d’euros, devant l’impôt sur les sociétés (4,6 milliards : à mon avis, très sous-estimé), l’impôt sur le revenu (4,3) et les impôts locaux (1,9). Les fraudes sociales représentent entre 8,4 et 14,6 milliards, dont l’essentiel pour le travail au noir. "Le montant est équivalent au déficit budgétaire de l’État, soit 36,5 milliards d’euros l’an dernier", souligne le rapport. Mais vous connaissez également, maintenant, comment et pourquoi les différents gouvernements ont décidé de ne rien changer à ce statuquo.
44 - Vous rappelez-vous du déficit de la branche retraite pour 2009 ?
44 - La bonne réponse : 8,8 milliards d’euros.
45 - Et vous rappelez-vous des prévisions alarmistes du COR pour pour nos besoins supplémentaires de financement des retraites en 2050 ?
45 - La bonne réponse : 68,8 milliards d’euros.
Si vous vous demandez encore où on peut prendre ou récupérer l’argent qui manque ou manquera, en ne touchant pas à la retraite à 60 ans, mais également en améliorant la protection sociale en France, relisez les réponses aux questions précédentes et lisez celles qui vont suivre…
Ce que les syndicats ne vous disent pas et les gouvernements non plus, parce qu’ils ont scellé un pacte de non-agression sur ces problèmes (attention, questions pièges et ardues…)
46 - Vrai ou faux : les hauts salaires sont exonérés de charges sociales pour la partie qui dépasse 8 fois le plafond de la sécurité sociale ?
46 - La bonne réponse : faux, ils ne sont exonérés que d’une partie des charges, celles qui sont plafonnées, ce qui est le cas des cotisations de retraite complémentaire. - À l’infini, le taux marginal de charges sociales sur un brut (charges patronales et retenues salariales cumulées) d’un cadre tend vers 31,46 % par an (pour 2010) contre… 31,46 % pour un employé ou un ouvrier ; mais il est bien évident que ces derniers n’atteignent jamais les niveaux de salaires de nos cadres.
Par contre, ce qui est intéressant, c’est de comprendre comment les taux des prélèvements sociaux se distribuent en fonction du niveau des salaires, petit travail que j’ai fait pour vous. Pour simplifier, j’ai pris une entreprise soumise aux seules cotisations de base et de moins de 9 salariés ; il est bien évident que la taille de l’entreprise et les conventions collectives y rajoutent leur particularismes, qui modifient notamment les taux, mais ça ne change pas les tendances et les seuils de rupture :
Total des charges patronales / brut mensuel
Total des retenues salariales / brut mensuel
Cumul des charges patronales et retenues salariales par rapport au brut
Rapport du cumul de ces prélèvements et charges par rapport au net payé
Pour comprendre, ces tableaux (qui n’ont pas pour but de déterminer le coût total d’un salaire, parce que sinon, il faut également rajouter les particularismes par activité, les congés payés et d’autres charges accessoires aux salaires bruts) quelques précisions, j’ai distingué :
- Le total des charges patronales par rapport au brut,
- Le total des retenues salariales par rapport au brut,
- Le cumul de ces deux pourcentages par rapport au brut,
- Le rapport du cumul de ces prélèvements et charges par rapport au net payé (pour savoir ce qui est le plus coûteux pour l’entreprise, par rapport au salaire net),
Chacun de ces constats a quelque chose à nous apprendre, ils permettent de se rendre compte, entre autres :
- que ceux qui sont le plus « tabassés » globalement sont ceux qui se situent entre 1,6 fois le SMIC (2 150 € brut/mois) et la TA (2 885 € brut/mois) par rapport à tous les autres niveaux de salaires ; avec une progression pour les charges patronales sur les cadres jusqu’à 4 fois la TA ; évidemment, ça n’encourage pas les patrons à passer certains seuils notamment pour les salaires inférieurs à 1,6 fois le SMIC,
- que pour les retenues salariales les bas salaires sont proportionnellement plus « tabassés » juqu’à la TA,
- qu’à l’exception des salaires inférieurs à 1,6 fois le smic (2 150 € brut par mois), la courbe des charges et prélèvements sociaux après un pic au niveau du plafond de la sécurité sociale (2 885 € brut par mois pour l’année 2010) suit une progression inversement proportionnelle au niveau des salaires, avec 2 points de rupture pour les cadres situés à 4 fois la TA (11 540 € brut/mois) et 8 fois la TA (23 080 € brut/mois).
Il est étonnant que nos syndicats, toujours si prompt à dénoncer les impôts à taux fixe (ou/et assiette fixe) ou l’iniquité de certains impôts pas assez proportionnels à leur gout, acceptent depuis toujours un système de solidarité où plus on gagne d’argent et moins on paye ; sans oublier que moins on gagne et plus, il y a proportionnellement de retenues salariales. Un cas presque unique dans notre système social et fiscal !
Par ailleurs, comme on l’a vu précédemment, les cadres sont ceux qui coûtent le plus cher à la collectivité pour leur retraite… et les prélèvements sociaux qui concernent les retraites sont ceux qui sont le plus plafonnés ! Une étonnante incohérence, parmi tant d’autres…
47 - Combien existe-t-il d’assiettes (base de calcul) différentes sur une fiche de paye ?
47 - La bonne réponse : 8 assiettes et mode de calcul différents en fonction du type de cotisations, des catégories et niveaux de salaires, selon le tableau suivant :
Et beaucoup plus, si on y ajoute tous les particularismes dus à la taille de l'entreprise, aux conventions collectives et autres "aménagements" dérogatoires (comme, par exemple, les abattements d’assiette pour certaines professions ou encore, la taxe sur les salaires pour les associations non soumises à TVA, qui ajoute, à elle seule, 3 plafonds de charges patronales qui ne sont pas ceux de la sécu)...
Au pays de « l’égalité » et de la « fraternité », on les chercherait en vain dans notre système de prélèvements sociaux. Ce n’est pas le moindre des paradoxes, pour un système mis en place, ou pour le moins validé par les syndicats, que les lois et règlements soient tellement truffés d’exceptions à la règle, qu’on peut sincèrement se demander à quoi sert la norme principale, … ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, … Mais peut-être est-ce pour donner du boulot à une armada de professionnels (comme moi), pour calculer, contrôler, vérifier, revérifier et produire des tonnes de déclarations qui donneront du boulot à une armée de cols blancs pour calculer, contrôler, vérifier, revérifier, … et produire du vent…
48 - Sans compter les particularismes régionaux ou de branches (qui multiplient le résultat), combien existe-t-il de Conventions Collectives étendues en France ?
48 - La bonne réponse : 341 conventions collectives (liste des C.C.) - Comportant très majoritairement des obligations spécifiques différentes du cadre général donné par le Code du Travail, que cela soit en termes de condition de travail, de sa durée, d’avantages, de droits, de retraite, … mais surtout, qui oblige à des modes de calculs, d’assiette et de taux, différents du cadre général… Ajoutez à cela tous les systèmes dérogatoires créés par les gouvernements successifs et on aboutit à un vrai casse-tête qui fait qu’aujourd’hui plus aucun logiciel de paye n’est capable de gérer correctement la foultitude de particularismes qui en découlent, sans reprogrammation avancée.
Pour avoir fait de nombreux audits sociaux, mes conclusions sont qu’aujourd’hui plus de 70 % des fiches de paye sont fausses (indifféremment d’ailleurs dans un sens ou dans l’autre), ce qui est confirmé par la répartition des redressements de l’URSSAF...
Pour ceux qui travaillaient déjà, rappelez-vous vos fiches de paye de 1980, elles comportaient majoritairement 5 lignes de cotisations sociales, quasiment les mêmes pour tous les secteurs d’activité ; aujourd’hui, nous en sommes dans le meilleur des cas à 18 lignes (un SMIC dans une entreprise de moins de 9 salariés soumise aux seules cotisations de base) et jusqu’à 28 pour les cadres ou certaines professions particulières !!! Merci qui ? Merci aux gouvernements successifs depuis 1981, au patronat et aux syndicats d’avoir gérer tous les problèmes en créant à chaque fois une nouvelle usine à gaz pour soi-disant y faire face, sans jamais se demander, si ce n’est pas le système défaillant lui-même qu’il fallait remettre à plat…
49 - Si on déplafonne l’assiette de toutes les cotisations et qu’on supprime tous les particularismes, combien de recettes sociales supplémentaires rentreraient dans les caisses ?
49 - La bonne réponse : impossible de trouver des chiffres cohérents là-dessus, car, impossible de trouver les DADS (Déclarations Annuelles de Données Sociales) consolidés par niveau de salaires. - Cependant, d’après mes extrapolations et calculs sur 2 871 971 données extraites des DADS 2007, ce sont environ 20 milliards d’euros supplémentaires (notre déficit actuel), tous régimes confondus qui rentreraient dans les caisses des organismes sociaux, de quoi avoir largement le temps de voir venir…
Néanmoins, ça peut être beaucoup plus (mais, pas moins), puisque j’ai calculé en moyenne, sans avoir la répartition réelle au niveau des hautes tranches. En effet, l’extraction de l’INSEE, qui comporte 19 tranches de salaires, révèle une « étrange absence », puisque la dernière catégorie regroupe tous ceux qui gagnent plus de 30 000 € par an (5 millions de personnes quand même), et entre ceux qui gagnent 30 000 € ou 3 000 000 €, il est donc impossible de connaître la distribution ! Mais chut, ça doit sûrement être confidentiel…
50 - Depuis, 1992, les entreprises soumises à l’IS, qui réalisent plus de 760 K€HT de CA (plafond actuel), payent une « Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés » (CSSS) de 0,16 % (taux actuel) assise sur leur Chiffre d’Affaires ; ceci, pour renflouer un organisme social chroniquement en déficit depuis sa création ; de quel régime s’agit-il ?
50 - La bonne réponse : il s’agit du RSI (Régime Social des Indépendants, anciennement l’Organic) - À l’origine, la CSSS a été spécialement créée pour pallier aux déficits chroniques des régimes de protection sociale des non-salariés, c'est-à-dire à la fois du régime d'assurance maladie-maternité des travailleurs non salariés et des régimes d'assurance-vieillesse des professions mentionnées aux articles L.621-3, L721-1 et L.723-1 du code de la sécurité sociale.
Depuis 2005, elle est affectée aux régimes d'assurance maladie et d'assurance-vieillesse des professions artisanales, industrielles et commerciales et des professions libérales, ainsi qu'au profit des fonds de solidarité vieillesse mentionnés à l'article L.135-1 du code de sécurité sociale et du fonds de réserve pour les retraites mentionné à l'article L.135-6 du même code.
Vous comprenez mieux pourquoi, on n’entend jamais les indépendants (toutes catégories confondues : artisans, commerçants, libéraux, …) s’exprimer sur leurs protections sociales. Alors même qu’ils n’ont droit ni aux allocations chômages, ni aux indemnités journalières en cas de maladie, ils savent bien qu’ils ne peuvent rien demander de plus, vu qu’ils payent beaucoup moins que ce qu’ils coûtent déjà (et ont toujours coûté), et supportent beaucoup moins de charges sociales sur leurs revenus nets que les salariés (50 % en moins de charges, environ, par rapport à un salaire net, soit en gros la moitié) ; et cela fait longtemps, puisque dès la création de leur statut particulier (1948), l’Etat, puis la Sécurité Sociale des salariés, puis les entreprises ont toujours pourvoyé à combler les déficits chroniques de toutes leurs branches.
À propos du différentiel de charges sociales, il est étonnant que personne ne remarque que ce passe-droit inique introduit une distorsion de concurrence (si chère, aux libéraux bon teint) sur les coûts de revient, entre ces indépendants et les entreprises qui font le même travail avec des salariés ! Et ce n’est certainement pas l’absence d’allocations chômages et d’indemnités de maladie, qui peuvent justifier que les entreprises payent en plus pour leurs concurrents !!!
Les syndicats, patronaux et salariés, ont laissé faire, comme d’habitude, pour de mauvaises raisons, et personnellement, j’aimerais bien savoir ce que cela a déjà couté à la collectivité… surtout pour que ces catégories puissent continuer, presque impunément, à faire partie des « fraudeurs fiscaux habituels », bien loin des sommes détournées par les entreprises internationales, mais quand même, bien plus en moyenne qu’un salarié ordinaire… Rappelons cependant qu’ils ne sont pas les seuls à bénéficier des largesses de l’État, des entreprises et de la Sécurité Sociale des salariés, certains régimes spéciaux - tels les agriculteurs ou encore les marins ou encore l’Opéra de Paris (oui, un régime pour eux tout seuls avec la Comédie Française) et bien d’autres - profitent également des « aides » mises en place au titre de la « compensation démographique » (Sic !).
51 - Combien existe-t-il de banches pour les 10 régimes principaux de Sécurité Sociale ?
51 - La bonne réponse : d’après les derniers comptages 50 branches de sécurité sociale, elles-mêmes souvent subdivisées.
52 - Combien existe-t-il de caisses de retraite complémentaire (salariés et non-salariés confondus) ?
52 - La bonne réponse : d’après les derniers comptages environ 200 (dont, 64 pour les seuls salariés) - Depuis les années 90, ces institutions réalisent des restructurations à marche forcée, par les évènements extérieurs… La disparition ou raréfaction de certains métiers ont mis sur la paille nombre d’entre elles qui se sont vues absorbées ou fusionnées à d’autres… tandis que les plus riches continuent à faire « bande à part » (comme celle du BTP).
53 - Sachant que toutes les structures de recouvrements et de redistributions sont constituées de Conseil d’Administration, de dirigeants, de salariés, de sièges sociaux et de divers lieux d’activité régionaux, quelqu’un peut-il chiffrer le coût de gestion global de ce système morcelé et redondant ?
Pour vous aider, je vous informe que si on cumule toutes les institutions sociales de recouvrement (maladie, vieillesse, retraite complémentaire, prévoyance, pôle emploi, allocations familiales, formation professionnelle, et cetera, et cetera), on arrive à un total d’environ 400 institutions : chiffre extrait péniblement du Répertoire d’adresses sociales publié par le Dictionnaire Permanent, 192 pages quand même ; mon chiffrage étant approximatif, je peux être loin du compte, mais en tout état de cause pas beaucoup au-dessus ; et, il est à noter que je n’inclus pas dedans les organismes de redistribution qui sont très souvent différents de ceux qui recouvrent.
53 - La bonne réponse : aucun chiffrage global sur le fonctionnement n’est disponible - Mais, si on part de l’hypothèse que les coûts de gestion administratifs moyens se situent entre 5,4 % (pour la sécurité sociale) et 30 % (1) pour un budget annuel total qui est lui de 416,1 milliards pour l’année 2007, c’est autour de 40 milliards d’euros d’économie que nous ferions en fiscalisant tous les prélèvements sociaux (2 fois notre déficit actuel), notamment avec la TVA sociale substitutive, qui ne nécessite, en plus, aucun personnel supplémentaire pour sa mise en place, puisque son recouvrement se ferait par l’actuelle déclaration de TVA, et aurait, par ailleurs, bien d’autres vertus.
De plus, toutes ces institutions ont toutes accumulé des actifs (principalement immobiliers et financiers), selon toute vraisemblance colossaux (malheureusement, également inchiffrables) ; aussi, je prendrais bien les paris que leur liquidation nous apporterait largement de quoi réduire, et de manière conséquente, nos dettes sociales…
Et à ceux qui vont immanquablement m’objecter que nous allons accroitre le nombre des chômeurs, je leur réponds juste que je préfèrerais continuer à payer tous ces gens pour qu’ils aillent agir concrètement, dans la santé, la justice, les milieux carcéraux, l’éducation, l’action sociale et tant d’autres secteurs en souffrance, plutôt qu’ils continent à brasser du papier totalement inutilement… C’est juste une question de priorités, d’objectifs et d’efficacité en terme de plus-value sociale et économique…
(1) - Oui, j’ai des noms, notamment parmi les caisses de retraite complémentaire. Parmi les institutions « sociales », il y en a même qui coûtent 110 % de leur budget juste en fonctionnement !!! Mais, l’échec du paritarisme se situe également dans l’inefficacité de la redistribution sociale et les petits arrangements entre « amis » pour se « gaver » sur la bête, voir à ce propos cet article édifiant sur le 1% logement, tandis que le Canard Enchaîné publie régulièrement les scandales, concernant notamment les réunions bidons dans des pays exotiques de certains dirigeants d’institutions sociales.
54 - Pourquoi les syndicats sont-ils quasiment unanimement contre la fiscalisation intégrale des prélèvements sociaux (sauf pour les revenus de capitaux) ?
54 - La bonne réponse : voir réponse à la question précédente - La myriade de structures de recouvrement et de redistribution n’auraient plus de raison d’être et en conséquence, ils perdraient la « direction » de tous les CA où ils siègent et émargent actuellement ; et devraient donc chercher d’autres moyens de subsistance.
Pour information, au Danemark, la fonction n'est pas tributaire des "avantages" qu'on en tire, puisqu'elle est entièrement rémunérée par les cotisations - à travers l’affiliation obligatoire à un syndicat, si on adhère au régime de protection chômage qui est facultatif - des salariés ; ce sont donc ces derniers les vrais patrons des syndicats. Mais, il faut dire aussi qu'ils flirtent avec 70% de salariés syndiqués, par rapport à nos misérables 7,5 %, ça fait aussi une énorme différence. D'ailleurs, comparé aux autres pays industriels, notre pays aligne le plus grand nombre d’organisations syndicales… pour le plus petit nombre de syndiqués ! Les syndicats danois ont accepté la fiscalisation des prélèvements sociaux à travers la TVA sociale (et autres aménagements du droit du travail) en 1987. En 10 ans, ils sont arrivés à faire tomber leur taux de chômage qui était de 12,5 % à moins de 2,5 % ; malgré la crise, le taux de chômage sera contenu à moins de 5 % en 2010... Sans commentaire...
55 - Pourquoi sont-ils presque unanimement également contre un double système répartition/capitalisation ?
55 - La bonne réponse : pareil que les deux réponses précédentes. La capitalisation échapperait à leur contrôle et ils n’en voient en conséquence pas l’utilité.
Notons au passage, pour rester si possible objectif et sans ambiguïté, que je suis moi-même contre la capitalisation telle que la souhaiteraient les « libéraux » ; que celle mise en place par Jospin est d’une autre nature puisque c’est l’État qui en gère les fonds, et que je pense qu’il y a une troisième voie, notamment, à travers l’intéressement aux bénéfices pour que les salariés deviennent actionnaires de leur propre entreprise ou d’autres entités ; mais nos syndicats n’ont même plus ce genr
56 - ("Cerise" sur le gâteau) Tous les combien d’années notre PIB double-t-il ?
56 - La bonne réponse : tous les 40 ans !!! Notre PIB a progressé, en volume et euro constant, en moyenne de 1,86 % sur les 20 dernières années et de 1,77 % sur les 10 dernières, ce qui veut dire (malgré nos piètres performances et toutes les réserves qu’on peut faire sur cet indicateur) qu’il double tous les 40 ans.
Aujourd’hui, nous sommes à 1,45 cotisant pour 1 retraité, donc une part de gâteau de 100 divisée par 2,45 = 40,8 parts par personne. En 2040 nous serions 0,8 cotisant pour 1 retraité, pour autant ces 0,8 cotisants produiront 1,7 fois plus (30 ans de progression du PIB à 1,77 %) qu’aujourd’hui, donc une part de gâteau de 170 divisée par 1,8 = 94,44 parts par personne !!!
La progression des salaires suit à peu près celle de notre PIB, cependant sa masse totale diminuerait de fait, puisqu'il y aurait moins d'actifs pour en recevoir les fruits. Il n'est donc même pas utile de calculer pour comprendre que l'assiette des cotisations serait bien évidemment insuffisante pour faire face au déséquilibre démographique et ne pas grever la compétitivité. Aussi, le schéma de répartition des richesses, donné précédemment, ne fonctionne que si on déplace les besoins de prélèvements supplémentaires ailleurs que sur les salaires… Il est assez étonnant que peu de personnes affrontent ces données incontournables de front pour en tirer les conséquences qui en découlent de fait. Mais peut-être qu’on ne nous dit pas tout, peut-être que nos politiques tablent sur une chute programmée de notre PIB ; ou alors, tous font de la "pure" politique idéologique en refusant de proposer et même de discuter les modifications d’assiette des prélèvements qui s’imposent à l’évidence… Ou, dernière hypothèse, je n’ose imaginer que les possédants trouvent chez les syndicats des alliés inconditionnels arcboutés contre la fiscalisation des prélèvements sociaux ; mais, je l’imagine quand même, puisque ce serait, alors, la fin du système paritaire, tel qu’on le connaît aujourd’hui…
Bon, avant que vous ne sautiez par la fenêtre comme un salarié de France Télécom qui se trompe d’ennemi, j’arrête là cet inventaire, car, il serait sans fin, tant les incohérences et la bêtise de notre système politique et social sont sans limite...
Un petit sondage juste pour voir…
Trouvez-vous normal que le système social soit (soi-disant) géré par des syndicats et des patrons, représentant moins de 3% de la population ?
Seriez-vous d’accord pour qu’on redonne à l’Assemblée nationale la mission de gérer la solidarité nationale, plutôt qu’elle n’en ait à gérer que les déficiences budgétaires ?
Seriez-vous d’accord pour qu’on fiscalise l’intégralité des prélèvements sociaux ?
Réformer le paritarisme ? |
Est-ce normal que le paritarisme soit géré par des représentants élus par - de 3% de la population ? - oui, c’est normal, ça se justifie - non, ce n’est pas normal, c’est anti-démocratique - je ne sais pas, sans opinion arrêtée - je m’en fous, je suis un travailleur clandestin et ne suis représenté par personne - je n’ai pas compris la question, je vis dans le maquis corse |
Seriez-vous d’accord pour qu’on redonne à l’AN la mission de gérer la protection sociale ? - oui - non - je ne sais pas, sans opinion arrêtée - je m’en fous, je suis un travailleur clandestin et n’ai pas de couverture sociale - je n’ai pas compris la question, je vis en Polynésie |
Seriez-vous d’accord pour qu’on fiscalise l’intégralité des prélèvements sociaux ? - oui - non - je ne sais pas, sans opinion arrêtée - je m’en fous, je suis un travailleur clandestin et je suis payé au noir - je n’ai pas compris la question, je vis à Paris |
Résultats |
Conclusion
Voilà, presque tout est dit… Oui, « presque » parce que le système social et fiscal français sont devenus d’une telle complexité que plus personne ne peut prétendre maîtriser l’intégralité des paramètres… au point que cet article m’a demandé un travail titanesque, rien que pour trouver et recouper les informations qui y figurent, qui de plus, diffèrent souvent de manière significative, entre les différents organismes et analystes… au point même, que certaines informations déterminantes sont impossibles à trouver et que pour d’autres j’ai dû moi-même les reconstituer…
À l’issue de ces informations, qui je l’espère, vous auront un peu éclairés sur les ressassements et omissions médiatiques, pas besoin de faire de conclusion, ni de répéter les propositions qui sont dans ce blog, elles s’imposent d’elles-mêmes.
Alors au final, vous pensez comme moi ? Que ce débat sur l’avenir des retraites est biaisé et qu’on nous propose (encore) de « choisir » entre des « solutions » qui n’en sont pas, à partir de constats tout autant orientés pour nous détourner des vrais problèmes.
Nos dirigeant, les politiques, les élites, y inclus les syndicats se foutent de nous… mais, on a l’habitude, pas vrai ?
Et encore, un dernier pour la dure route…
Êtes-vous d’accord avec l’assertion/opinion en conclusion de cet article ?
Conclusion |
Êtes-vous d’accord avec l’assertion/opinion en conclusion de cet article ? - oui, tout à fait - oui, sauf pour les patrons - oui, sauf pour les syndicats - oui, sauf pour les politiques - non, c’est trop sans nuance - non, sauf pour les patrons - non, sauf pour les syndicats - non, sauf pour les politiques - je ne sais pas, sans opinion arrêtée - je m’en fous, je suis un travailleur clandestin et j’ai déjà assez d’emmerdes sans en plus avoir une opinion |
Résultats |
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Juste deux ou trois choses qui personnellement me soucient bien plus que l’avenir des retraites